Chapitre 16

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Nous étions tous rentrés en voiture, qui avait été chercher par Henry. Pendant tout le trajet je n'avais rien fais, rien dit. Beaucoup trop de chose se passait à l'intérieur de moi, et je n'arrivais pas à gérer ce flux de nouvelles fracassante. J'apprenais d'abord que j'étais une louve, Shun m'avait fais sa déclaration en m'embrassant et enfin j'apprenais que j'étais liée à la meilleure amie d'une copine hyper proche. Cela faisait trop. De plus, à cause de mes pertes de connaissance j'avais perdu la notion du temps. Je ne savais pas quel jour nous étions, ni quel heure il était. Je sais que je devrais affronter la réalité mais je voulais d'abord avoir le plus de savoir sur les loups-garou avant de penser à ce que pourrais m'apporter une "liaison avec une humaine". C'est ce qu'avait Carter à Shun :

"-Je ne sais pas comment ou pourquoi, mais je suis certain qu'elle a une liaison avec une humaine."

Moi-même je ne savais pas du tout de quoi il était question quand il avait dit "liaison avec une humaine". Et pour le moment je ne voulais pas le savoir. Je voulais seulement qu'on me laisse le temps d'accepter ma condition de louve-garou, qu'on me laisse vivre quelque temps dans cette nouvelle vie.

En arrivant à la maison, la femme de Carter, Luna avais-je appris pendant le trajet, m'avais prise par le bras et m'avais emmenée dans une chambre inconnue et me dit que maintenant c'était MA chambre. Cette chambre ne remplacerait jamais ma chambre de chez MOI. Tout ce que j'avais vécu dans ma chambre resterons à jamais là-bas. Peut-être que physiquement c'était ma chambre mais rien de mon ancienne vie n'était ici et cela me rendit triste. Je ne dis rien pendant que Luna m'expliquait comment fonctionnait la télé, la douche dans la pièce adjacente à la chambre. Puis avant de sortir de ma nouvelle chambre elle me dit d'une voix douce :

-Prend tout ton temps pour accepter ce qui se passe, d'accord ?

Je ne répondit pas. Elle commença à refermer la porte mais je l'interpellais.

-Je ne peux pas accepter d'être liée à Audrey, dis-je tremblante.

-Pourquoi pas ?

-Il faut d'abord que je comprenne pourquoi et comment je suis devenue une louve ? Que je comprenne comment je dois vivre avec ma louve ? Que j'apprenne ce que c'est que d'être une louve-garou ! Je préfère attaquer un problème à la fois. C'est plus simple. C'est comme en maths : une étape par une étape.

-Je comprends ce que tu me dis et je ne peux répondre qu'à deux de tes questions. Je sais que tu es née en étant une louve, mais je ne pourrais pas te dire pourquoi tu es née ainsi. La plupart d'entre nous avons étés mordus à environ ton âge. Il y a peu de loup-garou né en étant cela. Tu es comme Shun. Je pourrais t'apprendre comment vivre et accepter ta louve. Mais le pourquoi tu es ce que tu es ? Tu devras le découvrir par toi-même.

Après une brève pause elle repris.

-Tu devrais aller prendre une douche, je vais préparer à manger. Écoute,je sais que ça va être dur de vivre au quotidien avec la meute et Audrey mais tu vas t'y habituer très vite. J'en suis sûre. Tu es quelqu'un de forte, courageuse, intentionnée, et observatrice. Tu vas y arriver, même si ça prend du temps, tu vas y arriver. Et je serais là pour t'accompagner jusqu'au bout, je t'en fais la promesse.

Après son départ je restais à contempler le vide, pendant une bonne dizaine de minutes. Je repensais à tout ce qui c'était passé depuis que j'avais débarqué dans cette maison. Je repensais à ma mère qui m'avait laissée ici, mon frère que je n'avais pas vu depuis que j'étais ici, mes meilleures amies qui devaient s'inquiéter parce que j'étais partie de la fête de Jeremy sans prévenir. Je repensais à tout ce que j'avais ressenti, éprouver ces derniers temps. Beaucoup d'émotions m'avaient traversés : tristesse, peur, joie et colère. Tout cela m'avais affaiblie. Je ne pourrais plus rien affronter avant quelques jours.

Je m'allongeais sur le lit hyper moelleux et me blottis dans les couettes chaudes. Je m'endormis alors que j'en avais pas l'intention. Puis je sentis un corps se blottir dans mon dos et je ne le repoussais pas parce que je n'avais plus de force mais aussi parce que je voulais qu'il reste, qu'il me réconforte.

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