VINGT-NEUF

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 Cela fait des années

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Cela fait des années. Je ne me suis jamais dit qu'il était étrange de posséder ce pouvoir. De vivre en communion avec mon ombre. Non plus d'avoir fait un pacte aussi vil. J'étais petite et on ne se blâme jamais vraiment pour les actions faites si tôt hors du berceau.

Je ne me suis jamais faites gronder, non plus punir pour cet affront au Conseil. Ils m'ont créer et on fait de moi ce que je suis. Mon pouvoir c'était eux qui me l'avait confié. Lorsqu'il a changé ils ont crus à un cas rare, à un miracle puisque mon précédent pouvoir ne me sciait pas. Mais ce n'était pas du tout le cas.

Ce soir là l'entraînement avait été particulièrement rude. Je me sentais malade et faible. Je suis retournée dans ma chambre le plus vite possible tout en ignorant au mieux la sensation désagréable d'avoir oubliée quelque chose.

En tant que futurs chasseurs il nous était interdit d'oublier des objets, des armes, des accessoires où que ce soit. À cinq heure pile les redhoods venaient faire le ménage. Tout juste avant la reprise des entraînements. Et si ces créatures trouvaient le moindre objet il était ramené à Tamara, qui à l'époque était le premier omen du Conseil, leur leader à l'instar du chef qui ne faisait grand cas de sa présence. En me couchant, la boule au ventre et la nausée me brûlant la gorge, j'ai réalisée que j'avais oubliée mes gants. En courant jusqu'à ma chambre je n'avais pas pensée à les ranger et ils sont restés à l'exact endroit où je les avais retirer, c'est à dire dans la cour, à l'extérieur. Mon cœur s'était mit à battre la chamade. Comme tout enfant sensé je craignais la colère de Tamara, sa déception et sa rancœur à mon égard. Je l'avais déjà subie, plus d'une fois pour des erreurs bien moins importante que celle là. Je n'avais pas le droit à l'erreur, à l'empathie, à l'échec. Il était inacceptable que la meilleure recrue de cette promotion soit une déception. Cela n'aurait jamais été toléré.

Alors je me suis levée et j'ai fait quelque chose qui, si on m'avait découverte m'aurait coûter le peu que j'avais de dignité et probablement ma vie, j'ai traversé l'entièreté du manoir et je me suis ruée dans la cour pour y prendre mes gants. Je n'ai rencontrée aucune portes fermées, aucun reedwats, aucun camarades. En réalité tout était tellement vide et anormal que je n'aurais pas été surprise si ce n'avait été qu'un rêve. J'ai pris mes gants, mouillés par la pluie qui était tombée, je les ai éssorés, rangés, et j'ai réalisée l'énormité de mon offense.

Je n'avais jamais été dehors de nuit, chacune de mes nuits je les avais passé enfermée entre quatre murs. J'ai découvert que la nuit le vent est plus froid et le ciel est très sombre malgré la clarté avec laquelle je vois. Les couleurs sont simplement plus ternes, plus noires. Voir de nuit c'est voir avec un filtre assombrissant sur les yeux. J'ai apprécié ce moment, je l'ai gravée dans ma mémoire et repoussant mon anxiété grandissante j'ai filée. J'ai filée aussi vite que possible.

Jusqu'à ce que j'atteigne le hall d'entrée, le seul chemin accédant aux chambres depuis la cour. Ce grand hall dans lequel il n'y a aucune cachette. Quand on a sept ans ce hall semble très grand, très vaste, trop vaste. J'avais toujours l'impression que l'on allait me tirer dessus depuis un chandelier, que je serais tuée ici même. Car peu importe la vitesse à laquelle quelqu'un fui, dans un espace aussi dégagé on ne peut pas échapper à quoi que ce soit.

Black Blood #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant