Chapitre 4.

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Quand la berline noir franchit les grilles de l'immense batisse familiale, je manque de défaillir. Comment un domaine aussi somptueux peut exister a seulement une heure du centre de Londres ?!
Je me redresse sur le siège arrière pour me rapprocher de la fenêtre et mieux observer les jardins à l'anglaises : plusieurs parterres d'herbe verdoyante sont séparés par des haies et des allées de graviers. Plusieurs centaines d'espèces de fleurs sont plantées partout près des haies parfaitement entretenues, je reconnais des rosiers, des géraniums et des orchidées qui me rappellent mon petit jardin irlandais. La voiture tourne sur les gravillons et nous contournons une majestueuse fontaine dans laquelle flotte des nénuphares blancs et bleus.
Je suis tellement absorbée dans ma contemplation que je ne remarque pas que le véhicule est à l'arrêt. Je me retourne vers mon voisin qui me sourit, la main déjà sur la portière :
—Ça va aller ?

Je sens mon coeur battre à mille à l'heure et encore plus depuis que je suis dans ce domaine majestueux mais tente de le masquer avec un sourire serein :
—Allons y.

Edward entrouvre sa portière et je vois derrière lui se profiler la façade de la maison familiale des Neville. Il passe un pied dehors mais il se retourne brusquement vers moi et souffle :
—A partir de maintenant nous sommes amants, il est donc évident que nous devons nous tutoyer.

Je hoche affirmativement la tête et remarque que lui aussi tente de cacher son anxiété. Il n'est plus aussi jovial et entreprenant que la dernière fois et je suis presque surprise par sa soudaine gravité. Il descend alors de la voiture et je fais de même, puis contourne la voiture pour le rejoindre face à l'entrée qui semble nous contempler d'un air menaçant. Edward reste plusieurs secondes à fixer les nombreuses fenêtres qui percent la vieille pierre et l'escalier qui mène à la grande porte de bois gris.
Je n'ose pas troubler sa réflexion et en profite pour vérifier point par point que je suis toujours aussi présentable que je suis partie ce matin. Je tire le bas de ma robe blanche beaucoup trop chère qu'Edward a fait apporter chez moi puis je replace la majorité de mes boucles rousses derrière mes oreilles pour ne laisser pendouiller que deux mèches devant mon visage que j'ai pris le soin de maquiller pour une fois.

—Est-ce que vous...tu vas bien ? je risque, piétinant sur les gravats.

Il pose ses yeux azur sur moi et un mince sourire déforme ses lèvres, comme s'il tous les plans machiavélique qu'il a conçu lui revenaient en mémoire. Il attrape délicatement ma main et m'accompagne jusqu'à la porte d'entrée. Il me jette un dernier regard et presse la petite sonnette dorée avec fermeté.
La porte met a peine quelques secondes a s'ouvrir et je suis surprise de voir une femme de même pas qurante ans nous ouvrir. D'après mes calculs, la matrone Neuville devrait être au moins âgée d'une cinquantaine d'années et cela m'étonnerait que la fiancé de Heathcliff ait plus de trente ans.

—Monsieur Edward, je suis ravie de vous voir arriver.

—Moi aussi Madame Peters, répond le jeune homme en se débarrassant de sa veste, je vous présente Victoria, ma...mon...

Je vois qu'il est pris de court et commence à bégayer, je tends ma main vers elle :
—Sa petite-amie, enchantée !

Elle fronce les sourcils devant ma main tendue mais la sers quand même dans la sienne :
—Enchanté mademoiselle.

Edward confie sa veste à Madame Peters et m'invite du regard à faire de même.

—Tout le monde est arrivé ? il demande en me retirant littéralement mon manteau pour le donner.

Call me LadyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant