Comment casser la figure à l'odieux ex de sa copine

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Samedi 27 Juillet, 9h, Prison de Fresnes

Profitant de l'absence d'Amanda, qui n'aurait certainement pas apprécié, je décidais d'aller rendre une petite visite à ce sale bourge de Vous-Savez-Qui, histoire de le faire un peu chier. Les bâtiments étaient toujours aussi moches, même en plein été. J'avais des potes qui bossaient là-bas, donc je savais que j'entrerais sans problème. Un maton m'ouvrit la porte de la cellule de Vous-Savez-Qui. J'eu un malin plaisir à constater qu'il n'était pas seul dans sa piaule, mais qu'il la partageait avec deux autres mecs. Je les saluai d'un signe de tête et me tournai vers le principal intéressé, qui me toisa d'un air mauvais.
-Vous allez le libérer ? Me demanda un des taulards.
-Non ! Juste discuter un peu...
-Merde ! C'est qu'il nous fait chier ce mec !
Je retins un fou rire. Vous-Savez-Qui me suivit à contrecoeur jusqu'à la salle des visites. Je choisis une salle à part et fis signe au maton de nous laisser.
-Qu'est-ce que vous me voulez ?
-Oh, juste prendre de tes nouvelles et te faire un peu chier...
-Je vous interdis de me parler ainsi !
-Pourquoi ? Tu n'es qu'une petite merde !
Je savais que je pouvais le pousser à bout car il était dans la merde s'il levait la main sur moi. De toute façon, vu ma carrure, ce trou du cul n'oserait jamais.
-Tu viens te vanter d'avoir baisé Olivia, c'est ça ?
Je fis un effort surhumain pour de pas lui démonter la mâchoire et lui siffla :
-Premièrement, tu me vouvoie, et deuxièmement, si tu reparles encore d'Olivia comme ça, je te dévisse ta petite gueule de connard, ok ? Je connais pas mal de monde ici, et je compte bien leur demander de te réserver un petit traitement de faveur...
Ce n'était absolument pas un mensonge, évidemment. En taule, il y avait toujours un bouc émissaire, un mec qui se prenait toute la merde. Et ce serait Vous-Savez-Qui.
-Sache qu'une fois que je serais libéré, j'aurai à nouveau le dessus. Tu as de la chance que ta pétasse ne soit plus à Paris, sinon je peux te dire qu'elle aurait passé un sale quart d'heure...
Là, c'était trop. Cette petite merde dépassait les bornes. Je l'attrapais par le col de sa combinaison, le plaquai violemment contre le mur et lui enfonçai mon poing dans sa sale gueule.
-Tu pensais que je n'aurais pas osé lever la main sur toi juste parce que tu est un sale gosse de riche ?
Il s'affaissa sur le sol, le visage en sang, et mit un instant à reprendre ses esprits. Je savais que je risquais gros pour ce que je venais de faire, mais je n'avais aucun regret. Je fis venir un des mecs que je connaissait bien, et lui intimai de rester discret sur la façon dont Vous-SAvez-Qui avait été amoché.
-T'inquiète, je ne vais pas balancer un pote...Mais pourquoi tu l'as frappé, au juste ?
-Tu sais que ce mec est en taule pour agression sexuelle envers, tu sais, Olivia, la cheffe pâtissière...
-Ouais, je sais...C'est l'histoire du procès truqué, c'est ça ? Et alo...Oh merde, j'ai compris ! C'est ta copine, Olivia ?
-Plus ou moins...Bref, en tout cas, je tiens à elle et je ne veux pas que cette tête de con dise du mal d'elle. Et là, je peux te dire qu'il y a été fort !
Je voyais bien que mon pote se moquait de moi. Il devait trouver ça pathétique de se battre pour une fille. Si Olivia ou Amanda apprenaient ça, j'étais dans la merde.
Lorsque je ressortis au grand air, j'étais soulagé. Je sortis mon portable pour voir si j'avais des matchs sur Tinder. Il fallait que je me sorte un peu cette fille de la tête, je faisais des conneries à cause d'elle... Je décidais d'entamer la conversation avec une petite blonde, plutôt mignonne, et lui proposai un rendez-vous au...au Perchoir Marais ? Merde, c'était le QG d'Olivia et de ses potes ! Bon ok, ce n'était pas le meilleur lieu pour l'oublier, amis c'était un endroit cool, il y avait une super vue et de bons cocktails.

