The Beauty of Hell

17-Cauchemar

La soirée s'annonçait calme. Un simple dîner avec les Borojt dans leur fameuse datcha familiale. Apparemment, ils font un repas le dernier jour du mois. C'est une tradition. J'ai pu faire connaissance avec la mère de Ruslan, Rachel. Celle-ci était surprise de me voir en vie puisque mon mari n'a pas parlé de moi depuis la première fois qu'il a essayé de me tuer.

Avec ma belle-mère, nous n'avons échangé que quelques mots sous l'écoute de son fils. Je crois qu'elle ne porte pas dans son cœur, pourtant il faudra s'y faire car je vais rester longtemps.

Pendant le plat principal, je remarquais que Katerina et Marc se sont rapprochés depuis la dernière fois que je les ai vus. Ils vont parfaitement ensemble, et je trouve ça adorable.

Il ne manque plus que l'annonce de leur relation amoureuse pour équilibrer celle de Ruslan et moi. Certes, celle de Victoria et Hanne fait du bruit partout dans l'entourage, mais pour moi, je suis inquiète.

La semaine d'après cette nouvelle, j'ai essayé de parler avec Victoria cependant Hanne ne lâchait pas mon amie d'une semelle. Elles m'évitent le plus possible, pourtant Victoria doit entendre la vérité. Comme par hasard, elles ne se sont pas présentées ce soir-là avec comme prétexte qu'elles étaient parties en vacance. L'endroit est inconnu en revanche le couple a pris l'avion de Katerina pour voyager.

Tout ça pour dire que je vais rassembler assez de preuves avant de réellement démasquer celle qui prétend être Hanne.

Le dîner fini, nous sommes chacun partis de notre côté. Enfin c'est ce que les autres pensaient.

Dans la voiture, c'était silencieux. Rien d'anormal, n'est-ce pas ? Et bien pour Monsieur cela ne lui plaisait pas, alors il s'est arrêté en bordure de route. Il faut préciser que cette route est entourée d'arbres.

Si vous ne voyez pas où je vais en venir, la suite est croustillante.

En effet, nous étions arrêtés sur une route déserte en pleine forêt. Sans un regard, monsieur a décidé que je devais passer à l'arrière du véhicule. Il m'a très clairement expliqué que je puais le chacal.

Ne voulant pas faire une histoire, je suis sortie de la voiture et j'ai claqué la portière. À peine mes doigts ont touché la poignée que Ruslan démarre à toute vitesse.

Quel enfoiré, oui !

Au moment où je parle, je suis pieds nus dans une forêt sombre avec une lune qui n'éclaire pas beaucoup. Pourtant la soirée était sympa, pas de provocation entre Ruslan et moi ni d'échange concret au cours du repas. Je ne comprends pas son geste et je ne le comprendrais jamais.

J'erre dans cette forêt depuis des heures, je marche pour trouver de la civilisation, mais sans fin. Si j'avais un téléphone, Katerina serait déjà là. Des cris d'animaux se font entendre. Je vais me faire bouffer par un ours, c'est sûr. La pire mort qu'on puisse avoir surtout dans une robe Louis Vuitton. Si je meurs ce soir, je reviendrais d'entre les morts et je tourmenterai Ruslan.

Des couinements me font revenir à moi-même. Ce n'est pas les mêmes hurlements que ces sauvages d'animaux. Ils sont plus timides, de la peur se fait ressentir. Je m'avance vers cet animal qui couine.

Près d'un arbre, je me baisse et découvre un drap couvert de végétation. Mes doigts glissent sur le bout de tissu tremblant pour faire apparaître un chiot.

Ce chiot au pelage blanc est apeuré.

Je déteste voir les abandons d'animaux surtout dans les forêts ou dans les rivières. Au lieu de les donner à un centre, les gens préfèrent les tuer alors qu'ils sont sans défense. Je trouve ça horrible.