Par Delà la Souffrance

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"Papa !!!"

L'usurpateur arracha son arme du corps du devin, et le laissa tomber froidement sur le sol avant de frapper cruellement dedans avec son pied.

"Non Non Non NON !"

Eden se releva en trébuchant et courut vers son géniteur, en dépit du Gerudo qui lui faisait face.

Ce dernier, d'un revers de main puissant et sans pitié, envoya le jeune homme valser sur plusieurs mètres, le regard embrasé.

Le jeune homme s'écrasa violemment contre le marbre, le souffle coupé, tandis que j'accourrai lui porter secours.

"Ah Dieux, je ne suis entouré que de bras cassés c'est humiliant... soupira le Seigneur du Malin en secouant sa lame ruisselante de sang au dessus des dalles. Je n'ai même pas envie d'émousser mon arme plus que cela... Arrangeons ça."

L'homme rengaina son espadon dans son fourreau, et soudainement poussa un hurlement en direction du ciel, d'une puissance et d'une rage à vous pétrifier sur place.

Le silence revint à peine que d'autres cris s'élevèrent au loin, se faisant à chaque instants plus proches.

"C-C'est les hybrides... Ils arrivent en ren...fort, il faut partir ils sont trop nombreux, bégaya Eden et se relevant avec mon aide.

- Ils sont trop nombreux pour nous. Pas pour la Tétralame."

Sur ces mots, je sortis d'un geste assuré l'arme légendaire et l'activai sans une once de faiblesse. Je remontai ma capuche et m'avançai ensuite dans l'encadrement de porte, un barrage bien maigre compte tenu de la taille de l'entrée, mais au combien dangereux compte tenu de ce qui brillait dans ma main gauche.

Les hordes arrivaient. De toutes les races, de toutes les puissances, de toutes les catégories d'armement. Ils poussaient des cris mi-humains, mi-bestiaux, à l'instar de leur apparence. Ils faisaient des moulinets avec leurs bras armés, en troupeau désordonné et barbare, se bousculant et se marchant les uns sur les autres, se disputant la première place pour faire couler le sang, sans chercher plus loin que l'ordre qu'on leur a hurlé.

Mais malgré ma volonté sans faille de défaire cette menace que je hais, je sens mon poing brandi crispé et tremblant que je n'arrive à contrôler et ce détail m'obsède, me submerge et me déconcentre.

Eden semblait s'en être rendu compte, car il m'apostrophe.

"Raphaëlle !"

Je fais volte face vers lui, le regard scintillant d'incertitude.

"Tu peux y arriver ! Recentre toi et prends confiance. Rappelle toi : N'ai pas peur de t'aventurer Par Delà la Souffrance. C'est l'épreuve à laquelle cette arme te soumet, si tu y parviens, la victoire est déjà tienne ! Mais tu dois avoir la Force, la Sagesse et le Courage suffisants", me sourit-il doucement avec un hochement de tête confiant.

Je me détournai pour me reconcentrer sur mon objectif. Il a raison, je peux le faire. Il faut juste que je comprenne le fonctionnement de cette arme. Pourquoi est-elle ainsi, a quoi me soumet-elle ?

"J'ai peur de souffrir... Peur de disparaître, d'avoir mal... Je ne peux me résigner à mourir... Je n'y arrive pas, c'est au dessus de mes forces... Cette mentalité... elle est un obstacle à tout... Quiconque y découvre la présence dans son cœur doit impérativement parvenir à la surmonter par une détermination plus forte, qui pourrait vaincre cet état d'esprit... A ce moment là, cette personne pourra accomplir tout ce qu'elle désire, cette peur puérile ne sera plus qu'un lointain souvenir."

Les paroles d'Impa. Qu'elles semblent lointaines... La magistrate est parvenue à passer au dessus de ces peurs qui la paralysaient, qui l'empêchaient d'avancer et d'espérer encore en si peu de temps... Ses dernières actions en témoignent. Elle a réussie, malgré tout ce qui pouvait laisser penser le contraire...

Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 7.Par Delà la SouffranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant