Chapitre 14.

673 72 1
                                    

—Comment ça on arrête tout ?! s'exclame Edward en m'empêchant de fermer la porte de mon appartement.

J'ai attendu tout le retour de Monaco avant de lui faire part de ma décision, mais maintenant que je suis de retour chez moi, s'en est trop. J'ai besoin de tout déballer pour retrouver ma vie le plus vite possible.

—Je ne comprends pas, que s'est-il passé Victoria ?! il insiste en poussant la porte avec plus de force.

—Je suis juste fatiguée de mentir, c'est tout.

Sa pression se fait encore plus forte et je cède.  Je recule pour le laisser entrer, ce qu'il fait sans attendre. Il se plante devant moi les poings sur les hanches :
—C'est à cause du bateau ?

Je secoue négativement la tête. Même si cet événement m'a beaucoup choqué, il a passé son temps depuis à s'excuser d'accéder à toutes mes demandes. J'avais soif, il accourait avec un verre d'eau, je voulais voir le ciel dans l'avion, il m'a cédé sa place près de la fenêtre.

—C'est pour les femmes alors ? il tente, je n'en ai plus vus depuis notre discussion sur la terrasse !

Ses yeux tristes me touchent et m'arrachent un petit sourire. Mais je me sens aussi encore plus coupable qu'il fasse ça pour moi, alors que je ne fais que lui mentir. Sur ce que je sais sur la succession de lord Neville, sur son frère...

—Je ne t'ai jamais demandé de le faire pour moi, Edward, je soupire.

Il croise ses bras sur sa poitrine, l'air vexé : —Je ne l'ai pas fait que pour toi. Aussi pour pas que tout le monde découvre la supercherie. Mais beaucoup pour toi quand même. J'ai l'impression que tu parviens à me canaliser Victoria, et cela me fait du bien. Tu me fais du bien.

—Arrête de dire ça s'il-te-plait, je le supplie en sentant ma gorge se nouer.

—Tu veux que je mente ? il pouffe, c'est bien la vérité j'ai envie d'être meilleur quand tu es là !

—Comme pendant l'épisode du yacht, je me moque faiblement.

Il grimace, pris au piège et se défend sans perdre son sourire : —On ne devient pas saint en un jour... J'y travaillerais si tu me dis ce qui te pose problème.

—Sérieusement, Edward ce n'est pas toi, je le rassure de toutes mes forces, je n'arrive juste plus a suivre notre pacte... En plus j'ai assez de matière pour faire un article assez stable.

Je marque une pause avec les mots de son père qui tournent en boucle dans ma tête. S'il y a un moment propice pour lui avouer ce que je sais, c'est maintenant. D'autant plus que cela soulagera peut-être un peu ma conscience de mettre fin à notre alliance pour de mauvaises raisons. Il a le droit de savoir. Il doit savoir que meme si toute sa famille le voit comme un idiot fini, il a l'opportunité d'obtenir un prestigieux poset. Et qui sait, si ce n'est justement pas cette occasion qui le révèlera enfin aux yeux de tous ?!
Alors j'inspire profondément, sans détacher les yeux de mes mains : —D'ailleurs, j'ai entendu quelque chose te concernant et je pense que c'est vraiment important.

Il fronce les sourcils, inquiet mais me laisse poursuivre.

—Apparemment, contrairement à ce que tout le monde croit, Heathcliff n'est pas le descendant désigné de votre père a la Chambre des lords. Quand il prendra sa retraite, ce sera aux autres députés de trancher, seulement ton père et ses alliés ne t'ont pas prévenu car ils ont peur que tu te présente face à ton frère. Et que tu gagnes l'élection.

Ses traits ne vacillent pas d'un pouce, et je pense un instant qu'il est déjà au courant. Puis un voile triste assombri son regard et il dit d'un ton las :
—Ce n'est pas très étonnant que mon père ne veuille pas que je me présente. Il sait que ses ennemis voteront en masse pour moi pour écarter son fils prodige.

Call me LadyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant