Chapitre 11.

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Nous longeons la plage en marchant côte à côte. D'abord nous restons tous les deux silencieux, un peu intimidés et ne sachant que dire. Il marche d'un pas régulier, les yeux fixés sur le sable, alors que moi je scrute l'horizon et les vagues azures que je n'avais jamais vu auparavant.

—Vous venez souvent à Monte-Carlo en famille ? je fini par demander.

Son regard suit le mien vers la mer et il sourit : —Quand nous étions enfants oui. Puis depuis que Edward et moi sommes jeunes adultes, chacun part de son côté. Enfin sauf cette année mais c'est parce qu'il y a...le mariage.

Je note qu'il n'en parle même pas comme son propre mariage. Il paraît véritablement détaché de cet événement qu'on dirait que ce n'est pas lui qui va prochainement unir sa vie à celle d'une autre personne.

—Vous ne me semblez pas tellement enchanté par votre mariage, je risque, d'une voix basse.

Il se tourne vers moi et plante ses yeux dans les miens, brillant d'une grande détermination :
—Pourtant, je le suis. Comment ne pourrais-je pas l'être ?!

Cette question n'appelle aucunement de réponse de ma part, mais est plutôt adressée à lui-même, comme pour se convaincre.
Il me semble presque vulnérable, c'est pourquoi j'en profite pour l'attaquer de nouveau avec mes questions :
—Pourquoi, Margareth et vous ne dormez pas ensemble ?

—Vous posez beaucoup trop de questions Mlle Linton, et puis vous savez très bien que c'est une question de protocole imposée par mes parents.

—Edward et moi ne respectons pas cette règle, je mens en passant devant lui pour qu'il ne voit pas mes joues rougir.

—Grand bien vous fasse, il bougonne, de toute façon, chaque couple a ses spécificités et ses secrets. Je pense que vous êtes d'accord avec moi sur ce point.

Je fronce les sourcils : —C'est-à-dire ?

Il s'arrête également sur la plage : —Fréquenter Edward apporte son lot de mystère et j'espère que vous avez d'ors et déjà compris qu'il était inutile de tenter de les élucider.

—Pourquoi vous essayez toujours de me persuader qu'il n'est pas quelqu'un de bien ?! Qu'est ce qui fait que vous vous détestez autant tous les deux ?! je gémit, en plongeant dans son regard.

—Comment vous pouvez pensez que je déteste mon frère ?! il grimace, nous ne sommes pas d'accord sur beaucoup de sujets mais ce n'est pas mon ennemi.

—Sur quels genres de sujets ?

Son visage prend une drole de couleur et il marque une pause avant de reprendre : —Vous par exemple.

Même si je m'attendais à être un sujet de discorde pour les deux frères Neville, je suis étonné que Heathcliff l'admette et cela attisa ma curiosité.
Devant mon air impatient, il continu :
—Au début, je pensais que Edward vous avait présenté à la famille seulement pour perturber l'organisation de mes fiançailles avec Margareth, et qu'il avait sûrement engagé la première comédienne venue. Mais maintenant je suis sûr qu'il vous aime, étonnamment.

—Je peux savoir ce qui vous a fait changer d'avis ?

—Hier soir, après que vous ayez quitté la table, il est venu me parler dans ma chambre et n'a pas été des plus amical... Il m'a clairement signifié que si j'essayais de vous faire du mal pour le toucher, il n'allait pas hésiter à l'avenir à me mettre une bonne raclée.

Je pouffe, envahie d'une étrange satisfaction qu'Edward m'ait défendu : —C'est pour ça que vous couriez, pour vous remettre en forme et faire le poids face à lui.

Call me LadyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant