Chapitre 33

779 64 25
                                    

281 Royal College St, Camden Town

Je refermes le recueil d'Edgar Allan Poe et regarde l'heure sur ma montre. Il est cinq heure de l'après midi, nous sommes le trente et un et Al n'est toujours pas rentré. Je n'ai pas osé lui envoyé un message ne voulant pas être trop intrusive. Mais je commence à m'inquiéter il devait rentrer il y a trois jours. En attendant il faut que je me prépare pour cette fête du nouvel an même si le fait que Al soit pas présent m'enchante beaucoup moins.
Je rentres dans la salle de bain puis dans la douche. L'eau chaude coule sur ma peau et étonnement cela fait du bien à mes idées embrumées. Il a sûrement voulu rester plus longtemps avec sa famille. Rien de grave.
Un bruit sourd dans le séjour retentit au moment où je m'enroule dans mon peignoir. Je me fige essayent d'écouter ce qu'il se passe et la porte de la salle de bain s'ouvre brusquement sur Al. Il a le visage entaillé et les mains pleines de sang. Qu'est ce qu'il s'est passé encore ...
Il referme la porte rapidement en me voyant. Je ne peux pas le laisser comme ça. Je me lance à sa poursuite, tant pis pour ma dégaine. Je le trouve en train de se laver les mains dans la cuisine.
- Al viens, je vais t'aider.

Je m'approche de lui et son visage se tourne vers moi. J'approche mon doigt de sa pommette lacérée pour y dégager ses mèches de cheveux. Il grimace à mon contact. Il s'essuie les mains et fini par me prendre dans ses bras. Il me serre contre lui comme si sa vie en dépendait, en caressant mon dos. Je trace des cercles dans le bas du siens, tentant de le calmer.
- Viens dans la salle de bain je vais soigner ton visage.

Je me détache de lui et retourne là où j'étais, suivie de Al grimaçant. Je referme la porte et il s'installe sur le bac à linge non sans le faire craquer légèrement sous son poids. Je rigole et Al se détends rapidement. J'attrape la trousse de soin et m'attelle désinfecter sa plaie. Il grimace mais ne dit rien. J'y dépose des petits strap pour aider à refermer l'entaille et fini par passer mon pouce sur la mâchoire carrée de Al. Il sourit discrètement en attrapant mon poignet. 
- Il y a autre chose...?

Al me regarde avec un sourire coupable avant d'enlever son t-shirt en le passant par sa tête. Il commence à faire chaud...
Il grogne légèrement en se tordant, il a une entaille du haut du flanc gauche jusqu'au bas de la hanche.
- Comment t'as fait ça ?

Al hoche la tête négativement, il ne veut rien dire.
- Si je sais pas je te soigne pas.

Je croise les bras sur ma poitrine et Al se relève.
Je pose mes mains sur son torse pour le repousser mais des frissons parcourent mon corps en entrant en contact avec le siens.
- Al s'il te plais. Je veux juste savoir qui t'as fait ça. 

Le biker passe ses mains dans mes cheveux mouillés et les enroule délicatement autour de son poignet. Il relève la tête et écrase ses lèvres contre les miennes. Il attrape mes hanches de son autre main tout en continuant son baisé langoureux.
- Tu m'as beaucoup manqué Vivienne, chuchote il contre mes lèvres.

Ses doigts relâchent leur prise sur mes cheveux et passent sur le collier qu'il m'a offert, frôlant ma peau humide.
- Je suis ravi qu'il te plaise. Tu veux bien m'expliquer pour l'autre collier ?

Ses doigts parcourent ma peau descendant de plus en plus sur mon buste. Je me rend compte que je ne respire plus depuis un moment.
- Seulement si tu m'explique qui t'as fait ça, dis je en appuyant sur sa plaie.

Un soupire emplit de douleur lui échappe et il s'assoit à nouveau sur le coffre à linge.
- Je me suis battu avec un gars à qui je devais régler son compte depuis longtemps. Rien de plus.

Je pose le coton imbibé de désinfectant contre sa chaire ouverte.
- Et qui c'est ce gars ?

Un grognement échappe à Al.
- Il s'appelle Liam, il travaillait pour notre fournisseur d'armes. Il a essayé de nous doubler. On s'est fait coincer et je lui avait promis d'avoir sa peau. C'est chose faite.

- Tu l'as tué ?

Les mots m'échappent trop vite. Je ne suis pas sûre de vouloir cette réponse.
- Je t'ai dis qu'il valais mieux que tu ne saches pas darling.

-Et bah...

- T'en fais pas pour moi, notre fournisseur me couvre. Il voulait sa vengeance depuis longtemps aussi, mais ne voulait pas se salir les mains. On a fait cinquante cinquante. Je l'ai tué, il l'a fait disparaître. Enfin bon, ce collier explique moi tout.

Il prend mes mains dans les siennes comme si la conversation que nous venions d'avoir n'avait pas été aussi lourde de sens.
- Roy, ou Reese appelle le comme tu veux, me l'a offert au début de notre relation. On était passé devant une genre de boutique ésotérique et j'avais réellement eu un coup de cœur pour ce collier. Depuis ce jour je l'avais autour du cou, non stop. Quand je suis arrivée ici, à chaque fois que je le touchais je pensais à Roy et à ce que j'avais vécu, j'ai préféré l'enlever.

Al passe sa main sur mon cou enserrant presque ma gorge délicatement.
- Et celui ci te plaît? J'ai pas pu m'empêcher de choisir quelque chose de cette marque là. C'était beaucoup trop parfait.

Un sourire malicieux se dessine sur son visage et mon corps se liquéfie.
- Va voir sur le comptoir de la cuisine il y'a un petit quelque chose pour toi aussi. Et il faut que je m'habille pour cette soirée. Aller oust.

Je fais des mouvements avec mes bras pour le chasser et il sort de la pièce. Il était temps je n'aurais pas résister plus longtemps à lui sauter dessus. Plus le temps passe plus mes sentiments pour lui se développent et c'est pas bon du tout.
J'espère que le porte clef que je lui ai acheté lui plaira. Je lui ai pris un accessoire de la même marque que le collier. Vivienne Westwood. Une bande de cuir ornée du logo si particulier. Je trouvais que ça irait bien avec les clefs de sa Harley.

J'enfiles une jupe à carreau verte et noire ainsi qu'une paire de collants fumés, après avoir mit ma chemise blanche. Je laisses les deux premiers boutons ouverts, permettant de rendre mon nouveau collier visible. J'ajuste mes cheveux après les avoir séchés et légèrement bouclés. Je m'apprête à mettre du mascara quand un coup retentis dans la porte de la salle de bain.
Al entres après que je lui en ai donné l'autorisation et ses yeux se braquent sur moi. Il se cale contre le chambranle de porte et ne bouge plus. J'agite ma main devant son visage en me reprochant de lui.
- Ne t'approche pas Vivienne.

- Pourquoi? Il t'as pas plus ton cadeau?

- Si je t'en remercie grandement, il passe sa main dans ses cheveux indisciplinés. Tu... tu es magnifique.

Je sens mon visage s'empourprer instantanément. Al s'approche doucement de moi et me prend dans ses bras. Ses mains se calent sur mes reins au plus bas possible. Ses yeux pétillants transpercent les miens et je le vois se mordre la lèvre légèrement. C'est moi qui le rend comme ça? Sérieusement?
Il me rapproche de lui et me murmure avant de m'embrasser:
- Tu me rend complètement dingue Vivienne.

Il attrape mes cheveux roux de sa main droite et mes ongles s'enfoncent dans son dos. Son baisé est beaucoup plus sauvage que d'habitude tout en restant doux. Sa main gauche descend sur mes fesses et je ne peux retenir un léger bruit de surprise. Al attrape ma lèvre inférieur entre ses dents et je tire doucement sur ses cheveux. Il me soulève et m'assois sur le meuble du lavabo, se plaçant entre mes jambes. Ses mains remontent le long de mes cuisses tandis que les miennes se faufilent sous son t-shirt. Ses lèvres se décollent des miennes et il passe son haut par dessus sa tête pour la deuxième fois en trop peu de temps. Je laisse mes mains courir sur sa peau encrée, sentant ses doigts se crisper sur mes collants. Si il continue comme ça il va les effiler. Mais je crois que peu m'importe.
La porte d'entrée claque, nous ramenant à la réalité. Nous nous regardons en silence et Al finit par rire en premier.
Rupert.
Ce maudit rouquin ne nous laissera jamais tranquille.
- On devrait y aller Alfred, dis je tentant de remettre mes idées en place.

Le biker baisse le regard vers son pantalon et me répond d'une voix rauque.
- Je te laisse aller discuter avec Monsieur Casse L'ambiance et préparer tes affaires. Moi j'ai besoin d'une douche froide.

Bloody HandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant