Chapitre 31

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281 Royal College St, Camden Town

J'ouvre doucement les yeux, réveillée par un bruit provenant de la porte de la chambre. Je me retourne dans le lit et Al fait son apparition. Je le regarde enlever ses chaussures ainsi que son pull. Je crois qu'il ne m'a pas encore vu. Il vide ses poches dans la petite coupelle sur son bureau, et détache ses cheveux. Il secoue le tête dans une tentative de les démêler et entreprend d'enlever son t-shirt ainsi que son pantalon. J'espère qu'il va s'arrêter là parce qu'il commence à faire vraiment chaud là.
Il s'approche de moi et ses yeux se froncent en me voyant. J'avais bien compris ce qu'il avait dit ?
Il se retourne et enfile le bas de jogging qui était sur sa chaise de bureau avant de s'asseoir sur le lit. Il pose sa main sur ma joue et le métal de ses bagues au contact de ma peau me déclenche des frissons.
- Tu ne devrais pas dormir toi?

- Si mais y'a un grand gars qui m'a réveiller et qui s'est déshabillé j'ai pas tout compris.

Je me redresse, m'appuyant contre la tête de lit et Al se rapproche de moi.
- De ce que j'ai vu ça t'as pas dérangé tes yeux étaient braqués sur moi.

Je ne peux m'empêcher de rire et Al dépose un baisé sur mon front.
- Tu devrais dormir il fait déjà jour dehors.

- Ta phrase n'a aucun sens Alfred.

- Tu vas m'appeler Alfred encore longtemps ?

- C'est comme ça que tu t'appelles non?

- Touché Turner.

Il sourit et passe sous les draps. Il entoure mon corps de ses bras et dépose des baisés dans mon cou. Et il ose me demander de dormir.
Je me retourne pour lui faire ça et ses mains se logent sur mes reins.
- Tu fais quoi pour Noël?

- Je dois retourner à Kingdom Worthy près de Winchester pour passer les fêtes avec ma mère et ma soeur. Je pars mercredi, le vingt trois au matin et je rentrerais le vingt huit. Je serais là pour nouvel an, me répond Al. Et toi tu rentres à Bristol ?

- Moi? Je restes ici avec Rich, on a prévu de se refaire tout les Conjuring, les Burton et si on a le temps, les classiques du cinéma gothique.
Plus j'y penses et plus je me dis que j'ai fait un super choix. Même si mon père est un peu triste que je ne sois pas parmi eux, ce n'est pas grave. Je n'aurais pas supporté le jugement de toute ma famille sur ma vie actuelle. Comment leurs dire que je ne suis plus avec Roy qui au final s'appelle Reese, que au passage il m'a abusé pendant des années. Que je suis souvent avec un groupe de biker, qui sont les Hells Angels, rien que ça, et que je travailles entant que serveuse. C'est hors de question. De toute façon depuis que ma mère nous a quitté toutes ces célébrations n'ont aucun sens. Fêter sa fête préférée sans elle c'est comme...

- Et bah quel programme, me taquine Al en me sortant de mes pensées.

Je lui donne une pichenette sur le nez et il sourit. Il m'embrasse délicatement avant de caler son corps contre le miens et trouver une position confortable pour s'endormir. Sa respiration devient plus lente et je remarque qu'il a véritablement trouvé le sommeil quand je sens ses bras se resserrer sur moi.

***

Il est trois heures de l'après midi et je viens à peine de me réveiller. Ces vacances commencent bien dit donc. Si je garde ce rythme de merde je pourrais pas faire grand chose... Al n'est plus à côté de moi et vu que les draps sont froids, cela fait un moment qu'il est parti. Après une bonne vingtaine de minutes passées sur mon téléphone, je me lèves et me retrouve dans le séjour pour déjeuner. Oui à trois heures, mon estomac va s'auto digérer si je ne manges pas. Vu le calme qui règne, je penses être seule ici. Je trouves sur le comptoir un petit mot ainsi qu'un silencieux, les clefs de la Ford Mustang et une petite boîte noire. Je déplie le papier plié en deux et comme je le pensais il est de Al.

Vivienne,
Je suis navré j'ai du partir dès aujourd'hui, un soucis avec le club. Comme dis hier je serais de retour le 28. Prend soin de toi, fait attention à ce qui t'entoure. Je t'ai laissé une arme et mes clefs de voiture. Sert toi en comme tu veux.
Évites juste de tuer tout le monde darling.
Pour ce qui est de la boîte, je comptais t'offrir ton cadeau de noël avant de partir mais je ne pensais pas avancer mon départ. J'ai cru comprendre que tu y tenais mais pour une raison que j'ignores tu continue de le cacher dans le meuble de la salle de bain. J'ai ma petite idée on en parlera à mon retour si tu le veux bien. En attendant, accepte ce cadeau.

À très vite,
Al xx

Je replis le papier et je ne peux m'empêcher de stresser à l'idée d'ouvrir ce cadeau. Je me sens instantanément nulle de ne pas avoir pensé à lui offrir quelque chose. J'enlève le couvercle de la boîte, et je remarque en premier le nom de la marque. Vivienne Westwood. Sans le savoir il a choisi un bijou de cette créatrice à qui je dois mon prénom. Ma mère était une fan inconditionnelle de son travail mais elle n'a jamais pu s'offrir une de ses pièces. Je sors le bijou de son tissus brodé et je comprends le message de Al. Tu continue à le cacher dans le meuble de la salle de bain. Mon collier. Il a sûrement dû remarqué qu'il me manque parce que je continue sans cesse de toucher mon cou pour jouer avec avant de me rendre compte qu'il n'y est plus.
Celui ci est une simple chaîne en argent où pend un coeur nacré arborant le globe entourant une couronne, icône de la marque. Je prends le collier en main et je remarque que mes yeux se sont emplis de larmes en voyant ma vision se troubler. Jamais on a eu une attention aussi délicate à mon égard. Roy l'a fait une fois, avec le collier qu'il m'avait offert, parce que je le lui avait demandé pour mon anniversaire. Je n'ai rien demandé à Al et il a reconstitué pleins de petits détails pour trouver quelque chose pour moi. Je n'en reviens pas. Je passe le chaîne autour de mon cou et l'attache. Je prends le médaillon entre mes doigts et joue instinctivement avec. Un sourire se dessine sur mon visage sans que je ne puisse le retenir. Je vais devoir lui trouver quelque chose à la hauteur...
Je sursaute en entendant un fracas dans la porte d'entrée, ce qui me permet de reprendre mes esprits. J'ouvre et me retrouve face à face avec Rich et un jeune homme grand et svelte tenant une plante verte. Je met un instant à me rendre compte de ce qu'il se passe et le punk entre suivis de son ami.
- Salut Vi, je t'ai ramené des pizzas, des bières, il dépose toutes ses courses sur le comptoir à côté du silencieux de Al. Je vois que P est toujours aussi prévoyant dit donc! Et, bien évidement, je te présente Clarke!

Il désigne le blond des mains comme si il manifestait une œuvre d'art.
- Enchantée Vi, Richard m'a beaucoup parlé de toi, me dit Clarke avec un sourire gêné.

- Ah oui, vous avez la même manie avec les prénoms ma chère Vivienne.

Je grimace et il se frotte les mains tel un gobelin.
- J'ai pris deux quatre fromage, et deux napolitaine.

Il ouvre les placards pour sortir un couteau et couper des parts dans les pizzas taille familiale. Il est au courant que nous sommes trois?
Mon regard s'attarde sur Clarke qui ne sait pas où se placer. Il me tend sa plante et esquisse un sourire à nouveau.
- C'est une Monstera Deliciosa, je ne savais pas trop quoi te ramener alors je me suis décidé sur une plante. Je sais que ça fait toujours plaisir.

Je l'attrape avec précaution pour ne pas l'abîmer. Les plantes et moi on est pas copain généralement. Mais l'attention est adorable.
- Je vais faire de mon mieux pour la faire vivre le plus longtemps possible.

Je répond à Clarke en lui rendant son sourire et l'invite à s'asseoir. Rich nous rejoins avec ses cartons de pizza et une bière dans chaque main. Il est phénoménal ce type...

Bloody HandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant