Chapitre 32

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Vendredi 22 Mars 2019 10h
(12h en Moldavie)

PDV Olivier

Lucas : Range ta queue Olive, c'est à moi.

Olivier : J'aurais bien rétorqué quelques choses, mais ta virilité risquerait d'en prendre un coup.

Il grimace en se penchant sur la table alors que je m'en éloigne en riant pour m'appuyer contre le mur juste à côté. Hugo vient me frapper dans la main en s'arrêtant à mes côtés afin que nous regardions notre coéquipier, sous les encouragements de son partenaire, tenter de faire rentrer ses boules dans le trou.

Hugo : Bon, tu tires ou tu pointes?

Benjamin : C'est de l'antijeu ce que vous faites!

Olivier : Nous? Jamais voyons!

Nous leur sourions franchement, tels les deux anges que nous sommes, avant de les laisser tout de même se concentrer un minimum. Ayant une session de temps libre ce matin afin de décompresser en vue du match de ce soir, Hugo et moi formons une équipe pour affronter Lucas et Benjamin autour d'une partie de billard avant d'aller manger. Et comme vous l'aurez compris, l'heure est plutôt au chambrage qu'à la concentration.

Hugo : Allez, laisse faire les pros va!

Mon coéquipier du jour, et de la semaine d'ailleurs, prend place à son tour autour de la table afin de tenter de faire rentrer nos boules de couleurs. Nous avons deux boules d'avance sur les autres et je ne dirais pas non à une ou deux de plus, il faut bien leur montrer qui commande à ces jeunes.

Lucas : Bon alors papy, il serait peut-être temps de se réveiller!

Hugo : Tu vas voir si je ne suis pas réveillé!

Benjamin : Encore heureux, il est plus de midi!

Lucas : C'est l'heure de la sieste à la maison de retraite tu sais!

Benjamin : Ah oui je me disais aussi...

Hugo : Il est où le respect pour les anciens là??

Les deux gosses rient à gorge déployée face à Hugo qui loupe carrément la boule blanche dans laquelle il est censé tirer. Mon regard à moi vient se poser sur ma montre, celle qu'Aria m'a offert à Noël et qui ne lâche pas mon poignet depuis hormis durant les entraînements et les matchs. Et je ne peux que constater qu'il est effectivement déjà midi, soit deux heures de plus qu'à Londres.

A chaque fois que je pars durant une dizaine de jours pour un déplacement avec l'équipe de France comme c'est le cas actuellement, avec Aria, nous avons pris l'habitude de nous envoyer un message chaque matin pour nous souhaiter une bonne journée, en plus de nos appels quotidiens du soir avec les enfants et des messages que nous nous envoyons jusqu'à point d'heure.

Les jours d'école, elle aime bien également m'envoyer une photo des enfants, que se soit chez nous avant de partir, dans la voiture ou devant l'école. Mais aujourd'hui, c'est le silence total. Pas un seul message. Pas une seule photo des enfants. Rien du tout. Et je n'aime pas ça. C'est limite moi qui me fait engueuler d'habitude si j'oublie, alors si elle, elle ne m'envoie pas de messages, ce n'est pas normal.

Benjamin : Olivier, il fait carrément la sieste debout lui!

Les nouveaux éclats de rire de mes coéquipiers me sortent de mes pensées et c'est en analysant rapidement la situation que je comprends que c'est à mon tour de jouer. Je reprends ma canne en main et m'approche du tapis vert que j'observe un moment pour savoir où tirer. Je me penche sur la table en fixant le trou à l'opposer de moi et tire d'un coup sec dans la boule blanche qui en envoie une autre sans intermédiaire à l'intérieur.

Abandonnés [Tome 2] #OG {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant