Chapitre 10.

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Quand le tintement de mon réveil se fait entendre, je maudis la moi d'hier qui s'est mis en tête de se lever aux aurores. Parce que 7h30 pour moi, c'est définitivement les aurores ! Mais sans me départir de ma bonne résolution, je m'extrais difficilement des draps extrêmement confortables et entreprends de me préparer. Une vingtaine de minutes plus tard, je passe par le séjour de la suite qui est dans un bordel monstre. Je repense au vacarme que j'ai entendu aux alentours de 3 heures du matin. Il me semble que c'est à cette heure qu'Edward est rentré, manifestement soul et en bonne compagnie. Je décide d'ignorer ce bazar, après tout c'est à lui de tout ranger même s'il déléguera sûrement la chambre a quelques femmes de chambres.
Je sors de la suite en prenant soin de claquer la porte derrière moi et m'aventure dans le long couloir à la recherche de la salle de petit déjeuner. Mais je réalise que j'ai dû tourner au mauvais endroit car je me retrouve complètement de l'autre côté de l'étage, à l'opposé des escaliers et des ascenseurs. Il y a encore moins de portes dans cette portion du couloir, signe sans doute qu'elles sont destinées à des gens très importants qui ne veulent absolument pas être dérangés. Mais alors que je scrute le numéro des portes à la recherche de la moindre indication, une porte s'ouvre un peu plus loin. D'instinct, je me colle au renfoncement du mur en reconnaissant la silhouette élancée de Heathcliff. Il sort rapidement de sa chambre et croise une femme de ménage en plein tavail. Ils échangent quelques mots puis je la vois se diriger directement vers la porte qu'il vient de passer. Il continue son chemin dans le couloir à grandes enjambées, les yeux fixés sur son téléphone, il ne me remarque même pas quand il passe près de moi. C'est définitivement une aide divine, je ne peux pas rater cette occasion en or ! J'attends quelques minutes, tapie dans le couloir, à attendre la fin du ménage. Quand elle sort enfin de la pièce, je me précipite vers elle avec assurance et retient la porte avant qu'elle ne la ferme :
—Merci, madame, j'espère que ce n'était pas trop le bazar !

J'ajoute à ma remarque un grand sourire reconnaissant et commence à entrer dans la chambre, mais elle me jette un regard suspicieux :
—Il me semblait que c'était la chambre d'un monsieur...

—Monsieur Neville ? Oui c'est mon fiancée ! je m'exclame en passant les yeux d'un air complice.

Sa bouche s'arrondit, comme si tout s'éclairait et elle reporte les mains sur son chariot. Je reste sur le pas de la porte jusqu'à ce qu'elle entre dans une autre chambre puis je rentre précipitamment, en laissant la porte entrouverte pour entendre si Heathcliff revient. Je balaie la chambre du regard. Le lit est parfaitement fait, les placards et tiroirs sont fermés, le bureau est vide. Je m'avance vers le grand dressing et l'ouvre à deux mains : des dizaines de chemises et de vestes de costumes sont pendus par couleur et tout comme les cravates soigneusement ordonnées dans un tiroir. Mais rien qui pourrait m'intéresser. Je referme le placard et cherche un téléphone ou un ordinateur sur les tables de nuit, mais rien. je me laisse tomber sur le lit, quelque peu dépitée quand un tiroir que je n'avais pas encore vu attire mon attention. Je me met sur le ventre sur le lit et rampe jusqu'au bord puis tends les bras vers le-dit tiroir. Mais son mécanisme n'est pas celui d'un tiroir habituel, et je peine à l'ouvrir : simplement tirer ne marche pas, un pression non plus, finalement j'arrive à le déverrouiller en appuyant sur son dessous puis en tirant. Je me tortille encore plus pour rapprocher ma tête afin de vérifier le contenu du tiroir. Bingo, une tablette tactile est rangée là au côtés d'un exemplaire des Hauts de Hurlevents. Je pousse le livre du plat de la main pour attraper l'appareil quand une voix dans mon dos me fait sursauter :
—J'espère que je ne vous dérange pas.

Je fais tomber la tablette de surprise, qui se cogne au fond du tiroir dans un fracas aigu. Je me redresse difficilement de ma position complètement étendue sur le lit et passe une main dans les cheveux avant de tenter d'une voix blanche :
—Heathcliff ?

Call me LadyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant