Call me Lady

Chapitre 8.

Edward glisse sa main dans la mienne quand nous passons la grande baie vitrée menant au jardin de la propriété, complètement décoré pour l'occasion : une immense table a été dressé au milieu de l'herbe parfaitement coupée, les arbres ont étés recouverts de guirlandes lumineuses et de lanternes qui feront surement grand effet une fois la nuit tombée et un buffet bien trop garni trône près des fenêtres de la véranda. Les invités déjà très nombreux discutent autour de hautes dessertes dont émane une lumière tamisée. Je remercie d'ailleur intérieurement Sara en realisant que la majorités d'entre-eux sont habillés en blanc. En réalité tous dans ce jardin est blanc ou du moins en couleurs pastelles. Cela doit être la métaphore de la pureté maritale... En parlant de pureté, Margareth fond littéralement sur moi vêtue d'une longue et légère robe blanche qui lui donne l'air d'un ange.

—Edward, Victoria ! J'avais peur qu'il vous soit arrivé quelque chose ! elle soupire en nous saluant à tour de rôle.

Je ne manque pas le sourire satisfait de mon cavalier à la mention de notre retard. Lui qui a insisté pour que nous prenions un chemin plus long, exprès pour cela, doit être particulièrement fière de son coup.
Sans rien ajouter, il scrute rapidement les visages présent et nous dit :
—Désolé mesdemoiselles, mais je vois des personnes que je dois absolument saluer. Je vous laisse profiter de la soirée.

Il s'approche de moi pour déposer un rapide baiser sur ma tempe puis s'éloigne à grands pas vers l'autre bout du jardin.

—J'espère que vous allez pouvoir profiter de la soirée même si vous ne connaissez pas grand monde ! s'exclame la jolie blonde, d'un air désolé.

Je tente de la rassurer, bien trop gênée qu'elle se fasse du souci pour moi : —Ne vous inquiétez pas Margareth, je connais M et Mme Neville, Heathcliff, Edward et vous, c'est déjà bien assez !

Elle sers mes mains entre les siennes avec affection puis elle est appelée par une vieille femme un peu plus loin. Elle me lance un dernier regard navré et rejoint son invitée.

Je reste plantée au milieu du jardin, quelque peu interdite. Qu'est-ce que je suis censée faire ? Aller me présenter aux autres invitées et m'incruster dans les conversations comme je le ferais dans une fête normale ou rester dans mon coin et attendre qu'on me sollicite. Cette deuxième option me parait bien plus raisonnable, même si ce n'est pas la plus amusante...
Je me dirige donc vers le buffet composé de plusieurs stands d'entrées, de snacks, de cocktails, tous décorés avec goût. J'attrape une assiette et y dépose une quantité monstrueuse de mini-sandwichs, de mini-quiches et de mini-feuilletés. Au moins avoir la bouche pleine m'empêchera de dire des bêtises à tout le monde. Une fois mon assiette bien remplie, je repère un siège à bascule accroché derrière un arbre dans un coin moins fréquenté du jardin, je m'y rend donc en m'appliquant à ne pas trébucher avec mes talons dans la pelouse. Une fois devant l'arbre faiblement éclairé à la lueur des lanternes, j'entreprend de m'asseoir sur le siège, beaucoup trop brusquement vu que mon assiette manque de tomber de mes genoux. Je me cale le plus confortablement possible, puis commence à déguster tranquillement mes trouvailles tout en faisant doucement basculer le siège.

Je commence à me dire que je pourrais passer une soirée paisible, loin de tout, dans ce petit coin de tranquillité mais j'entend des pas s'approcher ainsi que des voix masculines.

—Quelle charmante soirée M. Neville ! dit la voix dont je perçois en premier les paroles, vous devez être très proche de votre fils et de votre belle-fille pour leur faire un tel cadeau !

Les pas s'arrêtent. Ils sont tout près, juste de l'autre côté du tronc, mais ils ne m'ont pas remarqué. Je m'apprête à manifester ma présence et a m'excuser, quand la voix grave de lord Neville trou le silence :
—Cessez de minauder Harold ! Vous savez très bien que Heathcliff est mon successeur à la Chambre des lords et que tout ce cérémonial est plus une affaire politique qu'un petit événement familial.