LE HOBBIT "MON ESPOIR" (en pause indéterminée)

3- L'invitation à dîner

"J'aurais dû te faire chevaucher devant moi et ce que je vais faire à partir de maintenant ! Ça t'aurait évité de faire ce genre de bêtise ! Nous les nains ne sont pas les ennemis héréditaires des humains, mais ça ne signifie pas qu'une relation amoureuse peut-être possible ! Que ce soit la dernière fois que je te vois avoir un tel comportement, c'est compris ? Nous ne sommes pas là pour nous amuser !!"

Thrarín tenta de s'expliquer une nouvelle fois, mais vu le regard sombre que Thorin lui lança, il jugea bon de se raviser. Le grand nain lui fit un signe de passer devant lui, le jeune nain s'exécuta sans discuter, il comprit à l'humeur de son chef que ce n'était pas le moment de jouer les rebelles et de l'échauffer encore plus.

"Je vais te surveiller de près, tu peux en être sûr, hors de question de te voir batifoler comme un imbécile, d'ailleurs, il n'y aura jamais de prochaine fois. Puisque tu as la carte, tu seras mon guide, au moins, ça t'occupera."

"Oui, maître Thorin."

Thrarín voulait lui dire qu'il ne faisait rien de mal, inutile de rajouter de l'huile sur le feu, ça énerverait Thorin encore plus, ils reprirent la route. Sur le trajet, Thrarín laissa ses pensées vagabonder au sujet de ce que lui avait dit maître Thorin, quel était le problème avec les humains ? Pourquoi un nain et une humaine ne pourraient pas se lier d'amour ? Certes, vis à vis de cette demoiselle, Thrarín n'avait aucune intention particulière, juste à se montrer poli, sans arrière-pensées. Il se risqua à lui poser la question, en espérant qu'il ne s'énerverait pas, ce n'était que de la curiosité.

"Maître Thorin, je peux vous demander quelque chose ? Surtout ne le prenez pas mal, mais..."

Il ne le laissa pas le temps de terminer ce que son aîné avait à dire, il l'entendit soupirer et grogner avant de répondre.

"C'est à moi seul d'en juger et si c'est pour me parler de cette humaine que tu as abordé, ne gaspille pas ta salive, je ne veux rien entendre à ce sujet !"

"Attendez, s'il vous plait, laissez moi terminer. Vous aviez dit il y a quelques minutes qu'une relation amoureuse ne peut pas être possible entre un nain et une humaine, pourquoi cela ? C'est ce que j'aimerais comprendre."

Derrière son dos, il l'entendit grogner, il mit un moment avant de lui répondre, puis il se décida enfin à parler.

"C'est très simple à comprendre, les humains vivent bien moins longtemps que nous, les nains. Par ailleurs, ils sont sujets aux maladies, ce qui n'est pas notre cas. Voilà pourquoi je te déconseille de t'attacher à une femme humaine, car tu en souffrirais."

Il réfléchit à ses mots, bien que le ton fut assez abrupt, c'étaient des conseils bienveillants à sa façon, on verra ce que l'avenir lui réservait. La suite du voyage se passa sans trop de mal, ni sans prise de tête.

Dans les montagnes bleues

Après le départ de Thrarín, les jours semblèrent moins moroses à Hannar, il s'occupa autant que possible dans la fabrication de meubles, la vente. Cela lui changeait les idées dans un sens, mais ça ne remplaçait pas la présence de son ami, bien au contraire. Heureusement, il y avait Kili et Fili, ses deux autres amis qui étaient restés avec leur mère, ils passèrent beaucoup de temps ensemble, lorsqu'il n'était pas accaparé par son travail. Hannar se doutait qu'il ne pouvait pas tout gérer, alors il engagea trois personnes de plus, il les forma pendant des jours, de ce fait, le travail avançait plus vite. Il ne fut pas déçu, ces nouvelles recrues s' avérèrent être d'excellents élèves et apprirent rapidement leur nouveau métier, sans compter qu'ils y prirent du plaisir. Comme tout bon formateur, il vérifia régulièrement leur ouvrage pendant les cinq premiers jours pour être sûr que tout se passait bien. À la fin de la journée, dès le dernier client fut parti après avoir passé sa commande, Kili et Fili passèrent voir leur ami à l'atelier, les nouveaux employés étaient également revenus chez eux.