Billie 2.0

33. Billie

Mon téléphone sonne, je grogne, quelle heure est il? Je l'attrape sur le chevet et bondis hors du lit.

- Merde, merde!

Je vais être en retard pour la présentation du nouveau projet.
Je cours vers la salle de bain me doucher et me préparer. En me maquillant dans le miroir, je me surprend à sourire, des bribes de la soirée de la veille me reviennent en mémoire. Cette soirée était plus qu'agréable et ses lèvres ont vraiment le goût de « j'y retournerai bien ».
J'enfile mon tailleur pantalon noir et Mes escarpins aux pieds avant de passer rapidement la porte.

- Dean!

Il est là adossé à sa voiture devant ma maison. Il me sourit en me voyant et s'avance vers moi en me tendant un gobelet de café.

- Je voulais qu'on prenne le petit déjeuner mais de toute évidence tu es pressée.

Cette attention me ravit, je trouve ça vraiment mignon. Je me saisis du gobelet.

- en effet grosse réunion ce matin, je suis désolée ...

- Il ne faut pas! C'est le risque de débarquer sans prévenir.

Je m'écarte pour aller vers ma voiture.

- Je me rattraperai promis! Passe ce soir, je ferai à manger.

- Compte sur moi...

Il est trop craquant avec sa petite mine déçue, je reviens vers lui et l'embrasse tendrement . D'abord surpris, ses lèvres répondent aux miennes. Je n'ai vraiment pas envie d'aller travailler maintenant, nos baisers sont électriques, je ne pense pas me tromper en disant que quelque chose se passe entre nous. Je m'écarte de lui et chuchote.

- J'espère bien... a tout à l'heure, passe une belle journée...

- Ca devrait aller...

Je ris au clin d'œil de ce que je lui ai dit hier soir et m'écarte de lui a contre coeur pour monter dans ma voiture.

Au travail, impossible de me concentrer, j'ai l'impression d'être une ado en cours d'histoire , toute retournée par son premier flirt.

- Billie, vous êtes avec nous?

Je relève la tête vers mon patron qui parle au milieu de la salle de conférence.

- Oui pardon.

- Je disais que les modèles me plaisent bien mais qu'il manque d'un quelque chose qui sort du lot.

Ce sont des objets de déco, pas des œuvres d'art.

- Je vais y retravailler monsieur.

Je réponds sans vraiment m'impliquer, je ne fais que voir son regard, ses lèvres, ses mains... olala il faut que je m'arrête, je suis entrain de me donner chaud toute seule au milieu de la conférence .

Ma journée de travail se termine et en sortant du centre commercial la où j'ai fait des courses pour le soir, je passe devant un atelier de tatouage.
J'y entre, il a attisé ma curiosité hier soir. Le gars de l'accueil ressemble à un ado, mais tatoué à outrance. Je m'avance.

- excusez moi, je voudrai un renseignement.

- Oui?

Je lui montre mon tatouage, il déglutit.

- ce n'est pas ma poitrine que je vous montre! J'aimerai savoir ce que ça signifie!

- Euh oui pardon! C'est un pentagramme.

- je vois bien, mais il veut dire quelque chose?

Il pianote sur son ordinateur et tourne l'écran vers moi.
J'ouvre de grands yeux, c'est une blague?!

- Un pentagramme anti possession démoniaque, vous croyez en ce genre de chose vous? Vous avez pas le style, sans vous offensez madame.

- Je ne savais même pas ce que ça voulait dire! Merci.

Je sors en soupirant, je me retrouve avec un tatouage gothique sur le corps! J'ai imaginé beaucoup de chose mais pas celui la!

Un peu perturbée par cette découverte, je m'attelle à cuisiner pour ce soir, sans oublier de faire une tarte, me souvenant qu'il aimait ça.
Quelques heures plus tard, je regarde mon travail accompli: table dressée, bouteille ouverte, tarte au four.... Je regarde l'heure, 19h, il est temps de passer à la salle de bain!
Pas de robe ce soir, un jean noir et une blouse légère, un smoky léger et une touche de parfum, j'aime être simple et je pense que lui aussi.
Je redescends quand on sonne à la porte, je souris, on est synchro. J'ouvre la porte et mon coeur s'emballe.

- Salut... entre je t'en prie.

Il entre sans me lâcher du regard.

- ca sent bon...

- Merci, j'espère que ça sera bon aussi.

Il me sourit et s'approche de moi.

- Je n'en doute pas, mais je ne parlais pas de la cuisine...

Je déglutis, il me donne tellement chaud! Reprends toi Billie, tu ne vas pas lui sauter dessus. Je lui souris et le débarrasse de la bouteille de vin qu'il a apporté.

- installe toi, je vais nous servir.

Je vais dans la cuisine et souffle un bon coup. C'est quoi cette tension là? Je me sens attirer par lui, un magnétisme évident entre nous. Je l'entends poser ses affaires dans le salon, quand je me retourne avec les deux verres de vin, je me retrouve à quelques centimètres de lui, un peu plus et les verres finissaient sur sa chemise.
Nos yeux ne se quittent pas, il prend doucement les verres de mes mains et les posent sur le plan de travail à côté de moi. Il efface la distance qui nous sépare.

- J'attendais ça depuis ce matin...

Passionnément, il se saisit de mes lèvres. Je referme mes bras autour de son cou rapprochant mon corps du sien. Je sens son corps se relâcher contre le mien, mais quand je sens sa main se poser sur ma hanche, effleurant ma peau découverte, le mien se contracte. Il s'écarte doucement de moi.

- Desolé, je...

Il relève sa tête vers moi, je comprends à son regard qu'il n'a pas voulu me brusquer, il doit penser que je trouve qu'il s'emporte. Mais il a mal interprété les signaux de mon corps, je ne voulais pas que ça s'arrête, bien au contraire... frustration! Il devrait s'excuser de s'être éloigné ! Mais je ne vais pas passer pour une fille morte de faim, je lui ai déjà dit que ça faisait longtemps que je n'avais pas d'homme dans ma vie, on va calmer les choses ! Je m'écarte un peu plus et saisis les verres pour lui en tendre un.

- Je ne vois pas pourquoi tu dois être désolé.

Je bois une gorgée et l'invite à s'assoir sur le canapé en veillant à éteindre le four au passage. Il faudrait m'éteindre moi aussi, il a clairement allumé un certain feu . Je m'assois sur le canapé à côté de lui, non sans une certaine retenue.
Il soupire en regardant son verre.

- Désolé, j'ai jeté un froid de toute évidence...

- Si seulement !

Je me pince les lèvres au moment où ces mots sont sortis de ma bouche. Quelle abrutie! mais en même temps c'est la vérité, je suis à l'opposé d'avoir froid. Et le regard ardent qu'il pose sur moi, ne m'aide pas du tout à faire baisser ma température ...