44 Days With You

JOUR 12

JOUR 12

« Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède. »

Saint Augustin

Les documents et les cartons chargés de paperasses ont rempli la journée d'Aria, de Shauna et de Greg du matin au soir. C'était le premier jour officiel pour eux au sein de l'agence, même si celle-ci n'avait pas encore officiellement ouvert ses portes au grand public.

En même temps que de s'occuper d'archiver les dossiers dans les rangements à l'arrière de leur espace, ils s'occupent aussi de remplir leur bureau d'effets personnels et professionnels.

- Vous vous souvenez du mariage de Renata et Marc Dalmasso ?

Shauna est accroupie devant son armoire et feuillette le dossier qui se trouve entre ses mains.

- Celui où le marié était porté disparu pour le coupage du wedding cake ? Demande Greg.

- Mais oui, et on l'a retrouvé dans les toilettes avec la demoiselle d'honneur. Poursuit Aria en riant.

- Il ne s'est pas dit que ce n'était pas le bon timing de le faire à son mariage.

Shauna rigole et range le dossier avec une autre pile de documents à l'intérieur de l'armoire qu'elle finit par fermer en se remettant debout.

- En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'ils sont restés mariés. Annonce Greg.

- Bah, voyons, elle l'a jamais su, c'est normal.

Des anecdotes comme celle-ci, Aria et ses collègues en avaient fait face tout au long de leur carrière. Même si en tant qu'organisateurs d'événementiel, on souhaite que tout se passe sans accros et c'est bien pour cela que la préparation se fait dans les moindres détails, mais un événement ne se passe pas toujours comme prévu, ce métier est toujours truffer d'un bêtisier d'aléas.

Le téléphone d'Aria se mit à sonner. Il n'avait fait que sonner depuis le début de la journée. Elle avait la tête grosse comme une pastèque et n'en pouvait plus d'entendre cette inlassable mélodie se répéter en boucle. Si elle pouvait se le permettre son téléphone, aurait déjà éclaté en morceau contre le mur.

Avec sang-froid, elle prend son téléphone sans prendre la peine de prendre connaissance du nom de l'interlocuteur.

- Oui, bonsoir. Aria Mancini, je vous écoute.

- Bonsoir, ma beauté.

Elle reconnut la voix puissante et chantante d'Asma à l'autre bout du fil. Sa voix l'avait apaisé soudainement.

- J'ai lu le long chapitre que tu m'as écrit concernant ta petite escapade chez tes parents hier. Ne te mets pas dans un état pareil. Tes parents sont bornés et ils n'ont pas l'air d'être sur la voix du changement. Soit plus intelligente qu'eux et fait semblant de partir dans leur sens, au pire.

- Je ne suis pas sûr que leur donner raison arrangera mon problème. Ils seront sûrement bien contents que je m'écrase face à eux, mais moi, je devrais vivre avec ça jusqu'à quand ?

- Je sais bien. Ce n'est pas facile comme situation. Écoute, ne te prends pas la tête avec ça pour l'instant même si c'est compliqué. En tout cas, je vais te faire changer les idées. Tu es libre demain soir ?

- Je peux faire en sorte de me libérer si ça m'intéresse.

- Très bien, alors je te rappel demain pour en parler. Je dois te laisser.