DIX

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 Les doigts de Mebus caressent les reliures de mes livres tandis qu'il arpente mon salon de long en large

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Les doigts de Mebus caressent les reliures de mes livres tandis qu'il arpente mon salon de long en large. Il s'est visiblement mis à l'aise chez moi et il est aisé de deviner que toutes les pièces de ma maison sans exception ont eu le droit à une inspection. J'essaye de ne pas céder à la panique mais je ne peux faire cas à part de ma vulnérabilité. J'ai vraiment mal choisie ma journée pour laisser Noé me vider de mon sang. Je me baisse, prétendant être calme, et ramasse le dossier et son contenu avant que Mebus ne s'y attarde. Mais il était bien trop beau de penser qu'il ne le remarquerait pas. Mes mains ramassent fébrilement les notes prises par Noé et je peux soudain voir Mebus s'agenouiller juste en face de moi. D'une geste lente il saisit une feuille et je vois ses yeux la parcourir rapidement.

Mon sang se glace. Je n'ose même plus bouger. Mes yeux sont comme des animaux fous en cage dans mes orbites. Je n'ose pas respirer trop fort. Je n'ose faire de mouvement brusques. Je n'ose pas cligner des yeux.

"Hm." Marmonne Mebus en reposant la feuille là où il l'a prise.

Et bizarrement c'est encore pire comme ça. L'anxiété menace de me rendre folle, je me retrouve à scanner la pièce de tous les côtés, cherchant désespérément ma faux. Mais bien évidement elle n'est nulle part où je puisse la voir. Mebus a du s'en débarrasser dès qu'il a posé les yeux dessus.

Je relève la tête, mes lèvres réduites à une maigre ligne pour croiser son regard. Il me fixe avec des fentes en lieu et place de ses pupilles, mon instinct cri au prédateur. Mais mon corps lui est gelé sur place.

C'est le feu de ma cheminée qui vient s'éteindre en premier, suivi de près par toutes mes chandelles et en moins d'une seconde nous voilà plongés dans le noir. Un noir total qui nous recouvre comme une tache d'encre insondable sur une feuille vierge. Et c'est le froid qui suit. Un froid si mordant, si douloureux que j'ai l'impression de me briser en milles morceaux. Mes dents s'entrechoquent et je me relève difficilement en me serrant dans mes propres bras. Un semi-sanglot m'échappe alors que je trébuche sur mon tapis, ma vision nocturne incapable de s'adapter assez vite.

Et comme si j'étais accidentellement sortie d'une cachette où j'étais trop longtemps resté une main griffue vient brusquement m'arracher à mon confort. Son contact fait monter en un jet brusque toute la panique que je tentais tant bien que mal de garder scellée en moi. Ma respiration devient lourde, trop lourde pour que je puisse la contenir et avec elle vient un léger couinement apeurée qui m'est abominablement étranger. Les doigts de Mebus forment un ferme étau autour de mon bras, je le sens enfoncer ses ongles dans ma peau et les mots de Noé me reviennent en vague. Sa voix douce vient me caresser la nuque pour me rappeler ô combien je suis faible dans ce monde où tout le monde apprends à tuer.

Black Blood #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant