23- La révélation d'Hannar

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Deux serveuses apportèrent le déjeuner des trois jeunes gens, il y avait des pintes de bière, du pain frais, des mottes de beurre, de la soupe chaude, des plats chauds de viandes et de patates rôties, des tartes aux pommes, ainsi que du fromage. Toutes ces bonnes choses furent déposés sur une table ronde décorée d'une nappe, ils mangèrent tous les trois de bon appétit, Abigaëlle ne put terminer sa pinte de bière, n'ayant pas l'habitude de boire de l'alcool.

En bon chevalier servant, Thrarín vida le pot de sa compagne en plus du sien, heureusement pour lui, comme pour Hannar, il leur fallait plus qu'une pinte de bière pour être ivre. Par respect et égard envers la jeune fille, ils évitèrent de roter devant elle comme la majorité des nains avaient l'habitude de faire après la fin d'un repas, il était important de faire bonne impression, surtout pour le jeune nain brun, se souvenant alors de la façon dont son oncle l'avait élevé. 

 Un peu plus tard, il se rappela de la conversation qu'il avait eu avec Abigaëlle avant de rentrer dans l'auberge, il demanda à son ami.

"Hannar, tu serais surpris si je te disais qu'Abigaëlle et moi avons pris le parti de nous tutoyer, nous nous sommes dits que tu accepterais peut-être d'en faire de même avec elle, qu'est-ce que tu en dis ?"

Hannar était bouche-bée, il observa le couple sans dire quoi que ce soit, puis, après une longue attente, il répondit.

"D'abord le collier, maintenant le tutoiement, vous avez encore d'autres surprises à me faire tant que nous y sommes ? Maintenant que vous vous êtes rapprochés tous les deux, il va falloir que je m'habitue à toutes les choses improbables de votre part, plus rien ne m'étonnera à force. Enfin, je vais répondre quand même à la question, en ce qui me concerne, je n'ai aucun problème sur le fait de tutoyer Abigaëlle, d'autant plus qu'elle est devenue une amie. Je vous avouerai cependant que je préfèrerais que le tutoiement ne se fasse que lorsque nous ne sommes que tous les trois. Le temps nous est compté, comme vous le savez déjà, nous rejoindrons les nains des montagnes bleues dans quelques heures, j'ignore si nos compagnons approuveront ce genre de familiarité et n'oublions pas non plus que nous devrons passer sous l'œil critique de notre chef, ça ne rigolera pas." 

Hannar pinça les lèvres à sa dernière remarque, Thrarín balança une plaisanterie d'un ton chantant, l'air goguenard, quoiqu'elle n'était pas vraiment de rigueur, vu les circonstances.

"Quand le chat n'est pas là, les souris dansent !"

Hannar secoua la tête, leva les yeux au ciel, face à la légèreté de son ami, il le réprimanda d'un ton ironique, ne voulant pas aggraver la situation.

"Tu en parles à ton aise, à ce que je vois ! Profites en bien, tant que tu le peux, car dès que tu te retrouveras sous le regard acéré de notre chef, tu feras moins le malin, mon gars."

Thrarín n'eut pas le temps de rétorquer à la menace déguisée de son ami, car Abigaëlle intervint dans la conversation.

"Là où j'ai vécu, je n'ai vaguement entendu parler de légendes de rois nains qui avaient régné à Erebor, mis à part vous deux, je ne connais aucun autre nain. À la manière dont vous parlez de votre chef, il ne me donne pas l'impression d'être un nain très accommodant, je me trompe ?"

Les deux nains regardèrent la jeune fille l'air un peu gêné, puis Thrarín lui répondit.

"Pas très accommodant ? Je pense qu'il faudrait que tu vives sous sa férule pendant quelques jours afin que tu en ais un aperçu, là, tu comprendrais mieux le sens du terme "pas très accommodant". Je peux en parler en connaissance de cause, comme tu le sais déjà." 

LE HOBBIT "MON ESPOIR" (en pause indéterminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant