3 Greenland Pl
Comme tout les vendredis soirs, le club est au Black Heart et ce soir il y a de nouveau un concert. Il y a beaucoup plus de monde que d'habitude car on reçoit un groupe plus connu Napalm Death. J'avoue avoir était impatiente quand Pierce m'a annoncé le programme de ce mois ci. Nous sommes début décembre donc les concerts s'arrêteront plus tôt que d'habitude car le pub est fermé du vingt décembre au cinq janvier. Pierce m'a expliquer qu'il fermait tout les ans à cette période pour profiter avec sa famille des fêtes de fin d'année. Rien que de penser à fêter noël avec ma famille j'ai la nausée. Tout les ans c'est le même déballage de qui à la meilleure vie et je ne le supporterai pas une année de plus. Et devoir, en prime subir les questions sur ma relation cessée avec Roy, non merci.
Je dépose la commande devant le groupe d'ami et retourne au bar. Je fais le tour du comptoir et seconde Pierce qui, comme d'habitude au soirées concerts, est débordé par les gens de la fausse. Eli s'approche de nous et elle s'installe sur un des tabourets.
- Ça va Vi? Pas trop fatiguée? Un sourire accompagne sa question.- Un petit peu mais rien de bien grave. Tu veux boire quelque chose ?
- Non c'est gentil je te remercie, je venais juste pour te dire qu'avec les autres on part dans une soirée après chez... le cousin d'un pote à Warren... quelque chose comme ça. Si je me trompe pas. Je voulais savoir si tu voulais venir avec nous.
- C'est gentil Eli, mais je penses que je vais rentrer. Je suis fatiguée.
Je lui souris et elle s'en va en direction de la scène après m'avoir fait un signe de la main. Je pense qu'elle est Warren s'est en bonne voie. Je les observe de temps en temps du coins de l'œil et le grand tatouer ne peux pas mentir. Je vois ses yeux pétiller lorsqu'ils se posent sur mon amie.
Pour ce qui est des soirées, en ce moment je satures. Je passes mes nuits avec Rich à faire des pogos, des concours de shots ou encore des karaoké sur du vieux punk anglais. J'ai des bleus partout et la fatigue me terrasse. J'ai besoin de sommeil.Il est deux heures du matin quand je dépose mon tablier et pour une fois les mecs ne m'attendent pas dehors. Et ce n'est pas plus mal, je les aime tous beaucoup mais ils m'épuisent rien que de les regarder. Ils ont une énergie...
Je dis au revoir à mes collègues et passe la porte du pub. Le désavantage de ne pas être partie en soirée avec le club, c'est de devoir rentrer à pieds seule. Je m'apprête à commencer mon chemin vers l'appartement quand une voix que je connais bien m'interpelle:
- T'allais rentrer sans moi?Je me retourne et Al me fait face. Il passe sa main dans mon dos et dépose un baisé sur mon front.
Depuis son aveux, notre relation est... compliquée. Il ne se passe rien de concret. Mais par moment il a ce genre de petites attentions adorables comme si il essayait de lâcher prise quelques fois. Je ne force rien et me contente de ces petits moments.- Je ne pensais pas que tu serais resté. C'est gentil je te remercie.
- Tu pensais que je te laisserais rentrer seule avec Roy qui est toujours à ta recherche ?
Je hoche les épaules et nous commençons notre chemin.
- D'ailleurs Al, tu as trouvé des infos sur lui? Même si la réponse me fait extrêmement peur j'ai besoin de savoir.- Écoutes, toujours rien. Et je trouves ça étrange parce que normalement j'arrive toujours à trouver un petit quelque chose. Un vieux bulletin de note, une inscription dans une salle de sport ou quelque chose du genre tu vois. Là rien. Ce mec n'existe pas Vi.
Quoi? Je ne comprends pas tout de suite ce qu'il vient de me dire. Je ne veux pas le vexer et oser le contredire mais si Roy existe. Et je penses qu'un bon nombre de mes cicatrices peuvent en témoigner.
