33- En mémoire de la bataille de la Moria

21 4 6
                                    


Contrairement aux ambiances survoltées durant les repas entre nains, le dîner se passa dans le silence. Personne ne parla, c'était plutôt rare et plutôt reposant, tout le monde était concentré sur sa nourriture, même Fili cessa d'envoyer ses regards noirs à Hannar et Thrarín, il les ignora pour de bon.

À la fin du dîner, Bombur et Bofur s'occupèrent de débarrasser les assiettes et de tout remettre en place, les autres s'installèrent où ils purent pour dormir, car la nuit était tombée. Kili et Fili étaient de garde comme prévu, tandis que leur oncle se reposait sur un gros rocher à trois pas du feu de camp.

Abigaëlle et Thrarín s'étaient mis un peu à l'écart des ronflements des nains, cependant, ils se tenaient tranquilles pendant qu'ils dormaient l'un à côté de l'autre. Thorin ne pouvait s'empêcher de les surveiller de temps en temps, même d'aussi loin où il était posté, ses yeux les perçaient parfaitement.

Quant à Gandalf, il fumait sa pipe, plongé dans ses pensées. La conversation qu'il avait écouté tout à l'heure lui avait donné bon espoir, Thorin se résoudrait à se rendre à Fondcombe sans difficultés en fin de compte, il avait une véritable dette envers Thrarín et Hannar, à eux deux, ils étaient capables de faire des miracles, leur douceur et leur bienveillance peuvent faire fondre le cœur plus dur.

Hannar de son côté essayait de dormir tant bien que mal en dépit des ronflements de certains d'entre eux, en revanche, le pauvre Bilbon ne parvenait absolument pas à trouver le sommeil, seul le silence le plus absolu pouvait l'apaiser, à l'exception du crépitement du feu dans la cheminée. Qu'est-ce que son trou de hobbit dans la Comté pouvait lui manquer ! Il donnerait n'importe quoi pour revenir dans son foyer à ce moment-là, il savait néanmoins qu'il ne le ferait pas, il avait signé un contrat et donné sa parole en quelque sorte. En douce, il donna une pomme à un des poneys, quand tout à coup, un cri à vous glacer le sang retentit, tous les autres nains se réveillèrent inquiets eux aussi.

"Qu'est-ce que c'est ?" Demanda Bilbon, la mine effrayée, Kili lui répondit tranquillement comme si tout était normal.

"Des orcs."

"Des orcs ?" Le pauvre hobbit paniquait complètement, Fili lui répondit à son tour.

"Des égorgeurs, il y en a des douzaines dans le coin, les terres solitaires en sont infestées."

Kili continua dans la lancée pour le plaisir de faire peur à Bilbon, dans l'espoir qu'il s'évanouisse comme la dernière fois où Bofur lui avait parlé du dragon Smaug, qu'est-ce qu'il avait rigolé en le voyant perdre connaissance.

"Ils attaquent au petit jour, quand tout le monde est endormi. Vite, sans un mot, sans un cri, mais des mares de sang."

Sur ces mots, ce jeune écervelé de Kili se mit à rire, suivit de son frère dès que Bilbon eut le dos tourné. Thorin qui avait écouté la conversation intervint de manière abrupte.

"Vous trouvez ça drôle ? Vous pensez qu'une attaque d'orcs est une plaisanterie ?"

"On ne pensait pas à mal." Dit Kili d'un ton contrit.

"Non, vous ne pensiez pas... Vous ignorez tout du monde !"

Thorin s'éloigna du feu de camp, laissant ses neveux désolés, Kili était le plus affligé, décevoir son oncle lui mettait à chaque fois le moral à zéro, Balin vint le réconforter.

"Ne t'en fais pas mon gars, Thorin a plus de raisons qu'un autre de détester les orcs. Après que le dragon ait pris la montagne solitaire, le roi Thror tenta de reconquérir l'ancien royaume des nains, la Moria. Mais notre ennemi était déjà dans la place."

LE HOBBIT "MON ESPOIR" (en pause indéterminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant