44 Days With You

JOUR 26

JOUR 26

« Être heureux ne signifie pas que tout est parfait.

Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections. »

Arisitote

Aujourd'hui, William avait son rendez-vous avec Moretti. Depuis la veille, ils ne s'étaient plus du tout adressé la parole et elle ne lui avait même pas souhaité un « Bon courage. ». Elle espérait quand même au fond d'elle qu'il n'allait pas tout faire foirer par simple envi de vengeance. Elle ne le connaissait pas beaucoup, mais le peu de temps passez avec lui, l'a laissée deviner qu'il ne ferait pas quelque chose comme ça. Il valait bien mieux que ça et il ne ferait sûrement pas quelque chose d'aussi immature.

Toute la journée, elle s'était mise à espérer qu'il signe ce contrat et le voilà qui passe le pas de la porte.

- Alors ?

Ce mot s'était complètement échapper du bord de ses lèvres sans qu'elle puisse l'anticiper. Elle se mord la lèvre inférieure, un peu gênée, en attendant sa réponse.

- Tu es bien curieuse. Répondit sèchement et froidement.

Il défait le noeud de sa cravate en la gigotant de gauche à droite, puis dépose sa sacoche au pied du meuble de la télévision.

- C'est un peu moi qui t'ai mis sur cette affaire, donc oui logiquement je le suis.

Elle répond avec empressement, car elle attend d'avoir une réponse aussi rapide que la sienne. Contre toutes ses attentes, celui-ci n'est pas en mesure de répondre conformément à ses attentes. Il se déchausse lentement et enlève sa veste en la posant sur son avant-bras. Elle le suit du regard et il part s'installer sur le canapé. Plus il passait du temps ici, plus elle avait l'impression que cet appartement n'était pas le sien, mais le leur.

- Tu vas te décider à parler ? Dit-elle légèrement agacée.

- Oui, bien-sûr. Tu connais le mot magique ?

- Pardon ?

Avec stupéfaction elle écarquille les yeux, mais il semble complètement sérieux. Le sujet reste important à ses yeux alors, elle pouvait se permettre de faire des compromis.

- Je pourrais savoir comment s'est passé ton rendez-vous, s'il te plait ?

- Bien entendu.

Il fait un bond et se lève pour partir en direction de sa sacoche. Il attrape une petite enveloppe et vient en direction de celle-ci.

- Ça, c'est très bien passé.

- Vraiment ? C'est super.

-Oui, je vais être son comptable temporairement en attendant que son comptable officielle revienne. Je vais m'occuper de ses dossiers actuels, qui sont en attente. D'ailleurs, je vais commencer dès maintenant.

Malgré la très bonne nouvelle, la conversation ne pouvait pas s'empêcher d'être froide entre les deux intervenants. Ils restent tous les deux silencieux quelques minutes avant qu'il ne lui tende la petite enveloppe blanche. Elle l'attrape de ses fins doigts avec un regard interrogateur et intriguée. Que peut bien contenir cette enveloppe ? Elle soulève le rebord et jette un oeil un à l'intérieur. Il y a des petites liasses de billet en coupure de cinquante euros.

- C'est pour le loyer et les charges de l'appartement. Tu peux compter, le compte y est.

- Je te fais confiance.

Elle hausse les épaules en souriant et part déposer l'enveloppe à l'intérieur de son sac à main, qui est posé sur le meuble à l'entrée.

- Au fait.

Il ne termine pas sa phrase et attends qu'Aria se retourne pour lui faire face. Au bout de quelques seconde scelle-ci se met à le questionner du regard.

- Oui ?

- Il m'a invité à l'événement d'ouverture demain, vue que je fais en quelque sorte parties de l'entreprise, même si ce n'est que temporaire.

- Elle hoche doucement la tête, comme si elle ne savait pas vraiment quoi répondre face à cette annonce surprenante. Elle ne s'y attendait clairement pas et elle était un peu réticente à l'idée qu'il vienne.

- Donc, ça ne te dérange si on part ensemble ?

Son coeur se serra à l'entente de cette proposition. Elle eut la nette impression qu'il faisait tout pour essayer de passer du temps avec elle, où peut-être que c'était elle au final qui se faisait des films.-

- Le soucis, c'est que je dois y être bien avant la soirée vue que je suis l'une des organisatrices.

- Ne t'inquiète pas, il n'y pas de soucis. On se verra là-bas alors.

Il lui un petit sourire en se grattant l'arrière de la tête et se mit en direction de la salle de bain pour s'y éclipser.

En définitive, la vie avait décidé de le mettre sur son chemin autant de fois que possible.