LE HOBBIT "MON ESPOIR" (en pause indéterminée)

29- La veille du départ

"Hannar, tu es bien sombre, visiblement, tu as une mauvaise nouvelle à m'annoncer." Dit Thrarín à son ami en l'observant attentivement.

"Non, sois rassuré, il ne s'agit pas d'une mauvaise nouvelle, est-ce que tu accepterais un conseil de ma part ?" Lui demanda Hannar, un peu hésitant sur sa démarche.

"Je t'ai toujours fait confiance jusqu'à maintenant, alors oui, je t'écoute." Fit Thrarín.

"Ne le prends pas mal, en fait, il s'agit d'Abigaëlle. Si tu veux envisager un avenir avec elle, tu devrais l'aider à mûrir, en quelque sorte."

Thrarín était hébété, son ami avait perdu la tête ou quoi ?

"Hannar... Même si Abigaëlle est encore jeune, en particulier pour les nains, c'est une adulte pour les humains. En quoi veux tu que je l'aide à mûrir ? Je suis son compagnon, pas son père. Aurais-tu quelque chose à lui reprocher ? Je pensais que tu l'appréciais, me serais-je trompé ?"

Hannar soupira, il ne voulait pas contrarier Thrarín, peut-être qu'il se fâcherait, pourtant il devait en prendre le risque quoiqu'il en soit.

"Évidemment que je l'apprécie, je n'ai pas changé d'avis, ne m'en veux pas pour autant si je te mets en garde."

"Me mettre en garde sur quoi ?" S'énerva Thrarín, dans l'état d'esprit où il se trouvait, il était capable de sauter à la gorge de son ami, il se contint pour le moment avant de faire un geste qu'il regretterait par la suite.

"Est-ce qu'elle t'avait consulté avant de faire la proposition à Mr Sacquet que vous partagiez la même chambre ?"

"Non, en effet, elle ne m'avait rien demandé auparavant. Est-ce que c'est un drame ? Cependant, je n'aurais pas pu accepter à cause de la présence de nos autres compagnons et surtout de Thorin, j'ai eu une chance folle qu'il accepte ma relation avec elle, je ne voulais pas pousser le bouchon trop loin et tout briser à cause d'une imprudence. Enfin, tout ça ne me dit pas ce qui te chagrine, ou alors, c'est le fait que je lui ai dit que je viendrai la veiller durant son sommeil."

"Que tu sois à ses petits soins, je trouve ça très bien, ne te méprends pas. Le seul petit souci est que si tu acceptes le fait qu'elle décide à ta place, un de ces jours, elle prendra votre relation pour acquise, tu comprends ce que je veux dire ? Tel que je te connais, je ne crois pas que c'est ce que tu espères. Ce n'est pas parce qu'elle te fait de jolis sourires que tu dois accourir pour réaliser le moindre de ses désirs à la minute près, si tu prends cette habitude, tu te sentiras dépassé."

Thrarín était sidéré face aux recommandations de son ami d'enfance, il lui dit avec un sourire ironique.

"Hannar, aurais-tu eu une vie de couple dont je n'ai pas eu connaissance ? Tu m'as l'air d'être un expert dans ce genre de relation, apparemment."

Hannar leva les yeux au ciel et répondit à son ami.

"Non, absolument pas. Si cela avait été le cas, tu aurais été le premier à en être informé, même avant Kili et Fili, sans vouloir les offenser bien sûr. C'est en voyant vivre mes parents de leur vivant que j'ai pu te donner ces conseils. Cela dit, tu peux t'informer auprès de maître Gloïn, parmi ceux présents dans la maison de Mr Sacquet, il est le seul à être marié, peut-être que ses conseils pourraient être plus claires que les miens, à toi de voir."

"Et toi, tu sembles oublier que maître Gloïn fait parti de ceux qui désapprouvent la présence d'Abigaëlle, si je souhaite lui demander des conseils matrimoniaux, il serait préférable qu'il s'habitue à la présence de ma compagne. En tout cas, je te remercie pour tous tes bons conseils, je les mettrai en pratique si nécessaire."