The Beauty of Hell

21-La paix

—Prends un sac de vêtements, on s'en va.

La voix familière qui est celle de mon mari me sort de ma lecture. Aujourd'hui, il pleut et un peu de fraîcheur fait du bien. Je me suis mise sur la terrasse, à l'abri des gouttes, avec un livre à la main.

Je m'extirpe de la balançoire et suis Ruslan à l'intérieur de la maison.

—Où va-t-on ? Je lui demandai intriguée.

—On va dans l'autre maison. Tu sais, celle où tu t'es introduite pour la première fois. Sourit-il.

Je lève les yeux en l'air. Comment oublier cette nuit-là ? C'était il y a deux mois et demie, et je n'aurais jamais pensé que je vivrais avec le mafieux.

Il ouvre son bureau et s'introduit dedans sans fermer la porte. Je le suis, mais je m'arrête à la porte. J'ai très bien compris la dernière fois quand il m'avait interdit l'accès. C'est la première fois que je vois son bureau en entier, cependant l'état de cette pièce est bordélique. Ça ne ressemble pas vraiment au Ruslan qui est tout le temps ordonné.

—Pourquoi on va là-bas ?

Je le regarde prendre quelques dossiers avant de s'asseoir devant son ordinateur.

—Tu poses trop de questions.

Il ne quitte pas son ordinateur portable des yeux.

—J'en ai posé que deux. Je croise les bras.

—Deux s'en est déjà trop.

Il retire une clef USB de son ordinateur, prend les dossiers et poursuit son chemin vers la sortie. Je me décale pour le laisser sortir.

Si deux c'est trop, je veux bien le voir avec des enfants, pire avec des jumeaux comme ses cousins.

—Ça se voit que tu es fils unique... Je soupire.

Il se retourne violemment vers moi. Il me foudroie du regard.

—Qu'est-ce que tu viens de dire ?

J'avais pendant un instant oublié l'histoire de sa mère. Sa sœur... Je ferme les yeux en regrettant ce que j'ai dit.

—Désolée, ça m'a échappé. J'évite son regard par honte.

Il ne dit rien et commence à descendre les escaliers.

—Tu as cinq minutes. Dit-il fermement.

Et dire que la journée commençait bien, le reste va être sous haute tension. Le dîner d'hier soir était vraiment merdique. Anton faisait son grincheux et on se lançait des piques mutuellement. Katerina a dû partir avec Marc en urgence alors que le repas avait à peine commencé. Victoria n'arrêtait pas de parler de leur prochain voyage, cependant Hanne restait en retrait. Ruslan quant à lui était silencieux.

Un dîner pas fameux à part la nourriture qui était excellente. C'est tout ce que je retiens de bon.

Je monte à l'étage pour accéder à ma chambre, Cooper sort en même temps de la chambre de Ruslan. La première chose que j'aperçois dans mon champ de vision quand je pénètre dans la pièce est le lit. Un lit de qualité que je veux brûler à tout prix. Trop de mauvais souvenirs. Mon mini comas, la tête du chinois ainsi que Ruslan qui venait en douce et enfin, l'orgie.

Je m'assois sur le lit sauf qu'il fait un bruit bizarre. Il grince. Je me mets à quatre pattes et regarde en dessous. Des lattes qui pendent. Pourtant, je me souviens qu'à l'orgie il n'était pas cassé. Je me relève pour ensuite enlever les coussins pour soulever le matelas, mais à ma grande surprise de retrouver une culotte rose fluorescente. C'est sûr que ce n'est pas la mienne.