Comment réussir à faire un gâteau quand on ne jure que par Uber Eats

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Jeudi 27 Juin, 14h, Hossegor

 -Tu es prêt pour ton cours de cuisine ?

Amanda, Aglaé et Michael étaient à la plage, nous laissant le champ libre pour mettre le bazar dans la cuisine de la villa.
Olivia me tendit plusieurs fiches sur lesquelles étaient détaillées les recettes que nous devions réaliser. Il y avait une recette de boulangerie, le pain aux noix ; une recette du cuisine : un carpaccio de boeuf et burrata avec une mousse de petits pois-basilic ; et une recette de pâtisserie : tarte fine aux figues et ganache montée au chocolat blanc.

je lu candidement la liste, et le détail des recette, croyant que cela m'aiderait à mieux comprendre ses instructions. Grave erreur. Cela me donna faim et me fit réaliser à quel point ca serait compliqué.
-On va réussir à faire tout ça en une après-midi ?
Olivia éclata de rire.
-Au Royal Monceau, on doit faire cinquante menus comme ça en une après-midi ! Aller, au boulot !
Elle commença par me montrer comment faire la pâte feuilletée pour la tarte fine. C'était toute une organisation : il fallait laisser refroidir la pâte avant de la replier. Pendant ces temps de repos, il fallait s'occuper d'autres étapes de la recette.
Quand Olivia sortit la burrata, j'étais dubitatif.
-Euh, comment on va couper ce truc en carpaccio, c'est tout mou !
-On va mettre ledit truc au congélateur quelques minutes afin que la burrata durcisse.
Lorsque j'eu le malheur de vouloir goûter la ganache chocolat blanc avec le doigt, je me pris un coup de cuillère en bois sur la tête.
-On goûte toujours avec une cuillère propre !
Penaud, je pris une nouvelle cuillère dans le tiroir, et je fis exprès de goûter la ganache d'un air très suggestif, pour faire rire Olivia.
Entre deux hoquets de rire, elle m'ordonna de mettre la ganache au frais pour pouvoir la monter au batteur ensuite. Pétrir la pâte à pain était aussi très divertissant. Je m'amusais à leur donner des formes obscènes, comme dans cette boulangerie du Marais dont Olivia me vantait souvent les mérites.
J'étais absolument nul en cuisine mais je m'éclatai. J'avais l'impression d'avoir huit ans et demi.
Évidemment, quand vint le moment de couper la foutue burrata, je trouvai le moyen de me massacrer un doigt.
-Maman, je saigne ! Tu dois me sucer le doigt, ça fait coaguler le sang !
-T'es sérieux ? Tu sais te battre au couteau mais couper un truc, non, c'est trop dur ? 

- Je suis là pour faire saigner, ok...pas pour faire des cupcakes, moi !
Je lui agitai mon doigt sanguinolent sous les yeux en faisant semblant de pleurnicher. Ce n'est pas des conneries, la salive fait vraiment coaguler le sang ! Olivia leva les yeux au ciel mais s'exécuta, amusée. Je priai pour qu'Amanda ne rentre pas à ce moment-là, elle m'aurait très certainement coupé le doigt en question. Je partis ensuite dans la salle de bains me désinfecter et mettre un pansement.
Vint ensuite le moment le plus difficile du cours de cuisine : le dressage. Pocher la ganache était certainement l'étape la plus délicate. Ma tarte fine était un peu de travers, mais potable, et les tranches de burrata était à peu près régulières.
Olivia inspecta mes réalisations, en mode Philippe Etchebest.
-Hum, pas mal pour un amateur d'Uber Eats, c'est même très bien !
Je n'étais pas peu fier. Bon, ok, sans Olivia j'aurais certainement pondu une grosse merde informe, mais j'avais quand même bien bossé !
Sur ces entrefaites nos trois compatriotes arrivèrent, alléchés par l'odeur de bouffe.
-Alors les enfants, plaisanta Amanda, vous vous êtes bien amusés ?
N'oublions pas qu'Amanda, Aglaé et Michael étaient plus âgés, et de ce fait avaient pris la mauvaise habitude de nous appeler "les enfants".
Ils inspectèrent nos deux tartes, devinant aisément qui avait fait laquelle.
-Hé, soyez indulgents, c'est la première fois que je fais ça !

Jeudi 27 Juin, 22h, Plage d'Hossegor

Je savais qu'Olivia avait l'habitude d'aller courir sur la plage au coucher du soleil et je décidai de la suivre. Cette après-midi culinaire m'avait épuisé et j'avais besoin de prendre l'air. Pour frimer, je courais aussi vite que possible, tentant de la distancer. Bon, ok, c'était un peu fourbe vu la taille de ses jambes, mais elle était endurante, donc ce petit sprint à rallonge ne pouvait pas lui faire de mal.
Au bout d'un moment, je ralentis un peu la cadence pour qu'elle puisse me rattraper. Une idée diabolique me vint alors. Après tout, il n'était pas écrit sur ma tasse fétiche « Je suis né pour faire chier le monde, et je dois accomplir ma mission » pour rien !
Je pris Olivia par la taille, la hissai sur mon épaule, et, tandis qu'elle se débattait, courus vers l'océan et la jetai à la flotte. 

Fine cocktails, pretty girls and a lot of troublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant