40- L'entraînement

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Sous la surveillance étroite et sévère de Thorin, les douze nains qui avaient mis le capharnaüm pendant le déjeuner eurent l'obligation d'aider à nettoyer la terrasse. Autant dire qu'ils n'étaient pas contents, même plutôt furieux, ils ne comprenaient absolument pas la réaction de leur chef. Si une telle situation se serait produite dans les montagnes bleues, il n'aurait rien dit. En tout cas, les domestiques elfes étaient bien contents de l'aide que leur apportaient les nains, même sous la contrainte, ils supposaient que ça ne se reproduirait pas et ils étaient reconnaissants envers Thorin.

Pendant ce temps, Bilbon visitait la cité, absolument enchanté. S'il n'était pas en mission, rien ne l'empêcherait de rester vivre à Imladris. Le hobbit avait l'impression de flotter sur un nuage tandis que ses pas le menaient dans chaque recoin de la maison du Seigneur Elrond, il n'avait jamais été aussi heureux depuis son départ de sa précieuse maison de Cul-de-sac.

Hannar ne put s'empêcher d'aller écouter les chants et les musiques des elfes dans la salle du feu ; assis à terre sur un coussin, le visage de la dame Eldalotë apparut un instant dans son esprit, malgré ce beau souvenir, il s'efforça de chasser cette vision. Comme il l'avait précisé à Kili, il ne pouvait rien attendre de cette belle dame elfe, étant l'elfe de compagnie de la princesse Arwen. Une part de lui regrettait son absence, mais en fin de compte, ce n'était peut-être pas un hasard et qu'une autre personne l'attendait quelque part en Terre du Milieu.

Thrarín et Abigaëlle se promenaient dans les jardins de Fondcombe, leur attachement l'un à l'autre était visible et évident bien qu'ils ne s'étaient jamais déclarés. Quoiqu'il en soit, la jeune fille était devenue ce qu'il y avait de plus précieux au monde aux yeux du jeune nain ; lorsque viendrait le bon moment, il se promit de lui demander de partager son avenir avec lui.

Après que le nettoyage fut terminé, Thorin laissa quartier libre aux nains ;  ils en avaient fini avec ces horribles corvées, ce n'était pas trop tôt. Ils se détendirent dans un coin à part, n'adressant la parole à quiconque, encore rancuniers envers Thorin et aussi Thrarín et Hannar de ne pas avoir participé avec eux à la bataille de nourriture. Seul Balin avait pris cette punition de manière philosophique, effectivement, les choses avaient trop dérapé, il espérait qu'un tel chahut ne se reproduirait plus.

Un peu plus tard, Thorin se mit à la recherche d'Hannar, surprit de le trouver en train de sommeiller avec la musique des elfes qui se répandait dans la pièce ; Elrond et Gandalf s'y trouvaient en train de prendre du repos comme ceux qui écoutaient la mélodie. Il se pencha vers Hannar en chuchotant pour ne déranger quiconque.

"Hannar, suis-moi à l'extérieur, j'aurais besoin de toi."

Le chuchotement de son chef suffit amplement à réveiller le nain qui obéit aussitôt ; une fois hors de la pièce, Hannar lui demanda.

"Que puis-je faire pour vous, maître Thorin ?"

"J'aimerais que nous trouvions Thrarín et Abigaëlle pour que je vois la façon dont tu l'as entraîné."

"Bien sûr, je pense avoir une idée où nous pourrions les trouver, je vais vous montrer, suivez-moi."

Hannar le guida jusqu'à un magnifique jardin, en apercevant le couple, Thorin eut un air nostalgique ; comme il aurait aimé revenir des années en arrière pour retrouver son unique, la maman de Thrarín. Hélas, ce n'était plus le moment de se plonger dans les souvenirs, même les plus beaux ; il interpella les deux jeunes gens.

"Thrarín, Abigaëlle ! Je vous cherchais tous les deux, j'aimerais vous voir en entraînement."

"Volontiers, papa. Je crois me rappeler que tu voulais voir comment Hannar s'y était pris pour entraîner Abigaëlle."

LE HOBBIT "MON ESPOIR" (en pause indéterminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant