Chapitre 1

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Mercredi 27 Juin 2018 11h45

PDV Olivier

Paul : Ça y est!! Les premiers arrivent!

Un rire général se déclenche dans la salle à la vue de notre coéquipier complétement euphorique. Depuis une bonne demi-heure, il est debout derrière les immenses fenêtres de l'imposante salle de réception de notre hôtel, au camp de base, afin de guetter l'arrivée de nos familles.

Après pratiquement 20 jours sans avoir pu les voir, des phases de poules compliquées mais dont nous nous sommes sortis, nous avons enfin le plaisir de pouvoir retrouver nos familles. Etant officiellement qualifiés pour les 8e de finale de la coupe du monde, comme promis, le sélectionneur autorise nos familles respectives à venir passer le repas de midi, ainsi que toute l'après-midi avec nous.

Et je dois avouer que je compte les jours depuis un moment. Mais je ne penses pas être le seul dans ce cas là. Tout le monde, ici présent, a hâte qu'ils arrivent, que se soit nos femmes, nos parents, nos enfants, nos amis, peu importe, le plus important c'est de les retrouver. En acceptant de jouer pour notre sélection nationale, nous savions tous à quoi nous nous engagions, et nos familles également.

Le métier de footballeur peut, pour certains, être perçu comme un statut de privilégiés, d'hommes riches courant seulement après un ballon. Mais en dehors de tout ça, en dehors du sport, il y a tout ce que les gens ne voient pas, principalement les sacrifices que nous devons réaliser vis à vis de nos vies privées et personnelles.

Les premiers proches font leur apparition dans la pièce, escortés par le personnel de l'hôtel. Un petit sourire s'incruste sur mon visage quand je vois des enfants entrer en courant pour venir dans les bras de leurs pères. J'ai plus que hâte que les miens fassent leur apparition à leur tour. Je ressens tellement le besoin de les serrer et les tenir contre moi que j'ai l'impression que, ces dernières minutes, ça m'est devenu vital.

Adil : Déstresse Olivier! Ils vont arriver tes gosses!

Je sors de mes pensées, et plus précisément de la contemplation de l'entrée sur laquelle j'étais figé, pour me tourner vers mes quelques coéquipiers patientant à mes côtés. Bien évidemment, Hugo est là, ainsi qu'Adil, Antoine et Steve, et ils sont tout les quatre entrain de, légèrement, se moquer de moi et de mon stress plus que perceptible. Ce n'est même pas du stress en réalité, mais plutôt une sorte d'excitation et d'impatience.

Olivier : J'ai hâte de les voir. Je ne suis jamais parti aussi longtemps loin d'eux depuis...

Je ne prends pas la peine de terminer ma phrase et me contente de laisser retomber mon bras contre moi en soufflant. Connaissant ma situation, aucun d'entre eux ne m'en demande plus. Dès notre arrivée pour ce rassemblement, j'ai du expliquer clairement à tout le monde que je n'étais plus avec Jennifer et, sans rentrer dans les détails, leur faire comprendre qu'elle ne ferait plus jamais partie de ma vie, et encore moins de celle de mes enfants.

Steve : Ils viennent avec tes parents du coup?

Olivier : Ouai...

Je n'en rajoute pas plus, essayant de me retenir de sourire quand mon regard croise, pendant une fraction de secondes, celui de mon compatriote anglais. J'ai beau avoir parlé de mon divorce à mes coéquipiers, ce n'est pas pour autant que je leur ai parlé du reste, et encore moins de la troisième personne que j'ai plus que hâte de retrouver.

Nous sommes encore dans un début de relation tout les deux. Une relation dont les premières semaines n'ont pas été simple, où nous avons dû beaucoup encaisser. Mais une relation qui, aujourd'hui, est devenue seine, calme. Une véritable relation. Et comme tout début de relation, il y a cette envie d'être toujours avec l'autre, de se découvrir un peu plus et de profiter.

Abandonnés [Tome 2] #OG {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant