Chapitre 9.

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L'ambiance dans l'avion est glaciale. A peine le décollage terminé, je me demande comment je vais tenir deux heures dans cet espace fermé, mon siège voisin de ceux d' Edward et Heathcliff. Heureusement, nous voyageons en première classe, nos sièges sont donc individuels et non par rangées de trois comme dans les avions que j'ai toujours pu emprunter. Margareth qui est dans placée devant nous ne semble pas comprendre pourquoi nous tirons tous les trois une tête d'enterrement quand elle se retourne. Elle a d'abord tenté d'engager la conversation avec son fiancé, mais après quelques monosyllabes en guise de réponse, il a fait mine de dormir pour qu'elle lui laisse la paix. Je décide de l'imiter en visant mes écouteurs à mes oreilles, mais Edward, a manifestement décidé que c'était le bon moment pour avoir une conversation sérieuse car il se penche vers mon siège en chuchotant :
—Victoria, je crois qu'il faut vraiment qu'on parle.

Je ferme les yeux et balance ma tête au rythme de la musique pour qu'il croit que je ne l'ai pas entendu. Il s'approche encore plus en appuis sa main sur mon genoux en disant un peu plus fort :
—Victoria, s'il-te-plait.

Je dégage vivement ma jambe de son emprise et lui jette un regard noir : —C'est tout sauf le bon moment, Edward.

Nous ne nous sommes pas revus depuis que je me suis enfui des fiançailles de Heathcliff et Margareth il y a une semaine après l'avoir surpris dans les bras d'une autre invitée. Ce sentiment de trahison n'arrive pas à se déloger de ma gorge dès que je repense à cette soirée, et je n'ai toujours pas envie d'une prétendue conversation de couple avec lui, alors que nous savons tous les deux que c'est inutile. Nous ne sommes rien, il ne me doit rien. Alors pourquoi il n'essaye tout simplement pas de passer a autre chose comme moi et d'oublier cette nuit ?!

—Mais je veux que tu comprennes que je suis désolé, il reprend en cherchant mon regard.

Après un rapide coup d'oeil à Heathcliff, que je soupçonne fortement de nous épier, je plante mes yeux dans les siens et dis le plus fermement possible :
—Tais toi. Je ne veux plus que tu m'en parles. Tu sais pertinemment que cette discussion n'a aucun sens.

—Je ne le referai plus si tu me le demande, il glisse, avant d'essayer d'attraper ma main.

—Arrête, je siffle entre mes dents, arrête de faire comme si tout cela comptait.

Un voile de tristesse passe dans ses prunelles azur. Il se replace convenablement sur son fauteuil et essuie des paumes sur le tissu de son jean.

—Nous en reparlerons, une fois arrivés, il soupire.

—Non...je gémis en portant ma main a ma tempe droite pour la masser.

✿✿✿

—Nous avons deux chambres séparées dans une seule suite, m'annonce Edward en revenant vers moi, deux trousseaux de clés à la main.

Je lui arrache presque celui qu'il me tends et attrape mes valises pour les monter dans ma chambre quand il m'interrompt :
—Quelqu'un va s'en occuper.

—Je peux très bien le faire seule, je ne décolère pas.

Il hausse les épaules et se dirige vers le somptueux ascenseur, je le suis en traînant mes deux valises qui me ralentissent.
L'élévateur s'arrête au troisième étage et nous nous dirigeons vers le fond du couloir ou se trouve notre suite. Quand je pénètre dans la fameuse suite, je fais tomber mes bagages d'étonnement devant le faste de la décoration et du mobilier. Le nom de l'hôtel de Paris ainsi que l'entrée et les couloirs de l'hôtel m'ont avertis sur le standing de l'établissement, mais cette suite est juste a couper le souffle ! Je n'ai jamais vu de chambres d'hôtels si grandes, décorées avec tant de soins et si luxueuses ! Je me précipite dans l'une des chambres et je décide instantanément que ce sera la mienne. Le lit est encore plus grand que celui d'Edward chez les Neville, toute la pièce est décorée de couleurs crèmes et rosées, des fleurs ornent le grand bureau beigne et la petite table, et un petit canapé recouvert de coussins est placé près de la fenêtre qui donne accès sur le balcon avec vue sur la mer.
Je me laisse tomber sur le fauteuil pour mieux observer la pièce dans son ensemble et je vois Edward apparaître dans l'encadrement de la porte :
—Est-ce que ça te plait ?

Call me LadyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant