LE HOBBIT "MON ESPOIR" (en pause indéterminée)

22- Le calme avant la tempête

L'entraînement d'Abigaëlle se poursuivait régulièrement à chaque pause, comme Thrarín l'avait prévenu, Hannar était très exigeant, limite un vrai tyran, sachant parfaitement que son ami veillait au grain. Les duels à l'épée étaient intenses, le jeune nain blond laissait quelques minutes de pause à son élève, si nécessaire, puis la faisait travailler à nouveau. Un soir, Hannar prit le parti de faire participer une fois de plus Thrarín, il l'interpella alors qu'il était en train de finir son dîner.

"Thrarín, est-ce que tu te sentirais capable de faire un duel contre Abigaëlle sans la regarder avec des yeux mourant d'amour ?"

Son sourire était moqueur, ce qui agaça Thrarín, il lui répondit avec une mine maussade.

"Enfin, tu me prends pour qui ? N'ai-je pas déjà fait mes preuves pendant l'initiation ?"

Hannar rétorqua comme s'il cherchait à le mettre au défi.

"Si, bien sûr, je cherchais simplement à te tester toi aussi, tu m'excuseras."

Thrarín marmonna un "Très drôle !" d'un ton bougon, avant de s'exécuter. Malgré l'attirance qu'il avait pour sa compagne, il sut se maîtriser durant ce duel, au point même qu'Hannar pensait que son ami pourrait quasiment prendre sa place de professeur s'il ne s'était pas désigné comme tel auparavant, même Gandalf appréciait la scène qui se jouait devant lui.

Thrarín et Abigaëlle s'observaient comme des loups prêts à passer à l'attaque, puis leurs lames d'épée se croisèrent, l'un ne souhaitant donner aucune chance à l'autre, à ce moment-là, il n'y avait plus de séduction entre eux, juste la volonté de vaincre son adversaire. Malgré son manque d'expérience, la jeune fille se défendit comme une lionne, quant à son adversaire, il hésitait encore sur le fait qu'il devait retenir ses coups ou pas, car il ne se pardonnerait pas s'il venait à la blesser, il pourrait très bien la laisser gagner, seulement, ça signifierait qu'il abandonnerait le duel trop rapidement, ce serait du hors-jeu.

En fin de compte, Thrarín finit par mettre à terre Abigaëlle, tout cela à cause d'un faux pas qui l'a fit basculer à l'arrière, Hannar l'aida à se remettre debout, puis il lui dit.

"Vous vous êtes bien défendue, Abigaëlle, c'est dommage que vous avez terminé par une chute, j'imagine que ce doit être la fatigue. Il vous reste une dernière épreuve, je vous en parlerai la prochaine fois."

"J'avoue que je n'en peux plus, Hannar, oui, c'est certainement la fatigue qui m'a fait basculer, je crois que je ne suis plus bonne à rien pour ce soir." Lui répondit Abigaëlle, ses paupières commençaient à se fermer tout doucement, Thrarín la soutint pour éviter qu'elle ne tombe encore une fois, il regarda son ami d'un air de reproche, Gandalf dut ressentir la tension, car il intervint à sa manière ferme et autoritaire.

"C'est l'heure de dormir, Hannar, vous allez finir par torturer votre élève ! Et pour cause, il me faut vous annoncer que nous ne sommes pas loin de Bree, nous prendrons du repos dans l'auberge, vous n'aurez pas le temps pour une dernière épreuve, j'en suis désolé. Je vous ai observé attentivement lors de vos sessions d'entraînement, Abigaëlle a fait d'énormes progrès, vous avez de quoi à être fier d'elle, mon cher Hannar. En ce qui vous concerne Thrarín, inutile de vous poser la question, je connais déjà vos sentiments." Dit-il avec un clin d'œil avant d'ajouter. "Maintenant, tout le monde au lit ! Je prendrai le premier tour de garde, ensuite nous nous relaierons toutes les trois heures"

Le lendemain au réveil, les quatre voyageurs se remirent en route après avoir mangé et rassemblé leurs affaires. Pendant le trajet, Thrarín demanda au magicien.