CICATRICE - WorldOfElisaa

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟶

« Quand la souffrance est ce que l'on connaît
le mieux, y renoncer est une épreuve »

Michela MARZANO

Les jours sont passés, ressemblant aux précédents.

Elisa avait finalement eu plus de mal qu'elle avait bien voulu le laisser croire.

Elle avait eu du mal à accepter ce qu'il s'était passé.

Si bien qu'à part organiser l'enterrement de Maria, elle ne voulait rien faire d'autre.

Elle n'avait même pas encore eu le courage de lire la lettre qu'elle avait reçue de la part d'un cabinet de notaire.

Ça rendrait les choses trop réelles qu'elle préférait rester dans le déni.

C'était plus agréable...

Bucky et Sam faisaient leur possible pour lui faire changer les idées...

Mais il lui fallait du temps, et ils l'avaient compris.

Parfois Bucky la sentait trembler en pleine nuit. Alors il la serrait un peu plus contre lui et caressait ses cheveux en murmurant que ça allait s'arranger. Mais à chaque fois elle s'excusait de l'avoir réveillé, se sentant coupable d'avoir gâché sa nuit.

Elisa était actuellement assise devant son bureau, regardant depuis de longues minutes cette enveloppe blanche. Elle n'avait pas bougé depuis ces quatre derniers jours. Elle ne savait pas ce qu'elle contenait, elle savait simplement qu'elle venait de Maria.

Mais c'était le moment de l'ouvrir...

Dans environ une heure aura lieu son enterrement et elle ne voulait pas négliger une dernière volonté qu'elle aurait pu inscrire.

Il y a trois jours elle avait reçu un appel d'un cabinet notarial mais elle l'avait refusé.

Et les trois jours suivants aussi...

Jusqu'à aujourd'hui, le jour de l'enterrement.

Ses yeux brillaient d'une lueur qu'elle avait pourtant essayé d'oublier. De cacher au plus profond d'elle-même, de la ligoter.

Mais visiblement on n'oubliait jamais les bonnes vieilles habitudes...

Elle attrapa d'une main tremblante la lettre mais ne trouva pas le courage de l'ouvrir.

Toujours dans ses pensées, elle entendit Bucky frapper à la porte jusqu'à voir sa tête dépasser de l'encadrement l'encadrement.

- Je te dérange ?, demanda-t-il en voyant ce qu'elle tenait entre ses mains.

- Non du tout, entre...

Il acquiesça et les yeux d'Elisa se posèrent sur le magnifique costume noir qu'il portait. Bien qu'elle adorait le voir habillé de cette façon, cette fois-ci son cœur se compressa contre sa poitrine.

Il s'assit à côté d'elle, un regard rempli de tendresse.

- Tu veux que je te laisse seule le temps d'ouvrir cette lettre ?

- Non non, s'empressa-t-elle de répondre se sentant incapable de le faire sans lui, reste, s'il te plaît.

- D'accord, je reste.

Tandis qu'il posa une main rassurante sur sa cuisse, elle releva le rabat de l'enveloppe. Elle expira longuement avant de trouver le courage de l'ouvrir entièrement. Celle-ci contenait deux papiers dont un légèrement plus jaunis. Elle saisit celle où était écrit son prénom d'une plume qu'elle connaissait que trop bien et reposa l'autre à côté d'elle.