JOUR 37

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JOUR 37

« Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieur ne la vivifie pas. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps. »

Victor Hugo

Ce matin William avait décidé de partir avec Aïko. Il avait déjà ramené toutes ses affaires dans sa voiture. Une si belle voiture, qui faisait maintenant office de cave ou presque de camping-car à la limite.

C'est le moment des au revoir et Aria caresse Aïko, en ne voulant presque plus le lâché.

- Ou est-ce que vous allez rester ?

- Je ne préfère pas m'avancer, mais je trouverais bien.

Dans ce cas-là, l'envie de lui dire qu'il aurait dû trouver quelque chose d'autre bien avant d'emménager chez-elle lui démanger le bord des lèvres, mais ce n'était tout bonnement pas le moment et ça n'avait plus aucun intérêt de le dire maintenant.

- Tu veux que je m'occupe d'Aïko en attendant ? Ça ne va certainement pas lui plaire d'être trimballer en voiture et puis c'est tout petit, et tu sais s'il fait ses besoins dans ta voiture ça va être compliqué de tout nettoyé correctement.

Il tourne la tête de droite à gauche en riant, puis il finit par lui tendre un léger sourire.

- Merci, c'est gentil. Au final, tu l'aimes bien mon clébard hein. Dit-il en lui donnant un coup de coude.

- C'est vrai que c'est un chien plutôt appréciable.

Elle lève les yeux au ciel.

- Tu sais, c'est peut-être cette cohabitation qui a créé tous ces soucis, mais si tu ne veux plus te remettre avec Luisa tu peux encore resté ici. Il te reste tout juste deux semaines.

- Tu ne pouvais pas me le dire plutôt toi aussi, avant que je mette tout dans ma voiture ? Prononce-t-il sur le ton de l'humour. Non, vraiment ce n'est pas une bonne idée.

- Je me sens mal de savoir que tu vas dormir dans ta voiture. Et puis, tu as déjà vue un comptable dormir dans sa propre voiture.

- Si tu gardes Aïko, je pourrais me trouver un petit hôtel. Il hausse les épaules.

Elle triture ses doigts nerveusement, elle ne préférait pas insister plus que cela au risque de passer pour une forceuse.

- Très bien, mais sache que c'est ridicule.

- Tant pis.

- Bon, et bien qu'est-ce qui tu vas faire par rapport à Luisa ?

- Je ne me remettrais pas avec elle, elle est parties beaucoup trop loin. Je suis juste déçu qu'on a dû en arriver à là pour voir à quel point ont été incompatible. Mais je ne sais même pas qui est la véritable Luisa, elle jouait un rôle depuis le début ou c'est simplement cette cohabitation qui l'as rendue comme ça. Enfin, dans tous les cas aujourd'hui je vais devoir avoir une conversation avec elle.

- Tu vas la voir quand ? Demande-t-elle curieusement.

- Elle finit assez tard, alors certainement après vingt-deux heures.

- Très bien.

Elle fait un petit hochement de tête et le regarde câliner son chien tendrement. Ses bras enlacent son gros corps plein de poils, tendis qu'il embrasse le pelage de sa tête.

- Tu veux que je sois honnête avec toi.

Tout d'un coup, elle avait décidé de lui sortir cette phrase sur un coup de tête.

- Oui, vas-y. Dit-il avec étonnement.

- Je ne veux pas que tu partes.

Ses deux mains avaient ensuite recouvert l'entièreté de son visage tellement la gêne était en train de la gangrener tout entière sur place.

- Je ne sais pas trop comment est-ce que je dois le prendre.

Il se redresse sur ses jambes pour se mettre debout et vient entourer ses bras de son corps. Il sentait un mélange d'iris et de vanille, accompagné d'une légère odeur du shampooing récent qu'elle avait donnée à Aïko. Elle esquisse un petit sourire, malgré le moment insolite qu'ils partageaient tous les deux ensemble à cet instant précis. Il se décolle d'elle et part en direction de la portière pour s'installer à l'intérieur de sa voiture.

- Je verrais si je rentre ce soir.

- Ce n'est pas un hôtel William, je ne vais pas laisser ma porte ouverte pour que tu te décides à revenir ou non.

- Très bien.

- Comment ça très bien ?

- À ce soir.


44 Days With YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant