Je voyait ma mère partir loin de moi et je ne pouvais rien faire d'autre que regarder. Pourquoi je ne pouvait rien faire ? Shun me tenait le bras ce qui m'empêchais de vouloir m'échapper. Je vis la voiture de ma mère disparaître au loin. Shun me tenait toujours et son contact me donnais envie de tout détruire. J'avais dû mal à respirer, au fur et à mesure ue la colère prenait possession de mon corps. Je pense que je faisait une tête affreuse, car l'homme mystérieux se leva en même temps qu'Audrey et Shun relâcha sa prise sur mon bras. Ma colère était telle que chaque personne présente autour de moi s'écartèrent. J'aurais trouvé bizarre à un autre moment peut-être, que les yeux de l'homme et de Shun changent. Les yeux de l'homme étaient rouge rubis et ceux de Shun orangé presque rouge. Audrey n'avait pas l'air d'avoir peur du changement qui venait de s'opérer sur Shun et l'homme. Elle s'écarta le plus possible de moi pour aller se placer derrière Shun.
Ma colère aillant atteint le maximum, ma seule envie était de hurler et frapper ceux qui avaient fait en sorte que ma mère m'abandonne ici. Je me dirigeais vers l'homme, armais mon poing pour le frapper de toute mes forces quand, tout d'un coup mon mal de tête me fit perdre l'équilibre. J'avais la nausée et mon crâne me faisait tellement mal que j'avais l'impression que mon cerveau voulait s'échapper. Je m'écroulais à genou et me tint la tête des deux mains. Cela ne fit qu'accentuer ma nausée. J'entendis des bruits proches de moi, mais je ne pouvais plus parler ni bouger. J'avais mal à tous les os de mon corps, j'avais l'impression que ma tête allait exploser. Je ne voyait plus rien, mais quelque chose d'étrange se produisit : les odeurs avait l'air plus intenses, et les bruits que j'entendais firent bourdonner mes oreilles.
Je captais plusieurs odeurs mais une seule me captivais vraiment. Je ne savait pas à qui appartenait cette odeur mais elle m'apaisait. Elle sentait la pomme et la madeleine. Je me dirigeais vers cette odeur rassurante. Au moment où j'allais l'atteindre quelqu'un me prit par la taille et me tira en arrière, m'éloignant de la source de mon apaisement. Personne ne pouvait, ne devait m'éloigner de cette source réconfortante !
Je hurlais à pleins poumons. J'entendis quelqu'un me dire d'arrêter mais je n'en fis rien et continuais à hurler comme si j'allais mourir. La personne qui me tenait par la taille me lâcha. Bizarrement je savait qu'il ne m'avait pas lâchée parce qu'il en avait envie. Il l'avait fait parce que quelqu'un le lui avait demandé. Non plutôt, ordonné.
J'étais enfin libre d'aller vers la personne qui m'apportait le réconfort dont j'avais besoin. Je ne voyais toujours pas mais je n'utilisais pas ma vue pour me guider vers l'odeur réconfortante. Mon nez m'indiquait dans quelle direction aller. Je laissais mon odorat me diriger. Je sentis les jambes de la personne à qui appartenait l'odeur si captivante. Ces jambes étaient trop fines pour que ce soit celles d'un homme. J'étais bien heureuse que ce en soit pas un mec. Parce que hurler pour rejoindre un homme c'est pas la vision que je veux donner aux personnes qui s'accumulaient autour de moi et la personne contre laquelle je me blottissais désormais.
Quelqu'un parla. Je sus que ça devait être Carter car il avait une voix qui était grave et son odeur dégageait l'autorité brute. La personne contre laquelle je m'étais blottie se pencha vers mon visage. Ce fut la seule personne que j'entendis, la seule personne qui comptais le plus pour moi à cet instant, la seule personne que je protégerais si quelqu'un venait à vouloir la blesser. Je l'écoutais, avalais chacune de ses paroles, comme fait un enfant quand il voit que quelqu'un est un héro et qu'il écoute tout ce que ce héro lui dit.
-Il faut que tu te lèves et que tu rentres dans la maison, Camille.
Elle avait une voix tellement douce. J'étais fascinée.
-Pas sans toi, dis-je pétrifiée à l'idée que je la laisse, qu'elle me laisse.
Je sentis quelqu'un approcher mais ne fit rien. Pourquoi je ferais quelque chose si la personne à l'odeur si apaisante n'a pas peur ? Je compris alors l'erreur que je venait de commettre. Une aiguille s'enfonça dans mon cou. Je grognais et essayais de sauter sur la personne qui tenait l'aiguille, mais j'étais désavantagée : je ne voyais strictement rien. Pourtant je savais où était la personne, mais mes jambes refusaient de me porter plus loin, ma tête pesait lourd et je m'effondrais totalement épuisée. Avant de sombrer complètement dans l'inconscience je sentis des mains puissantes me soulever du sol et me déposer un doux baiser sur la joue.
L'odeur de la fille contre qui je m'étais blottis flottait près de moi et je savais que maintenant j'étais en sécurité. Dans les bras de l'inconnu et avec l'odeur apaisante près de moi, je savais que je serais en sécurité.
Peux de personne on réussi à m'offrir la sécurité que je ressentais à ce moment. Les seules personnes ayant réussi : mon frère et ma mère qui désormais m'avait abandonnée. Il ne restait plus que mon frère, mais je savais que je pourrais toujours compter sur lui. Même à l'autre bout du monde il sera toujours là pour me tenir la main, m'offrir son épaule pour pleurer, ou encore une oreille pour m'écouter. Maintenant je pouvaient compter sur d'autres personnes : les deux personnes présentent près de moi.

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