18-Imposteur

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Une odeur qui m'est familière et qui me fait me sentir en sécurité me caresse les narines. De la menthe mélangé à du parfum boisé. Je n'ouvre pas les yeux car j'ai envie de rester dans ce lit confortable. Je me tourne sur le côté, mais une douleur entre mes jambes se réveille.

Je gémis de souffrance.

Doucement, j'ouvre mes paupières. Instinctivement je fronce les sourcil puisque je ne reconnais pas ma chambre, ni aucune de celles que j'ai visité auparavant. Un miroir se tient au plafond. Je tourne ma tête de chaque côté, un balcon à ma droite et à ma gauche un dressing rempli de chemises.

Oh, non...

La seule chambre que je n'ai jamais vue est celle de Ruslan et je suis actuellement dans la sienne. Je pose mes mains sur mon front et soupire. Je ferme les yeux et essaye de me remémorer comment j'ai pu atterrir ici. De vagues souvenirs refont surface.

Je cherchais Levi.

Un groupe d'hommes.

Une ruelle.

Ruslan.

Mes yeux commencent à se noyer dans mes larmes. Je n'arrive pas à croire que je me suis faite agresser.

Je me redresse et pose mon dos contre la tête de lit. Je remarque que je porte un large t-shirt noir et un short pour homme. Mes genoux contre ma poitrine, j'enfonce ma tête dans ce creux en laissant mes pleurs prendre le dessus.

La porte s'ouvre, mais je ne lève pas la tête. La personne peste contre le chiot qui saute sur le lit. Néanmoins, une boule de poil se frotte contre mes mollets. Je tourne mon visage pour voir Cooper dans mon champ de vision. Un triste sourire se dessine sur mes lèvres.

Je le prends dans mes bras avec joie et lui caresse la tête. Ses couinements m'avaient manqué. J'ai trop honte de regarder Ruslan dans les yeux alors j'évite tout contact visuel. Je sens qu'il me fixe.

—Si... Si tu as faim, il y a de la nourriture prête dans la cuisine. Sa voix est douce.

Je ne l'avais jamais vu aussi doux avec moi en étant consciente. Est-ce qu'il a pitié de moi par rapport à la nuit dernière ? Voyant que je ne réponds rien, il soupire.

Je lève les yeux de Cooper pour les plonger dans ceux de Ruslan, mais immédiatement je les dévie par honte. Jamais auparavant je ne me suis sentie autant faible devant quelqu'un. Pas depuis que j'ai tué mon père biologique.

—Mania, tu n'as pas besoin de te cacher. Surtout devant moi. Il prend une grande inspiration avant de reprendre. Je suis tellement désolé de n'être pas arrivé plutôt...

Je décide de le regarder dans les yeux. Je suis surprise de son comportement envers moi. Cooper me lèche les doigts alors que je suis sans voix. Je ne sais pas quoi dire.

—Merci... Le son de ma voix est faible, même brisé. Mais on ne peut rien changer.

Ses mâchoires se serrent à entendre mes paroles. On ne peut pas changer le passé. On ne peut qu'avancer avec nos cicatrices qui appartiennent au passé. C'est ce que j'ai appris durant mon enfance.

Je libère Cooper de mes bras et le laisse s'enrouler dans les draps. En examinant le regard meurtrier de Ruslan vers celui-ci, je comprends que je changerai son linge de lit plus tard.

En voulant rejoindre le bord du lit, je grimace face à la douleur de mon vagin. Je n'ai souvenir que de la violence de ces homme, mais pas du viol.

—Vas-y doucement, Mania.

The Beauty of HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant