Comment avouer ses sentiments à une fille qui va partir dans deux semaines à l'autre bout du monde
Samedi 29 Juin, 14h, Hossegor
Il y avait tout un tas de vélos dans la remise. À vrai dire, cela ressemblait vraiment à un tas de vélos. On aurait dit que quelque s'était amusé à faire des noeud avec. Je choisis un fatbike qui n'avait pas l'air trop rouillé que je tendis à Olivia.
-Il est un peu grand, non ?
Merde, je n'y avais pas pensé. Elle n'avait pas l'air, comme ça, mais elle était vraiment toute petite, elle devait mesurer largement moins d'un mètre soixante. Je remis donc la tête dans le tas de ferraille et donna à Olivia le fatbike avec lequel j'avis fugué quand j'avais onze ans. Abîmé, mais utilisable.
Cela faisait une éternité que je n'avais pas fait de fatbike. Les balades en bord de Seine c'était sympa, ok, mais là...On pouvait rouler sur le sable, qui se soulevait derrière nous, et la sensation était bien plus agréable que celle du bitume.
-Ça te plaît ? Demandai-je à Olivia, en criant pour me faire entendre à travers le vent.
-C'est carrément génial ! Je suis fan !
Nous nous éloignâmes ensuite de la côte pour nous enfoncer dans la forêt des Landes. À part le bruit des cigales et du vent, tout était calme.
-Tu sais, tu as de la chance que je t'accorde ma confiance. Parce que normalement, me balader toute seule en forêt avec un mec, je n'aurais jamais accepté !
En grand fouteur de merde professionnel, je lui demandai, mutin :
-Et pourquoi donc as-tu accepté ?
Elle haussa les épaules.
-Je ne sais pas...Peut-être parce que tu n'as pas l'air d'être un psychopathe !
Nous pédalâmes encore quelques heures avant d'arriver à destination. C'était mon endroit secret, un promontoire rocheux situé au beau milieu de la forêt.
-On va devoir descendre de vélo, ça va grimper.
-Ok ! Mais on n'a pas d'antivol...
Je vis sa mine hilare et compris qu'elle se moquait de l'état des vélos. Évidemment, seul un aveugle aurait envie de les voler, et encore. Sur le chemin je lui posais des questions sur Singapour, et fus amusé de la façon dont ses yeux brillaient quand elle en parlait. Elle était accro à cet endroit ! Lorsque nous fûmes arrivés en haut de la colline, je pris mon courage à deux mains et décidai de lui parler de mes sentiments. Mon Dieu, que j'étais pitoyable ! Je bafouillai et sentais bien qu'Olivia se foutait de moi. Elle était tellement désirable, avec son chignon ébouriffé et décoloré par le soleil, son short en jean déchiré noir, son T-shirt mauve que j'avais très envie d'arracher...
Mettant fin à ma minable déclaration d'amour, je passai mes mains autour de sa taille pour l'attirer vers moi et posa mes lèvres sur les siennes. Elles sentaient bon le baume à la noix de coco qu'elle appliquait dix fois par jour. Ma langue caressa la sienne, et je sentais bien qu'elle perdait tout son self-control. Je la plaquai contre un pin, lui arrachai son foutu T-shirt, sa brassière...Je m'attendais à ce qu'elle me repousse ou me gifle, mais non, elle s'était complètement abandonnée. Sa poitrine était ferme, sa peau douce, et elle sentait bon la crème solaire. J'avais envie de tout sentir sous mes mains, de l'explorer. J'essayai de chasser l'image de Vous-Savez-Qui la touchant. Comment ce trou du cul avait-il osé faire une chose pareille ? J'espérais vraiment qu'il se faisait bien chier en taule, et que les autres mecs de la piaule étaient des connards.
Olivia se laissa glisser le long de l'arbre et s'assit en tailleur, hors d'haleine. J'avais envie de continuer, d'aller plus loin, mais les recommandations d'Amanda me revinrent en tête. Je m'arretai net, la main dans son short.
-Désolé. Je ne voulais pas te brusquer.
J'essayais, en vain, de décrypter ses émotions. Et si ça lui avait déplu ? Et si elle pensait que je l'avais forcée ? Et si elle ne me faisait plus confiance ?
Elle mit fin à ce supplice en me souriant.
-Ne t'inquiètes pas, ça va. C'est juste que...Ce n'est pas une bonne idée.
-Oui, je sais, tu pars dans deux semaines. On n'a qu'à dire que tout ce qui se passe en France reste en France ?
Elle rigola, ramassa son T-shirt et se releva.
-Ouais. Ça m'a fait du bien, tu sais.
-Qu'on s'embrasse ?
Elle hocha la tête.
-Tu me redonnes confiance en moi.
Elle se rhabilla en silence. J'étais soufflé. Elle avait bien aimé ? Et encore, elle n'avait pas tout vu...(Je n'oubliais pas les conseils, non, les ordres d'Amanda. Doucement, sinon j'étais bon pour la Beauce...).
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Fine cocktails, pretty girls and a lot of troubles
HumorJe ne voyais toujours pas ce que je pouvais bien faire là-dedans, assis à cette grande table entre ma tyrannique boss et cette avocate en tailleur qui semblait capable de vous faire mettre au trou d'un claquement de doigts et mon cerveau était en tr...