Un homme qui vit son rêve. Un avenir de misère. De nouveaux dangers à chaque coin de rue. Lysithéa est perdue.
Depuis sa tendre enfance Lysithéa ne connait que la chasse, la soif et la terrible envie de changement. Et voilà qu'on lui offre sur un pl...
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La cane du vieil homme tape le sol à un rythme fréquent. Derrière moi le clocher de l'église sonne avec approximativement six secondes de délai entre chaque coup. Le vent s'engouffre dans les portes ouvertes et les fenêtres brisées en laissant dans sa traînée un son semblable à un long soupir. Les restes de pluie de la tempête de tout à l'heure tombent légèrement au sol.
Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc.
Le vieil homme ne m'a pas donné son nom. Il n'a pas dit mot non plus. Je n'ai rien tirée de lui si ce n'est un silence mortel. Et désormais nous nous sommes arrêtés. La seule chose que je comprends de ce qui se dresse devant moi est que, ici, nous devrions y être protégés des monstres. Mais j'en doute. Maintenant que la pluie a cessée les draers sont de sortis, le battement de leurs ailes me parvient d'ici. Je me sens nauséeuse dès que je les imagine. Je ne veux même pas savoir le nombre de victimes qu'ils font par jour.
Le vieil homme passe une porte en bois et je m'arrête devant celle-ci, les yeux rivés sur la poignée qui semble prête à tomber. Le façade fait peine à voir, il y a des trous dans les murs qui ne semblent pas pouvoir être colmatés. Je porte mes mains à ma bouche et souffle, souffle, souffle dans le but de les réchauffer mais rien n'y fait. J'ai froid et je ne sais pas pourquoi. Et je déteste ça. Car le froid est comme une signature. La signature de quelqu'un que je hais très particulièrement.
Mais Mebus ne peut pas être là. Pour la simple et bonne raison qu'il me croit morte et c'est très bien comme ça. Je souffle. Inspire. Souffle. Et je prends la poignée, tire doucement et la porte s'ouvre, elle tient à peine sur ses gonds. Le grincement qu'elle provoque me glace le sang. Je me demande ce qui peut bien me faire aussi peur, après tout je n'ai rien à craindre. Je suis une chasseuse. Mais tout de même. J'oublie, parfois, que je peux mourir. Et depuis que je suis à Doovehill je m'en rends compte, j'en ai conscience en permanence. Conscience de l'épée de Damoclès qui oscille au dessus de ma tête.
Je pénètre dans le cabaret suspicieux à l'intérieur duquel le vieil homme a disparu, fais quelques pas dans l'obscurité et attends. La porte se referme doucement derrière moi et lorsque qu'elle cesse de bouger, je suis plongée dans le noir. Je vois clair bien évidement mais il est étrange qu'il y fasse noir quand le mur est criblé de trous. J'arque un sourcil, regarde autour de moi. Je ne distingue que des formes et tout ce que je vois est bleuté mais l'intérieur me semble...trop propre ? Il y a une multitude de chandeliers éteints au mur, des meubles en parfait état et un tapis duveteux sur lequel dort un animal dont je ne peux identifier l'espèce. Le vieil homme a déjà traversé la pièce, il se dirige sans mal malgré le voile noir drapé autour de nous. Je ne le suis pas alors il fini par s'arrêter et il se tourne vers moi, nos regards se croisent. Il n'est pas surpris. Moi si.
"Vous pouvez voir dans le noir ?" Demandé-je d'une petite voix.
"À mon âge je ne prendrais pas le risque de marcher dans le noir sans y voir." Réponds t-il d'une voix éraillée. "Réfléchissez par vous-même mon enfant."