JOUR 11

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JOUR 11

« L'important n'est pas tant de savoir avec qui nous avons commencé le voyage mais avec qui nous le terminerons. »

John Joos

À travers ses lunettes en forme papillon à la taille surdimensionnée, ornée du logo métallisé « Michael Kors », elle regarde la route défiler sous ses yeux. Peu à peu, elle commence à s'éloigner des bâtiments et des centres commerciaux de la ville. Au grand carrefour, elle prend la direction d'une petite commune à quelques kilomètres de la ville. Pour s'y rendre, il faut absolument avoir un moyen de transport, il n'y aucun tramway ou bus qui y passe. Le seul commerce présent dans le village, est un vieux bar qui est là depuis des décennies. Il est presque bon à fermer le rideau vu les centaines de produits avariées qu'il peut proposer à la vente. Quasiment personne n'y pose jamais les pieds, de risque d'en ressortir avec une occlusion intestinale lors de l'intégration de certain de ses aliments.

Elle se gare sur un parking caillouteux, en face d'un vieux terrain de tennis en béton. À l'arrière de celui-ci, se trouve un grand terrain de foot dont les herbes n'ont pas été tondues depuis une décennie. Elle se souvient qu'elle venait souvent jouer ici avec son frère quand elle était petite. Elle s'y réfugiait souvent quand elle s'embrouillait avec ses parents.

Le bruit de la portière passagère s'ouvre et se ferme dans un bruit sourd, en la faisant sortir de ses rêvasseries. Elle fait de même et rejoint William qui regarde en direction du pâté de maison aligné devant un grand trottoir.

- Tu es tracassé ? Demande-t-elle en enlevant ses lunettes.

- J'ai l'air de l'être beaucoup moins que toi en tout cas.

- Tu n'as pas tort. Je suis plutôt terrifiée. Ça fais plus de six mois que je n'ai pas vue mes parents. Enfin sans compter que c'était un appel vidéo.

Elle était tellement en état de stress qu'elle bégayait à chaque fin de phrase.

- Je suis sûr que ça va bien se passer.

Il pose une main sur son épaule et lui envoie un sourire réconfortant, qu'elle ne tarde pas à lui rendre.

Les fortes émotions qui s'engendrent dans son corps, lui font pousser une forte expiration prolongée. Une fois avoir soupirer d'un bon coup, elle se dirige avec William vers une maisonnette jaune à l'allure rustique et campagnarde. Elle pousse le petit portillon qui donne sur un petit chemin de galets, entouré d'un jardin bien fleuris. Dès lors qu'elle se retrouve sur le pat de la porte, elle appuie sur la petite sonnette. Il ne fallut que quelques secondes avant de voir Luisa ouvrir la porte. Elle dévisage Aria qui est devant elle et se met à sourire à son compagnon qu'elle attrape par le poignet en le tirant vers elle et le faisant malencontreusement bousculé Aria. Luisa l'emmène vers les personnes se trouvant au loin et qui s'avère être des membres de sa famille.

- Bonjour, je vais très bien et toi ? Dit Aria ironiquement en parlant dans le vide.

Elle s'essuie les pieds sur le paillasson et rentre à l'intérieur de l'habitat. En tout cas, rien n'avait changé, les décorations étaient restées les mêmes depuis toutes ces années.

En s'avançant vers ses oncles et tantes, elle aperçoit dans un coin de la pièce son père assis sur un fauteuil qui regarde un vieux feuilleton espagnol. Sa gorge se noue, mais elle prend quand même la décision de partir dans sa direction.

- Bonjour, papa.

Il l'examine de haut en bas avec un regard rapide et curieux, puis les reposent sur son écran de télévision.

44 Days With YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant