Un homme qui vit son rêve. Un avenir de misère. De nouveaux dangers à chaque coin de rue. Lysithéa est perdue.
Depuis sa tendre enfance Lysithéa ne connait que la chasse, la soif et la terrible envie de changement. Et voilà qu'on lui offre sur un pl...
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Le bruit familier de la clochette rouillée accompagne mon arrivée. Un froissement de pages est soufflé à mon oreille dès mon premier pas.
Les évènements d'hier n'ont pas quittés mon esprit malgré mes efforts. J'y pense lovée dans mes draps, j'y pense en mangeant, j'y pense en lisant, j'y pense en me lavant, j'y pense en me changeant. En bref, j'y pense sans que jamais mon esprit ne connaisse repos.
Les douze coups de minuit n'ont pas effacés mon acte impardonnable et la pièce en désordre n'est pas redevenu l'âtre de paix qu'elle était. Et je n'ai toujours pas reparlé à Ezekiel malgré l'urgence qu'il y a de le faire.
Mes pas m'ont guidés malgré moi à la boutique de Noé où la bête se terre, et je crains que lui et le vampire ne se soient ligués contre moi. C'est une idée stupide puisque Noé ne prends jamais parti. Il plus rapide encore que l'aiguille d'un métronome.
Clic
Clac
Clic
Clac
Clic
Clac
Le claquement de mes bottes me suit comme une chaperonne alors que je me fraie un chemin entre les étagères qui me surplombent de plusieurs mètres. Je me suis d'apparence remise de mes émotions de la veille mais je crains désormais que cette froideur soit interprétée comme une insensibilité qui ne serait que plus incorrecte. Que doit-on dire quand on veut s'excuser ? Quels sont les mots corrects à employer ? Je n'ai déjà plus d'ongles à ronger lorsque j'atteins le comptoir. Noé est plongé dans la lecture de son journal et il lève vers moi un regard curieux. Je parcours la pièce des yeux, toujours le même décor. Mon regard s'ancre dans celui du vampire, infiniment vert et je me sens perdre pieds. Je repense au plaisir que me procure ses crocs. Ses crocs ses crocs ses crocs ses crocs qui dépassent discrètement de ses lèvres charnues peinte d'un rose sombre. Je repense à ses mains caressant mon dos. Je repense à ses lèvres épousant à la perfection ma nuque.
Stop.
Un souffle. Je reprends mon sang froid.
Il semble sourire. Et je ne peux m'empêcher de me demander si il a conscience de l'effet qu'il a sur moi.
"Que me vaut l'honneur de ta présence ?" Demande t-il en repliant son journal.
Je regarde la date de celui-ci et m'amuse de voir qu'il s'agit de celui de la semaine dernière. Noé pourrait au moins faire correctement semblant de se tenir à jour.
"Où est-il ?" Me résous-je à lui demander.
Noé pointe du doigt une étagère dans les recoins de la boutique et je marmonne une injure en reconnaissant le coin où le vampire expose ses armes « d'exception » comme il aime les surnommer. C'est-à-dire des armes si dangereuses qu'un benêt pourrait se tuer rien qu'en essayant de les manier. Je regarde un instant ce couloir où la mort repeint les murs avant de me tourner de nouveau vers Noé. Mon expression est changée, légèrement plus inquiète et le vampire ricane.