Comment se désintoxiquer de Tinder

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Samedi 9 Mars, 21h, Café du Trocadéro, Paris 16ème

J'attendais un date Tinder en envoyant des textos à Olivia. Je n'avait pas très envie de voir la fille, mais elle avait insisté. C'était une étudiante en médecine, et j'avais cru comprendre qu'elle avait besoin urgemment d'un plan cul pour décompresser. Bon, j'avoue que ça faisait une éternité, peut-être deux semaines que je n'avais couché avec personne, mais franchement, je n'avais pas la tête à ça.
Olivia venait de m'envoyer un selfie avec la tasse doigt d'honneur accompagné de la légende : « Voilà comment je te remercie ! », ce qui me fit bien marrer. Sur ces entrefaites mon date arriva, et je sursautai légèrement quand je l'aperçus dans mon champ de vision.
-Tu dois être Léo, me dit la fille.
-Euh ouais.
Je ne savais pas trop quoi répondre, et sentais d'avance que cette soirée allait me faire chier. La fille parlait sans s'arrêter de ses trucs de médecine, auxquels je faisais semblant de m'intéresser. Je commandai plus de cocktails que d'habitude, car je savais que, si j'étais sobre, coucher serait impossible, car je n'étais vraiment pas motivé. L'ennui, c'est que l'alcool pouvait également me faire dire de grosses conneries. Sans m'en rendre compte, j'avais appelé mon date "Olivia". Putain, je ne pouvais pas oublier cette fille deux minutes ! Le date me dévisagea et me rappela désobligeamment son prénom.
-C'est ton ex, c'est ça ?
-Non, juste une potes. Mais elle est euh...lesbienne, un truc du genre.
Ok, j'étais bourré, et donc incapable de fermer ma grande gueule.
- Lesbienne ? Encore une qui a des problèmes avec les mecs et qui ne veut pas assumer. C'est vraiment une mode, cette merde
-Non ! Hurlai-je presque. C'est une orientation sexuelle, pas une mode !
-C'est bon, calme-toi ! Mais pourquoi tu la défend, alors ?
-Mon frère a été viré de chez mes parents à cause de son orientation sexuelle. Si c'était une mode, personne n'en souffrirait...On peut parler d'autre chose, maintenant ?
-Ok...On va chez toi ou chez moi ?
J'haussai les épaules.
- Chez toi, alors. Ma coloc risque de rentrer dans la soirée...Tu n'as pas de coloc, au moins ?
-Non, non...rétorquai-je, peu motivé.
Je me levai pour payer l'exorbitante addition et pris une décision : demain, je désactiverai mes notifications Tinder.

Fine cocktails, pretty girls and a lot of troublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant