JOUR 25
« Le grand amour est aussi rare que la grande amitié. »
Christine de Suède
Une légère humidité vient caresser son visage et la sensation se répète plusieurs fois à la suite. Aïko est en train de badigeonner le visage d'Aria avec des incessants coup de langue. Elle grogne en repoussant l'accusé de son réveil. Elle passe sa main sur son visage. Se faire réveiller par la salive d'un animal, n'était pas ce qu'elle préférer de si bon matin. Elle peine à ouvrir ses paupières avec plusieurs battements. Un mal de crâne lui accapare toute la partie basse de sa tête en lui faisant ressentir plusieurs élancements. Elle se sent fatigué, mais pour autant elle n'a plus envie de se rendormir. Comme si les douleurs aux crânes ne suffisait pas, elle ressentait une nausée qui remontait jusqu'au creux de sa gorge et des picotements sur sa cheville droite. Elle se tâte la cheville à l'aide de ses doigts et sent un film plastique l'entourer. Son regard dévie sur celui-ci et elle se remémore sa fin de soirée. Elle s'était fait faire un tatouage et en plus de ça William aussi avait fait le même qu'elle. Maintenant qu'elle reprit connaissance de la naissance de son tatouage, inconsciemment elle eut la sensation de se faire trancher la chaire à l'aide d'un scalpel. En plus de ça, elle s'était endormi à côté du canapé sur son tapis. Elle avait dû passer la nuit avec Aïko vue que c'est la place habituelle de celui-ci depuis plus de trois semaines.
À l'aide de ses deux mains posées sur le canapé, elle se hisse pour se mettre debout et s'étirer. Elle balade ses yeux dans toute la pièce à la recherche de William, car il n'est pas allongé dans son canapé. Il est dans la cuisine, à l'arrière du comptoir et il a l'air de se servir du café.
- Putain, qu'est-ce qu'on a foutu hier soir ?
Elle passe ses deux mains sur son visage en ne sachant plus quoi faire. Elle parait excédée par la situation qui avait dérapé la veille.
Son acolyte de la soirée lève tant bien que mal son regard vers elle en plissant des yeux. Il a l'air d'avoir très mal dormi et s'être, lui aussi, réveiller avec une bonne et grosse gueule de bois.
- De quoi tu parles ?
- De ça ! Hurle-t-elle en pointant du doigt sa cheville recouverte d'une partie d'encre.
Son regard dévie quelque instant sur la zone pointé. Il fronce les sourcils et regarde sa propre cheville. Ses yeux s'écarquillent, mais ne tarde pas à reprendre leur forme initiale.
- C'est qu'un tatouage. Il hausse les épaules avec nonchalance.
- Pardon ? Ce n'est pas qu'un tatouage ! T'en est rempli de la tête aux pieds toi, mais moi, c'est le premier que je fais. Et bien-entendu il fallait que j'en fasse un en commun avec le petit ami de ma soeur, qui en passant va être complètement excentrique en apprenant ça.
En attendant, elle supposait que sa soeur devienne excentrique en l'apprenant mais sa réaction l'était tout autant. Elle commençait à faire les cent pas dans son salon, en se tenant le crâne comme si celui-ci la menaçait d'exploser à tout moment.
- Calme-toi. Il ne faut pas en faire tout un plat. Ça n'a aucune signification.
Il s'approche d'Aria pour tenter de tempérer la situation, mais celle-ci lève les mains à quelques centimètres de sa poitrine pour le menacer de ne pas s'approcher d'elle.
- Tu n'imagines pas ce que ça va provoquer.
Sa phrase faisait totalement référence à sa soeur. Il ne manquait plus que ça pour envenimer une situation déjà bien au bord du gouffre. Mille et une questions viennent se mélanger à l'intérieur de son cerveau. Comment avait-elle pu laisser l'alcool lui pénétrer aussi profondément le cortex frontal.
- Il faut arrêter de tout dramatiser. Tu peux te le faire enlever ton tatouage.
Suite à ça, les nerfs commence à bouillir à l'intérieur d'elle-même. Le simple fait d'avoir commis cette acte la rendait impardonnable, alors ce n'est pas un simple coup de laser qui allait tout effacer.
- Je dramatise les choses ? Dans ce cas-là, toi il faut que tu arrêtes d'être trop laxiste. Crache-t-elle en attrapant son téléphone.
Elle déverrouille celui-ci en prenant soin d'ignorer totalement ce que William était en train de lui dire. Il est déjà 12H30 et elle se rend rapidement compte qu'elle est en retard de cinq heures sur le lieu d'anniversaire surprise qu'elle était récemment entrain d'organiser. Des vingtaines d'appels manquées de ses collègues défilent sous ses yeux.
Dans la précipitation elle avait ignoré William qui avait tenté tant bien que mal de faire la conversation avec elle. Elle avait rapidement pris une douche et s'était préparer à une vitesse incontestée. Ce qui était sur, c'est qu'elle ne s'était certainement pas apprêté avec soin comme elle avait si bien l'habitude de le faire. Par ailleurs, elle n'avait jamais eut de retards depuis son début de carrière dans l'événementielle.
Arrivée devant le lieu d'organisation de la fête d'anniversaire et elle se précipite à l'intérieur. Tout est en train de finir de se préparer par le service de décoration contacté.
- Où étais-tu ?
Shauna arrive vers elle en grinçant des dents. Elle avait l'air très mécontente. Elle lui empoigne le bras pour les faire se diriger dans un coin de la salle.
- La cliente est furieuse, car elle te cherche et elle essaie de te contacter depuis ce matin. Elle aurait aimé faire quelques modifications en ta présence. Tu n'imagines pas à quel point j'ai galéré en te trouvant des excuses de dernières minutes.
- Je suis désolé. Tu sais très bien que ce n'est pas habituel.
Aria est encore complètement dérouté par la situation, ce qui ne manque pas d'échapper à Shauna, qui la dévisage de haut en bas.
- Que se passe-t-il ? Demande-t-elle un peu apeurée par la réponse.
- Hier soir, j'étais tellement saoule que je me suis faite un tatouage en commun avec William.
Shauna reste sans voix quelques minutes. Sa bouche est entrouverte et elle hésite deux fois avant de parler.
- Comment tu peux être saoule au point de te faire tatouer sans en avoir conscience ?
- Si j'en ai eut conscience, mais c'est compliqué. C'est comme si mon cerveau était absent de toute logique. Je ne sais pas comment t'expliquer.
En faisant part à sa collègue de son erreur, celle-ci la prend dans ses bras de manière à la réconforter.
- En tout cas, tu es dans la merde jusqu'au coup. Dit-elle en riant.

VOUS LISEZ
44 Days With You
Roman d'amourLe temps s'arrête et semble se figer pour Aria quand elle le rencontre. Son cœur s'emballe et l'obsession s'en mêle en s'accrochant à son esprit sans relâche. La passion s'en vient. Mince... C'est son futur beau-frère. Sa sœur Luisa est retournée...