36-Éveil

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Je me réveille par Anton qui me secoue. Ce n'était qu'un cauchemar. Zhen n'est pas mort, mais c'est quand je vois la tête d'Anton que je réalise que ce n'était pas un mauvais rêve. Il me tend un flingue en me disant qu'il faut s'enfuir avant que ce ne soit trop tard.

J'avale la bile qui est dans ma gorge et nous sortons de la voiture pour un endroit plus sécurisé. À l'abri des coups de feu, je parviens à voir la tuerie qui est en train de se passer sous mes yeux. Soudainement, une envie de vomir se fait ressentir. J'essaie de ne pas gerber en fermant les yeux.

À côté, Anton nous protège comme il peut alors que je suis incapable de regarder les hommes mourir sans être malade. Anton n'a plus de munitions à son arme. Nous restons à couvert pendant quelques minutes jusqu'à ce que le bruit des balles s'arrête. Je pense qu'il n'y a plus de solution pour nous et que c'est la fin quand nous entendons des pas.

—Vous pouvez sortir de votre cachette.

La voix d'une femme sort de nulle part. Je regarde Anton avec curiosité. Nous nous levons tous les deux, méfiant de ce qu'il peut nous arriver. Des hommes braquent immédiatement leurs armes sur nous. Seulement deux gardes s'avancent pour nous fouiller.

Nous restons sur place quand une grande rousse vient s'installer sur une chaise avec une feuille à la main qui cache son visage. Elle met la feuille de côté et son visage est le même que celui de la femme avec Julios. En la voyant, elle fait plus vieille que sur la photo. Elle doit être dans la quarantaine.

—N'ayez pas peur, je n'ai pas prévu de vous tuer... enfin pour l'instant. Sourit-elle.

Je parie qu'elle est aussi folle que Julios. Nous nous approchons d'elle prudemment sous son regard.

—Ce n'est pas celle qui était avec l'italien ? Chuchote Anton.

—Si, c'est elle. Je lui réponds.

Je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué. La question est qu'est-ce qu'elle fait ici et comment nous a-t-elle trouvé ? À côté de cette femme, j'observe le corps de mon ami qui est allongé à terre. Dans ce genre de situation, il ne faut pas avoir d'émotion, mais le voir mort ça me fait envie de pleurer.

—Eh bien, avancez. Je ne mords pas, promis. Rigole-t-elle.

Je prends sur mes épaules et j'avance vers ce monstre. Ils se sont bien trouvés, Julios et elle. Deux mètres doivent nous séparer avec la rouquine. Ses yeux clairs nous scrutent un par un avant de faire une pause sur Anton.

—Tu dois être Anton et toi, Mania.

Son sourire est agaçant à force de le voir. Ses dents ressortent avec son rouge à lèvre très rouge sang. Elle doit déjà tout savoir de nous, mais nous ne savons rien d'elle. C'est un sentiment d'infériorité.

—Qui êtes-vous ? Demanda Anton.

—Je n'ai pas envie de gâcher la surprise, Anton. Déclare-t-elle. Je le dirais la prochaine fois que tu me verras parce que ce sera le jour de ta mort, ainsi que celle de ta famille. Ses yeux m'observent. Enfin, toi, tu seras certainement déjà morte.

La rouquine grimace quand elle annonce la dernière phrase. Morte ? Je ne savais pas qu'elle pouvait prédire l'avenir. L'autre folle avait dit un truc comme ça. « S'il ne peut pas t'avoir, alors personne ne peut t'avoir ». Apparemment, elles ne savent pas que je vais le tuer avant même qu'il ne me touche.

—Pourquoi travailler avec Julios ? Je demande.

—Parce que nous avons les mêmes ambitions.

The Beauty of HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant