Chapitre 3.

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—J'espère que le lieu vous conviens, demande Edward Neville en attrapant la carte devant lui.

S'il me convient ? Que pourrait-on dire d'autre de ce restaurant étoilés où il m'a emmené après le gala pour discuter plus amplement de ses "grands projets" pour nous. Ces grandes colonnes décorées de plantes et de lumières me sont familières et je pense avoir vu cet endroit dans un film au cinéma.

—Parfait, je souris avec gêne, mais je ne suis pas sûre que tout cela soit nécessaire...

Il referme la carte où les prix ne sont bien-sur pas indiqués et plonge ses orbes bleues dans les miennes :
—Ma chère, quand vous aurez pris connaissance de l'idée de génie que j'ai eu, nous ne pourrons que sabrer le champagne !

—Nous ne pouvions pas le sabrer à la réception ? je demande en lissant du plat de la main ma combinaison quelque peu froissée par tous les évènements de la soirée.

—Je souhaitais un endroit un peu plus intimiste. J'aimerais en effet que ma proposition reste entre nous.

Je fronce les sourcils :— Monsieur Neville, il me semble vous avoir déjà fait comprendre que je ne vendais pas mes services...

La référence à notre méprise de tout à l'heure le fait sourire et il ouvre la bouche pour répliquer mais l'arrivée du serveur le coupe dans son élan. Nous commandons donc nos plats, mon acolyte opte pour un saumon au miel tandis que je me contente d'une assiette de pâtes "du chef" qui doivent être déjà extrêmement chères. Edward finit par demander une bouteille de champagne et le serveur repart aussi discrètement qu'il est venu.

—Très bon choix, les pâtes du chef, reprend-t-il, les truffes qu'il y met sont extrêmement rares et goutues, je crois qu'il les fait venir du meilleur producteur dans le Sud de la France.

—Des truffes ?! je m'étrangle.

—Parfaitement. Je vois que malgré votre style douteux vous avez un goût sûr en matière de nourriture.

Je souris pour moi-même en réalisant qu'il n'a pas tout à fait tort. Mon amour pour la cuisine me semble sans limite, alors que ma garde-robe se résume à quelques pièces incontournables que j'ai pu chiner en friperies au cours des années. Je suis donc plus fervente consommatrice de biens alimentaires que matériels.
Alors je prend sa remarque plus comme un compliment mais rétorque tout de même :
—Voyons, sommes-nous là pour faire mon procès ou pour discuter de votre prétendue grande idée ? Je n'ai pas toute la nuit, cela fait bien trente minutes que nous sommes là et je n'ai vu ne serait-ce que le début de votre proposition.

—Vous êtes coriace dis donc ! Et impatiente ! J'aime beaucoup ça vous savez.

Ce jeune séducteur commence à me faire perdre patience et je lève les yeux au ciel.

—Si vous cherchez une amante, je pense que mon départ sera une réponse suffisamment claire, puisque vous ne comprenez manifestement pas l'anglais.

Je fais alors mine de me lever mais il passe furtivement son bras au-dessus de la table qui me paraît pourtant assez longue et m'attrape le poignet.

—C'est bon, Mlle Linton, je vais arrêter de vous baratiner.

Je me rassie donc avec satisfaction , prête à écouter son idée.

Il replace les pans de sa veste sur son torse et reprend : —Vous avez sans doute pu deviner l'effet que je peux faire à la gent féminine, je voulais simplement vérifier que vous seriez en mesure d'y résister.

Malgré mon incompréhension je sens un sourire moqueur dérider mon visage : —Vous testez votre incroyable sex appeal sur moi, sérieusement ? Pourquoi ? Un manque de confiance en soi soudain ?

Call me LadyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant