44 Days With You

JOUR 28

JOUR 28

« J 'ai la naïveté de croire que quand on fait les choses sincèrement on touche les gens. »

Simon Astier

Plusieurs coups s'abattent sur la porte depuis quelques secondes. Aria s'empresse de se diriger vers celle-ci en marchant sur la pointe des pieds, seulement vêtu d'une serviette pour recouvrir son corps. Ses cheveux sont encore mouillés alors d'une main, elle essaie de les sécher avec une serviette et de l'autre elle ouvre sa porte. La personne se trouvant sur le pas de sa porte n'est nul autre que Luisa. Elle tapote du pied nerveusement comme si ça faisait plus d'une heure qu'elle patientait.

- William n'est pas là ? Demande-t-elle.

L'intruse s'aventure jusque dans la pièce à vivre en regardant de droite à gauche. Aria était à la limite de lui faire rappeler ses bonnes manières, mais elle y renonça très vite.

- Non, il n'est pas encore rentré, mais il ne devrait pas tarder. Elle hausse les épaules.

- Très bien, je vais patienter.

Elle prend ses aises et se pose dans son canapé en commençant à la regarder de la tête au pied, puis elle finit par froncer ses sourcils avec stupeur.

- Qu'y a-t-il ?

Aria est troublé et commence à bouger sa tête dans tous les sens pour regarder ce qui avait attiré l'attention de sa soeur sur elle.

- C'est un vrai tatouage ?

Elle ne fait qu'un bon du canapé et vient examiner celui-ci en se penchant vers sa cheville.

- Une bière ? Tu es sérieuse là ? Dit-elle en se moquant.

Tout se sait un jour, mais elle ne s'attendait pas à ce que ce jour soit aussi rapide. Par ailleurs, elle ne s'attendait pas non à ce que la personne qui découvre cet affreux tatouage de mauvais goût soit sa soeur.

- Je l'ai fait sur un coup de tête.

Aria cherche tant bien que mal à cacher tatouage en croisant ses jambes pour que son autres pieds face office de barrage aux yeux de Luisa.

- Toi qui n'a jamais voulu en faire de toute ta vie entière, c'est bizarre. Je suis choquée que tu as si soudainement changé d'avis à ce sujet, toi qui avait un avis tranché et précis sur le sujet.

- Luisa, je t'ai dit que je l'avais sur un coup de tête. On peut changer de conversation.

Tout d'un coup, elle s'est montré agressive de sorte que sa soeur comprenne qu'elle voulait éviter le sujet.

- Oui, après-tout, tout le monde peut changer d'avis.

Elle lui lance par la même occasion un regard noir et méfiant.

- On va se faire une petite sortie entre amoureux aujourd'hui avec William.

- Ha oui ?

Elle lui a répondu d'un air faussement intéresser. Malgré ça, elle eut bizarrement un petit pincement au coeur à l'entente du mot « amoureux ». Par la même occasion, elle n'arrivait pas à comprendre les raisons de ses réactions. Perdu dans ses pensées et ses tourments, Luisa fait claquer ses doigts devant elle, de sorte à la réveiller.

- Je te parle. Allô !

- Oui, tu disais ?

- Rien, je n'ai plus envie de me répéter.

Tant pis, de toute façon Aria n'en avait rien à faire. Mais ce n'est pas pourtant que Luisa allait arrêter de parler, elle allait repartir de plus belle.

- Sinon, tu comptes te mettre en couple un jour ? Je ne t'ai jamais avec un mec depuis le lycée.

À vrai dire, elle n'avait pas fréquenté d'homme sérieusement depuis ses amourettes de lycée. Elle était beaucoup trop obnubilée par son travail et la création de son entreprise. Et puis de toute façon, elle n'avait jamais rencontré d'homme avec qui elle se voyait aller plus loin qu'amicalement.

- Non, pas pour l'instant.

- Tu ne devrais pas tarder. Elle lève les yeux au ciel.

- On est plus au Moyen Âge, et je ne vais pas me mettre en couple sur un coup de tête.

Luisa à l'air de n'en avoir rien à faire de sa réponse et décide de regarder ses ongles un à un avant de reprendre.

- Mais sinon, Hugo l'ami de William, il ne te plaisait pas ?

Les souvenirs de leur dernière rencontre lui revinrent en tête et elle fût presque dégouté de repenser à lui. Elle dévisage sa soeur quelques secondes avant de lui répondre.

- Non, pas du tout.

La porte d'entrée s'ouvre sur William, qui a d'abord Aria dans son chant de vision. Il la regarde de la tête au pied et elle se sent bizarrement affreusement gênée.

- Tu vas bien ?

Il lui sourit et dépose sa sacoche par terre. Il commence à desserrer sa cravate et déboutonner le haut de sa chemise. Elle à peine le temps de lui répondre, que Luisa accourt vers lui et il parait surpris de la voir. Puis c'est Aïko qui vient réclamer son câlin habituel. Aria préfère quant à elle s'éclipser dans la salle de bain pendant ses petites retrouvailles.

Elle ouvre l'eau du robinet et commence à éclabousser son visage d'eau fraiche. Elle ne pouvait plus continuer de se permettre d'avoir une quelconque attirance avec William. Cette situation ne la plaisait pas du tout, et elle n'arrivait pas à contrôler cette attraction.