𝙴𝙿𝙸𝙻𝙾𝙶𝚄𝙴

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Dans la douceur des mois de printemps, plusieurs personnes vêtues de noir se retrouvaient dans un cimetière où tant de leurs êtres aimés étaient déjà enterrés.

Mais ils n'étaient pas prêts à la laisser partir.

Pas elle...

Le prêtre faisait tout un discours pourtant aucun mot avait atteint les oreilles du sergent.

Qui était désormais seul...

Il avait les yeux secs, fatigués d'y avoir laissé s'échapper tant de larmes. Il tenait entre ses doigts tremblants un morceau de papier qui était très abîmé, témoignant à quel point il avait lu les mots inscrits à l'intérieur.

Ses mots...

Certains mêmes avaient été effacés par ses pleurs. Mais ça ne rendait pas sa compréhension plus difficile. Non. Car la lettre qu'elle lui avait écrite, il la connaissait par cœur.

Ressentant d'autant plus le besoin d'être proche d'elle, il en fit la lecture.

« Un célèbre poète a dit un jour qu'il n'y a pas d'amour heureux. Louis Aragon avait raison. Chaque sentiment amène à sa peine. Parce que lorsqu'on laisse une personne entrer dans notre vie, on prend le risque qu'elle nous abandonne. Et pourtant jamais je ne regretterai d'avoir essayé. Jamais je ne regretterai d'être tombée amoureuse de toi... Je savais que ce jour viendrait car j'ai toujours su que je le ferai. Si un jour je devais choisir entre toi et moi, c'est toi que je sauverai. Et je ne regrette en aucun cas mon action. Je sais que dans le deuil vient la culpabilité, mais je t'en supplie James ne t'inflige pas ça. J'en ai connu des pertes, certaines beaucoup plus dures que d'autres à tel point que ma vie s'est mise sur pause durant un certain temps. Puis j'ai réellement compris ce qu'était le deuil... et que pour s'en sortir il ne fallait pas refuser cette peine mais apprendre à vivre avec. Tu as été ma plus belle rencontre, la meilleure chose qui me soit arrivée. Et je veux que tu sois aussi heureux que j'ai pu l'être grâce à toi. Merci de m'avoir montré qu'on pouvait tenir une promesse. Merci de m'avoir montré que je pouvais être aimée ou aimer sans souffrir. Je me souviendrai toujours de ce premier jour, de nos premiers sourires, de nos premiers regards. De ce moment où tout a commencé. De cet instant où à travers tes yeux, j'ai su que ma vie allait changer. Et que j'allais enfin pouvoir être heureuse. Profondément heureuse. Promets-moi d'avancer, s'il te plaît. Je n'ai aucune idée de ce à quoi nos adieux ont pu ressembler, si mon plan a abouti ou non, mais si tu peux lire cette lettre aujourd'hui c'est le plus important. Alors vis. Vis en regardant droit devant toi. J'ai appris à mes dépends qu'à force de contempler la noirceur, on finit par s'y perdre. Alors je veux que tu m'écoutes James, s'il te plaît. Personne d'autre mérite plus que toi d'être heureux, tu as le droit au bonheur aussi. Je t'aime James, et je t'aimerai jusqu'à la fin. Car je suis ton compagnon d'anxiété et même la mort ne peut pas défaire ça... Je t'aime... oh si tu savais au combien je t'aime mon cœur...».

Cette lettre était aussi réconfortante que douloureuse pour lui. Parfois il sanglotait juste à la lecture de la première phrase.

- ...In this world... it's just us...

Toujours perdu, le prêtre semblait avoir terminé puisqu'il sentit la main réconfortante de Sam se poser sur son épaule.

Il ne réagit pas... sachant qu'à tout instant, il pouvait laisser sa peine le submerger et il n'avait absolument pas envie de se montrer sous ce jour devant d'autres personnes.

Elle était la seule à pouvoir le voir pleurer.

C'était Sam qui l'avait retrouvé là-bas. Après avoir reçu une balle à l'épaule, il avait finit par s'évanouir à cause de la trop grande quantité de sang perdue. Mais il n'avait jamais retrouvé Elisa... seulement des traces de sang sur le sol menant vers la sortie.

- Pepper et Morgan... vont rentrer..., informa le Captain d'une voix grésillante.

Il acquiesça simplement. Sam attendait sûrement de lui qu'il vienne leur dire au revoir mais il n'en fit rien. Il jeta un simple coup d'œil et vit la blonde vénitienne enlacer Peter qui tremblait contre elle.

- A ce soir... je..., il sembla vouloir dire quelque chose mais se reprit, ...à ce soir, termina-t-il en effaçant d'un revers de main une larme qui coulait le long sa joue.

Elisa aussi lui avait écrit une lettre...

Dans celle-ci, elle le remerciait pour tout ce qu'il avait fait pour elle. Que sans lui, elle serait probablement partie bien avant...

Elle lui avait écrit qu'il avait été le premier à lui apprendre ce qu'était la vie, ce que cela voulait dire d'être appréciée et aimée. Mais le plus important, Elisa lui avait conseillé de ne pas toujours faire passer les autres avant lui et qu'il avait le droit d'être égoïste parfois. Et il semblait avoir appliqué ce conseil...

- Ça va bébé...?

L'agent Rodriguez arriva vers Sam et lui prit la main d'une manière réconfortante.

- Je... on peut... rentrer ?, demanda-t-il simplement.

- Bien sûr... allez viens...

Bucky regarda le couple s'en aller. Il était content pour Sam. C'était exactement ce dont il avait besoin et ce dont il méritait.

Mais ça lui rappelait aussi qu'ils étaient tout ce qu'il n'aura plus jamais.

Il resta là de longues minutes, se transformant en  heures... à fixer le cercueil...

Vide.

Sa princesse lui manquait affreusement... et il ne sait pas si sans elle, il y arrivera...

S'il parviendra à tenir sa promesse...

<3

Ily 3000 <3
E.

CICATRICE - WorldOfElisaaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant