Comment échapper aux foudres de sa tyrannique boss

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Samedi 7 Avril, 22h, commissariat du huitième arrondissement

- J'avais fini ma journée de boulot et discutai avec Paul qui prenait le relais lorsqu'Amanda ouvrit la porte du bureau à la volée

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- J'avais fini ma journée de boulot et discutai avec Paul qui prenait le relais lorsqu'Amanda ouvrit la porte du bureau à la volée.
- Ramène ton cul, Paul, on part en intervention !
- C'est pour quoi ?
- Violences conjugales. Magne-toi.
- Pfff, elles peuvent pas se débrouiller un peu toutes seules les meufs ? J'en ai marre de gérer leurs chamailleries avec leurs mecs !
Voyant qu'Amanda avait des envies de meurtres, je sauvai Paul en me dévouant.
- J'y vais. Paul a des dossiers à ranger, il ne peut pas.
Je désignai du doigt le monstrueux bordel qui envahissait le bureau qu'on partageait. Ça lui apprendra à jouer les feignasses.
Je ne connaissais pas trop Amanda, je savais juste qu'elle venait d'être nommée commissaire du huitième arrondissement, qu'elle n'était pas commode et qu'elle avait du mal à se faire respecter vu que c'était une femme. Je projetai de postuler pour le RAID, alors il fallait que je me fasse bien voir par ma supérieure hiérarchique.
Nous montâmes dans la voiture en silence. Amanda entra l'adresse dans le GPS et démarra au quart de tour. Elle avait l'air en rogne.
- C'est un petit connard, ce Paul.
C'était plus une affirmation qu'une question, alors je me contentai d'hausser les épaules.
- Oh, il est juste un peu macho...Mais je lui ai acheté La Drague pour les Nuls, ça lui fera du bien !
- Parce que tu crois qu'il n'y a que la drague comme façon de respecter une femme ?
Super, une féministe ! Je levai les yeux au ciel et rétorquai :
- Non, regarde, je te respecte et ne te drague pas !
- Tu as bien intérêt !
- De toute façon tu es plus âgée, et tu es ma boss, de surcroit.
- Âgée ? J'ai trente-cinq ans, ok ?
Je voulais juste la rassurer, mais j'avais simplement réussi à la vexer.
- Désolé, je ne voulais juste pas que tu pense que je te drague...
- C'est pas grave, ok ? De toute façon je suis en couple.
J- e plains ton mec...Dis-je tout fort, sans réfléchir.
Quel con ! Elle s'esclaffa et rétorqua :
- Qu'est-ce qui te fais dire que c'est un mec ?
Oh, elle était lesbienne !
- Pardon, je ne savais pas...
- Arrête de t'excuser et ferme ta gueule. On est arrivés.
Nous étions devant un bel immeuble haussmannien. La porte du hall, à moitié vitrée refusait de s'ouvrir, alors je brisai le carreau et passai la main pour soulever le loquet.
- Non mais regarde-moi cette brute !
- T'avais une autre solution, peut-être ?
Amanda leva les yeux au ciel et nous montâmes les escaliers quatre à quatre.
- C'est une voisine qui a appelé, me dit-elle. Elle a entendu des cris au dernier étage.
Avant qu'Amanda n'ai eu le temps de sonner, je défonçai allègrement la porte dont provenaient les bruits. Je vis en mec de dos, je l'empoignai sans trop réfléchir par le T-shirt, le tirai en arrière et le plaquai au sol avant de l'assommer.
- Mais tu fous quoi, putain ! Hurla Amanda. Tu n'as même pas attendu mes ordres !
- Ho, j'essaie juste de bien faire, ok ?
Pendant que je tabassai le type, je n'avais même pas remarqué la jeune femme au visage tuméfié qui gisait sur le sol, secouée de sanglots. Amanda se précipita vers elle et sortit son portable pour appeler une ambulance.
- Elle respire, son pouls est rapide mais ok, pourtant répond plus. Elle a du subir un choc post-traumatique ou un truc du genre.
Elle se tourna ensuite vers moi et me dit, alors que je passai les menottes au mec pendant qu'il était encore dans les vapes.
- Désolée de t'avoir engueulé, Léo. J'aurais fait la même chose à ta place. En vrai, j'étais juste fâchée parce que je voulais le frapper...
- Ce n'est pas très réglementaire, tout ça, la taquinai-je.
Elle posa la tête de la jeune femme, toujours en pleurs sur ses genoux et poursuivit :
- J'ai toujours remarqué à quel point les autres flics se foutent des violences conjugales, des agressions sexuelles et tout le bordel. Ils disent toujours que c'est de la faute des femmes, et ça me met hors de moi. J'ai donc pensé à créer une équipe dédiée à ça, et je voulais savoir si tu voulais en faire partie. Je ne vais pas te mentir, il n'y a que moi dans le huitième, pour l'instant, et toute seule, je ne peux rien faire.
- Ok, je veux bien t'aider...
- Ça impliquera de bosser de nuit, tu en es conscient ? Tu auras des horaires de malade et je pourrais t'appeler à tout moment !
- Pas de problèmes...Enfin, si, juste un truc. Tu vois, j'aimerais bien intégrer le RAID, et la première sélection s'effectue sur dossier. Donc, comme tu es commissaire, c'est toi qui t'occuperas du mien...
- Tu me fais du chantage ? Demanda-t-elle, mutine.
Si tu fais bien ton job, évidemment que tu auras un bon dossier ! Dès que tu auras atteint les trois ans d'ancienneté réglementaires, je t'aiderai à passer ce fichu concours !
Wow, j'avais réussi à me mettre la tyrannique Amanda dans la poche !
- Merci Amanda. Merci beaucoup. Mais, tu sais, je ne fais pas que ça pour mon dossier, je veux dire, je suis peut-être un gros macho à mes heures, mais je ne supporte pas qu'un mec s'en prenne à un femme physiquement. Prends-moi pour un vieux moyenâgeux à deux balles, mais c'est instinctif, de les défendre...
Sur ces entrefaites deux ambulanciers arrivèrent et nous dévisagèrent, tous les deux, Amanda avec la jeune femme dans les bras et moi assis sur le sale type.
- Alors, on fait une soirée pyjama ?
Je peux vous dire que si Amanda avait eu des flingues à la place des yeux, les deux mecs auraient été butés sur-le-champ.
À ce moment-là, je sus que si je tenais à mon job et à ma peau, il allait falloir que je devienne un féministe convaincu, ou du moins, que j'essaie.

À ce moment-là, je sus que si je tenais à mon job et à ma peau, il allait falloir que je devienne un féministe convaincu, ou du moins, que j'essaie

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Vendredi 6 Juillet, chez moi, Avenue du Président Kennedy, Paris 16ème

J'habitais un minuscule appart sur les quais de Seine. Il ne faisait qu'une vingtaine de mètres carrés et comportais une kitchenette, une salle de douche et une chambre. Pourtant, quand on organisait une soirée, mes potes voulaient toujours que ce soit chez moi. C'était parce que l'appart était au dernier étage et bien insonorisé, ce qui évitait de se coltiner les voisins relous, et puis aussi parce qu'il disposait d'une terrasse avec une vue plutôt cool sur la Seine et la Tour Eiffel. N'allez pas vous imaginez un truc genre rooftop avec piscine, c'était plutôt une sorte de grand balcon, à vrai dire.
J'avais donc invité Paul, mon colocataire de bureau au commissariat, deux autres potes avec qui il bossait et Sacha, qui était coach dans la box de CrossFit où nous allions tous les jours.
En arrivant, Victor, un petit nouveau qui aimait bien foutre la merde, me tendit deux packs de bière et s'exclama :
- Putain, mec ! Ça fait du bien de te voir ailleurs qu'au boulot ! Tu bosse vingt-quatre heures sur vingt-quatre ou quoi ?
- Presque, répondis-je en souriant.
C'était vrai. Je me partais de chez moi à dix-sept heures pour commencer le boulot à dix-huit heures, je bossais jusqu'à huit heures du mat, ensuite j'allais à la salle de sport, puis à dix heures je me couchais. Et encore ça, c'était les jours classiques. En général, mes horaires étaient encore plus merdiques. Environ une semaine sur deux, j'avais un jour de congé, et j'en profitais pour coucher avec un date Tinder ou inviter des potes.
- Ça va, Amanda ne t'exploite pas trop ? Ajouta Alexandre en s'affalant sur mon lit, qui faisait également office de canapé.
Tranquille, et puis je fais surtout ça pour mon dossier pour le RAID...
- Et pour sauter les meufs à qui tu sauves la mise ! Brailla Paul, hilare.
Hey ! Ça ne m'est arrivé que deux fois, ok ? Bon, peut-être trois, je ne sais plus.
Alexandre, qui pianotait sur son portable depuis un moment, bu une gorgée de bière et nous demanda :
- Hé, les gars, j'ai un pote qui a une baraque à Sète, et l'été il aime bien ramener plein de monde pour faire des mégas soirées. Il me demande si je veux ramener des gens, ça vous dirait ?
Paul et Victor poussèrent des hurlement de joie à cette annonce puis me dévisagèrent :
- Et toi ? Ne me dis pas que tu ne prends pas de congé ?
- Désolé, les mecs, cet été je ne peux vraiment pas...
- Tant pis, on te raconteras.
Paul sortit de la poche de sa veste un sachet de tabac à rouler.
T'en veux ? Ça te détendrait un peu, t'as l'air stressé comme c'est pas permis !
- Non merci, je ne fume pas.
Mes potes me dévisagèrent puis éclatèrent de rire.
- Mais c'est pas de la clope, putain ! C'est de l'herbe !
- Mais vous êtes malades les gars ! Si vous vous faites choper en train de taper la discute avec des dealers, vous allez vous faire virer direct !
- On ne l'a pas acheté, me répondit Paul.
Du gros sachet de tabac à rouler, il sortit un sachet de cannabis sous mon nez pour me narguer.
- On l'a pris à des gosses de riches qu'on a arrêté hier, ajouta Victor.
- Quoi ? Mais vous leur avez quand même collé une prune, j'espère !
- Ouais, on a suivi la procédure. Mais on s'est dit qu'on ne pouvait pas jeter ça à la poubelle. C'est pas écolo, tu vois...
Disent les mecs qui s'amusent à jeter leur mégots sur les passants dans la rue. Voilà à quoi servait mon balcon, en réalité. Mes potes savaient ce qu'ils faisaient. En effet, on ne pouvait pas être arrêté si on fumait du cannabis chez soi. (Ce n'est pas une incitation à fumer, hein. La drogue, c'est mal)


Fine cocktails, pretty girls and a lot of troublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant