CICATRICE - WorldOfElisaa

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟼

« Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde. »

Jean d'Ormesson

- Alors James, comment vous sentez-vous en ce moment ?

La thérapeute le regarda, ça faisait quatre jours qu'ils ne s'étaient pas vus et elle attendait de son patient qu'il se livre un peu.

- Ça va.

Le Dr.Raynor suivait toute son évolution et pour l'une des premières fois, il semblait honnête dans sa réponse.

Et il l'était.

- Vous faites quoi de vos journées lorsque nous nous voyons pas ?, demanda-t-elle.

- Je suis en mission avec Sam ou sinon je passe du temps avec elle.

- Elisa ?

- Oui.

- Oh et comment elle va ? Ça fait longtemps depuis le jour où je l'ai rencontrée.

- Elle essaye d'aller mieux et petit à petit elle y arrive. A vrai dire, c'est toujours compliqué de savoir comment les gens vont exactement.

- Je vois. Et comment vous gérez James cette relation ? C'est dur pour vous ?

- Oui et non. Lorsque je suis avec Elisa tout semble facile...je sais juste que je veux rester avec elle. Mais parfois ça me fait peur...

Bucky se mettait complètement à nu comme s'il écrivait dans son journal. Il avait compris que la thérapeute était là pour l'aider et rien d'autre de plus. Sans aucune arrière pensée.

- Et quelle genre de peur s'agit-il ?

- Une peur de ne pas y arriver, répondit le soldat en soufflant, la regard fixé sur ses chaussures. Je vous promets que j'essaye mais c'est dur. Puisque s'il se passe quelque chose, je ne serai plus le seul à en payer les conséquences.

- Vous venez de le dire. Vous n'êtes plus seul James et je crois que rien de mieux n'aurait pu vous arriver.

- Mais je n'ai pas envie de mettre des personnes en danger...de la mettre en danger, rectifia-t-il.

- Malheureusement c'est le prix à payer. Dans une relation on met forcément l'autre en danger mais à des échelles plus ou moins variées, déclara calmement le Dr.Raynor. Mais il y a une chose importante dont vous devez prendre conscience.

- Laquelle ?

- Vous l'avez fait. Il n'existe plus, vous avez gagné James. Alors après toutes ces années c'est à votre tour d'être heureux. Ne vous mettez pas de limites, laissez vous aller. Prenez sur vous, lui conseilla-t-elle. Parfois on réalise qu'on est passé à côté de quelque chose de bien mais il est trop tard. Trop tard pour revenir en arrière. Alors James faites en sorte que ça ne vous arrive jamais.

Le soldat hocha légèrement la tête, assimilant toutes les paroles qu'elle venait de lui dire.

- Vous savez la dernière fois elle m'a demandé ce qu'on était l'un pour l'autre.

- Et qu'avez vous répondu ?

- J'ai dit qu'on était nous. Nous et personne d'autre.

La thérapeute esquissa un petit sourire, l'écoutant se livrer autant à elle.

- J'aime bien ça, dit-elle après plusieurs secondes, c'est une belle vision des choses.

- C'est aussi ce qu'elle a dit...