Je suis sortis de mes pensées par la main de Al agrippant la mienne. Il entreprend d'enlacer nos doigts et nous faisons le reste du trajet main dans la main. Arrivés devant l'immeuble, il rompt notre contact et nous montons dans notre appartement. Vu les bruits qui proviennent de la chambre de Rupert, il n'est pas seul. Maudit rouquin. Oui je suis mal placée pour critiquer sa couleur de cheveux similaire à la mienne, mais il reste un maudit rouquin.
- Tu veux un thé? Me propose Al en allumant la bouilloire faisant comme si de rien était.- Je veux bien oui s'il te plais.
Je garde mon manteau en laine et sors sur le balcon dans l'espoir de ne plus entendre les hurlements de la conquête de Rupert. Pour sa défense il devait penser que personne ne serait là.
Je sens des bras m'entourer et je vois Al me donner un mug d'où pend une étiquette verte. Il place ses mains sur ma taille et m'enlace. Sa tête se loge dans mon cou et je le sens déposer des baisés sur ma mâchoire. Je m'appuie contre son torse et relève la tête. Nos regards se croisent et il ne peux s'empêcher de me lâcher. Il fait ça tout le temps, comme si le fait de me regarder lui faisait réaliser que j'existais pour de vrai.
Il s'installe sur un des deux sièges du balcon et regarde dans le vide.
- Tu vas me fuir comme ça longtemps encore Al?Ses yeux croisent les miens et il lâche un soupire. Il réajuste ses cheveux qui tombaient dans son visage et se lèves. Il m'encadre en passant ses bras de chaque côté de mon corps, s'agrippant à la barrière.
- Je ne te fuis pas Vivienne, j'essaie juste de me contrôler.Son visage est à quelques centimètres du miens et la tension entre nous en est presque visible. Je pose ma tasse sur la petite table sans décrocher mon regard de celui de Al. Je laisse mes mains ses faufiler entre nous et les pose doucement sur son torse. Je le sens se raidir en un instant. Je glisse mes paumes sur son corps, remontant dans sa nuque. Je passe mes mains dans ses cheveux et je sens les siennes agripper mes hanches.
- Je ne risque rien, alors pourquoi te contrôler autant?Je murmure à son oreille et je sens son souffle irrégulier dans mes cheveux.
- Je ne veux pas succomber à mes envies et te mettre en danger parce que tu es vu comme la régulière du président. Vois tu?- La régulière? Je m'interroge en relevant la tête pour faire face à Al.
- Dans notre club, lorsque l'un d'entre nous est dans une relation sérieuse ou bien marié, sa compagne a le titre de régulière. Permettant d'assurer sa place tu vois.
- Elle était ta régulière ?
- Elle était ma femme, et ça l'a tuée. Ça les a tué tout les deux... soupire t'il.
Il baisse la tête et ses mains quittes mon corps. Je glisse l'une des miennes sur sa joue pour relever son visage et je sens que son corps est pris de frisson à mon contact.
- Alfred, je ne suis pas elle.- Non tu as en plus un détraqué qui veut ta peau et sur lequel je n'arrives pas à mettre la main.
- Ne penses pas à ça je t'en pris...
- Si Vivienne, il le faut. Il est toujours dans la nature ce batard.
- Je le sais et crois moi ça m'effraie plus que toi. Mais ce n'est pas pour ça que je bride mes sentiments. Je ne veux pas qu'il m'empêche de vivre. Il m'a déjà laissé un paquet de traumatismes qui me pourrissent au quotidien. Je vais pas laisser en plus mes sentiments de côté.
Je plaque mes lèvres délicatement contre les siennes et ses mains agrippent à nouveau mes hanches instantanément. Je tire légèrement sur ses cheveux et je le sens sourire contre ma bouche. Il faufile sa main sous mon manteau puis sous mon pull, mais ça devient trop pour moi. Je me décolle de lui et m'enfuis dans ma chambre comme une enfant. Roy je te hais...
