44 Days With You

JOUR 21

JOUR 21

« Chacun de nous a son histoire.

Et dans notre coeur à l'affût.

Le vas-et-vient de la mémoire.

Ouvre et déchire ce qu'il fût. »

Jean Ferrat

La journée de travail s'apprête à se terminer dans quelques minutes. Greg est déjà rentré chez lui il y a une heure de cela. Elle lui avait permis de partir, car il avait fini sa part du boulot. Shauna, quant à elle, était resté pour finir d'imprimer des centaines d'invitations d'anniversaire.

Elle attrape quelques documents sur sa table et se met à les rangers à l'intérieur des armoires. Si chez-elle, elle avait la mauvaise habitude de laisser trainer tous ses documents de travail un peu partout, elle n'allait plus commettre la même erreur ici.

La porte s'ouvre et Aria lève la tête et regarde en direction de l'entrée pour s'apercevoir que sa soeur se dirige en trombe vers elle. Elle est surprise de voir celle-ci sur son lieu de travail, sachant qu'elle ne lui avait pas encore dit où celui-ci se trouver. Luisa n'a pas l'air d'avoir envie de mener une conversation calme vue sa démarche.

- Bonsoir, Luisa. Tu vas bien ? Dit-elle en se levant.

- J'ai juste une chose à te dire, arrête d'appeler Nino pour te plaindre de nous, alors que ça ne le regarde pas.

- En tout cas, merci, moi je vais très bien. Ironise-t-elle.

- Tu n'en as pas assez de foutre la merde entre William et moi, tu veux en plus de ça le faire avec Nino pour qu'il prenne ton partie.

- Alors d'un, je te rappelle, que c'est toi qui m'a forcé la main pour héberger William. On ne peut pas juste vivre sous le même toit et s'ignorer. De deux, je dis ce que je veux. Nino est assez grand pour ne pas prendre parti et resté neutre.

- Je t'ai juste demandé un service, il comprenait l'hébergement pas le reste de vos petites escapades, pour ça je suis là.

Aria sent le regard pesant de Shauna sur eux à l'autre bout de la pièce.

- Écoute Luisa, nous sommes sur mon lieu de travail. Quand j'essaie de te joindre pour avoir une conversation, tu ne veux pas l'avoir. Alors s'il te plait, ne te pointe pas dans mon agence pour laver nos linges sales.

- Tu es mal placé pour parler de ne pas laver son linge sale en public, alors que tu fais la même chose avec notre frère.

- Ce n'est pas du tout le même contexte. Elle lève ses yeux au ciel. Mais si tu veux, Luisa. On pourra avoir une discussion ce soir si tu le souhaites.

Luisa la fusille du regard et lui tourne le dos en repartant d'où elle vient, sans oublier de claquer la porte.

Aria pense avoir été trop gentille avec sa soeur en hébergeant William, alors qu'elle est insultante envers elle. Elle n'a jamais demandé à ce que la venue de William lui apporte autant de problème, qui à son impression coule d'eau de source. Si elle avait su dès le départ, celui-ci serait en train de dormir dans sa voiture en ce moment même. Mais maintenant qu'elle avait pris la décision de l'accepter chez-elle, elle ne pouvait pas lui dire de prendre ses bagages et de partir, juste parce que sa soeur ne savait pas faire la part des choses.

- Un moment donné, tu n'as pas juste envie de l'envoyer chier ta soeur ?

Shauna entasser les invitations sur son bureau tout restant concentré sur l'imprimante.

- Si seulement, j'en été capable. Elle soupire.

- C'est toi qui choisis les gens que tu veux côtoyer. Certes, c'est plus difficile de rompre les liens avec un parent, plutôt qu'avec un voisin ou collègue. Mais crois-moi, ce n'est rien d'insurmontable.

Elle avait raison. Quand la relation n'est que rancoeur, conflits, chantages, pressions et rivalité, il faut être masochistes pour ne pas vouloir s'en libérer et prendre ses distances.

- Si j'étais vraiment mauvaise, je t'aurais de lui piquer son mec, au moins ça lui aurait fait les pieds.

- Juste le fait d'en faire en partie la proposition, ça signifie que tu es mauvaise. Aria se met à rire.

- C'est vrai. Elle acquiesce.

Elles rigolent toutes les deux et se mettent à finir leur travaille pour pouvoir rentrer chez-elle.

Une fois dans appartement, elle ferme la porte derrière elle et se fait comme d'habitude accueillir par Aïko. Elle se met à genou et sa truffe foncée vient se frotter contre son nez. Elle esquisse un petit rire dû à la chatouille provoqué. Le simple petit échange avec Aïko, lui avait à moitié fait oublier sa journée épuisante et lessivant, ainsi que son embrouille avec sa grande soeur.

- Tu vas bien ?

Elle sursaute et se redresse en même temps, elle ne s'attendait même pas à voir William.

- Oui, enfin je crois.

- Luisa m'a dit qu'elle avait besoin de te parler, alors je lui ai donné l'adresse de ton agence.

- Moi, qui avait assez de problème comme ça, elle est venue en rajouter une couche. Tu sais quoi, si ça peut apaiser Luisa, il faut mieux qu'on arrête de se parler non ?

- Je ne suis pas sûr que ça résolve les problèmes.

- En attendant, elle est quand même venue sur mon lieu de travail.

- Je comprends, alors dans ce cas-là, je respecte ta décision.

En espérant que cette décision remonte aux oreilles de Luisa, ça lui fera certainement plaisir d'apprendre que j'ai décidé de restreindre la communication avec son petit ami.