44 Days With You

JOUR 42

JOUR 42

« Il s'agit de tomber amoureux de soi-même et de partager cet amour avec quelqu'un qui vous apprécie, plutôt que de chercher l'amour pour compléter un déficit d'amour personnel. »

Eartha Kitt

La tête posée sur son torse humant une énième fois son doux parfum boisé qui se disperse sur elle et dans les draps. Elle fait glisser ses doigts sur sa peau chaude et nue. Puis, elle vient déposer sa tête sur sa cage thoracique pour commencer à écouter les battements de son coeur qui résonne dans le creux de son oreille.

Des cognements de porte provenant de l'extérieur de son appartement se font entendre. Elle sort du lit rapidement en enfilant un long peignoir en satin bleu pour partir ouvrir la porte d'entrée. Elle tombe nez à nez avec Luisa en pleure sur le pas de sa porte. Elle s'agenouille à côté troublé.

- Luisa, qu'est-ce que tu fais ici ?

- J'ai menti.

- À propos de quoi ?

- Quand je t'ai dit que tu devais essayer avec William. J'ai menti et je sais qu'il est avec toi là. Ça me détruit de vous savoir tous les deux ensembles.

Elle ferme la porte d'entrée par précaution, afin de ne pas réveiller William et de l'attirer à l'extérieur. Elle voulait que cette conversation reste entre elle et sa grande soeur.

- Je veux que tu arrêtes avec lui, s'il te plait.

Luisa commence à la supplier en plongeant ses yeux dans les siens. Aria ressentait sa peine et sa douleur à travers ses iris.

Dans les différents cas de figure elle devait blesser quelqu'un et elle se blessait elle premièrement. Faire de la peine à sa soeur, qui pour autant lui a toujours pourri la vie, ou blesser William avec qui elle commençait à avoir un début de relation. Pourquoi devait-elle toujours faire face à des ultimatums.

Les mains de Luisa englobent les siennes en serrant fortement. Aria n'ose pas plonger son regard dans le sien, elle avait trop peur du choix qu'elle pourrait faire par la suite. Mais elle ne devait pas rester dans le déni, il faut qu'elle affronte le présent, qui lui, sera décisionnaire de son futur.

Son coeur qui bat, se met à vibrer dans tous les membres de son corps. Elle ferme les yeux en tentant de réfléchir à la réponse qu'elle pourrait donner à sa soeur ici présente.

- Luisa, tu te rends compte des choses que tu engendres autour de toi avec tes décisions irréfléchies.

- Je ne suis pas la seule à avoir fait des erreurs sans la moindre réflexion.

Son regard triste était maintenant remplie d'une immersion déception suivie d'un secouement de tête de droite à gauche.

- Crois-moi Aria, ça va me détruire. Je n'ai que lui et je n'arriverais pas à l'imaginer avec quelqu'un d'autre et encore moins avec toi.

En entendant un léger bruit venir de l'intérieur de la conversation, elle trouve un moyen d'y mettre terme rapidement.

- Est-ce que je peux te rappeler dans quelques jours ?

Aria avait posé la question tout en regardant la poignée de la porte, pour être sûr que William n'allait pas débarquer à tout moment.

- Tu me promets d'y réfléchir ?

Luisa tente d'insisté en lui posant la question.

- Oui, je te le promets.

En faisant cette promesse elle encre ses yeux dans ceux de sa soeur, comme si elle tentait de lui montrer que ce qu'elle disait était vrai et sincère.

Luisa hoche plusieurs fois la tête et décide de partir pour ne pas déranger plus longtemps sa jeune qui s'était empresser de couper court à sa requête.

Aria part en direction du salon en soufflant et en passant ses deux mains sur l'entièreté de son visage. Elle est exaspérée et ne sait plus vraiment quoi, ni quelle décision elle devra prendre suite à cette discussion.

Des bras chauds viennent enlacer tendrement sa taille et un baisé se pause délicatement sur sa joue, en la faisant frissonner par la même occasion.

- Je t'ai entendue sortir de la maison, tu faisais quoi ?

- Rien, je suis juste sorti regarder le courir.

- À cette heure ? Demande-t-il en fronçant les sourcils.

Le regard d'Aria dévie sur l'horloge qui loge au dessus de sa télé. Il était exactement 7 h 47. L'excuse du facteur était donc peu plausible.

- J'ai oublié de le vérifier hier-soi.

Il hoche la tête lentement, comme s'il avait du mal à la croire. Au final, elle est peut-être très facile à cerner.

Comme si elle voulait effacer tous les doutes de sa mémoire, elle pose ses lèvres sur les siennes en les faisant mouvoir.

Elle ne sait toujours pas quelle décision elle devra prendre dans les prochains jours, mais elle savait que sa décision allait être douloureuse.