Dimanche 28 Juillet, 6h, chez moi

J'ouvris péniblement les yeux à cause d'une légère gueule de bois. Je sursautai en me rendant compte que je n'étais pas seul dans mon lit. Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel ? La fille blonde étendue à côté de moi papillonna des yeux et me sourit.
-C'était super, hier soir, dit-elle en m'embrassant.
Je ne répondis pas, déstabilisé, puis me repassa la soirée de la veille dans la tête. J'avais couché avec cette fille ?
-Euh...ouais, c'était super. Désolé, je suis en retard au boulot, je dois filer.
Je me levai à la hâte et manquai de m'étaler sur la capote qui traînait par terre. Merde, j'avais vraiment couché avec elle !
La fille se rhabilla et, en sortant de chez moi, me murmura :
-On se rappelle ?
-Ouais, on se rappelle.
Évidemment, je ne la rappellerai pas. Je ne rappelais jamais les filles. Tinder, c'est fait pour trouver des plans cul, pas des copines !
Ma voisine reloue d'à côté, une vieille bourge, nous regarda partir tous les deux d'un air méfiant.

En rentrant du boulot, ça n'avait pas loupé, ma voisine chiante m'attendait sur le palier.
-Hé bien, vous l'avez vite oublié, votre petite Olivia !
-Quoi ? Comment connaissez-vous son nom ?
-Je lis la presse people, vous savez.
Normalement, je ne lui répondais pas quand elle me cherchait des emmerdes, mais là, elle avait abordé un sujet sensible, donc je me sentais obligé de me justifier.
-On est un couple libre. Elle est à Singapour, donc on a décidé qu'on pouvait faire tout ce qu'on voulait si on n'était pas ensemble.
Elle leva les yeux au ciel et soupira :
- Ah, les jeunes de nos jours...
Je ne sais pas ce qui m'avais poussé à répondre à cette vieille harpie. Je me sentais un peu con, maintenant.

Dimanche 28 Juillet, 23h, chez moi

Cette histoire me faisait un peu culpabiliser alors je décidais d'appeler Olivia en Face Time. Il était six heures à Singapour, mais comme elle se levait tôt, cela ne la dérangerait pas. J'avoue que j'étais un peu déçu quand je vis qu'elle était déjà habillée et maquillée. J'appellerais plus tôt la prochaine fois, pour la surprendre au saut du lit.
-Salut Olivia, je ne te dérange pas ?
-Non, ne t'inquiète pas ! Le chef m'a envoyée acheter des trucs au marché, il veut que je découvre par moi-même les produits singapouriens. Je peux te parler sur le chemin du retour !
Derrière elle on pouvait voir les échoppes colorées des wet markets de Singapour.
-Ça a l'air cool, ici !
-Ouais, et encore tu n'as pas les odeurs ! C'est incroyable, tout est tellement mieux, ici !
On avait échangé plusieurs textos, mais j'avais envie qu'elle me raconte tout en détail, ce qu'elle fit sans se faire prier.
-Oh, la routine, Claire s'est dégotée un mec, Dan, qui avait une copine. Une vraie connasse cette fille, je te jure...Bref, le fameux Dan a quitté sa pimbêche, laissant le champ libre à cette cinglée de Claire...
-Et toi, ça va ?
Prenez-moi pour un taré, amis je voulais savoir si Olivia avait trouvé quelqu'un. Je priais pour que ce soit une fille, je serais moins jaloux...
-Ouais ouais, à part que...elle éclata de rire et poursuivit. Figure-toi que Dan, le crush de Claire a meilleur pote et que le mec a jeté son dévolu sur moi, j'en ai bien peur !
Merde. L'ennui, c'est qu'avec le Face Time, on pouvait voir la tête de six pieds de long que je faisais.
-Mais tu sais, je ne suis pas ici pour fricoter. Le boulot avant tout !
Je me sentais un peu con d'être jaloux. C'était injuste même, elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait, elle aussi ! Je me détendis un peu et l'observait anis qu'elle me racontait sa nouvelle vie singapourienne. Elle portait tous ses sacs d'une main pour pouvoir tenir son portable de l'autre, et l'effort faisait saillir les muscles de son bras, ce que je trouvais absolument irrésistible.
-Et toi, Léo, ça va le boulot ?
Ouais, à défaut de pouvoir me muter dans la Beauce, Amanda a accepté que je passe le concours pour intégrer le RAID. Mais figure-toi qu'elle va aussi postuler, elle veut me surveiller !
Elle éclata de rire, imaginant le duo de choc qu'on formerait.
-C'est super, mais je n'était pas au courant pour cette histoire de Beauce ?
Vite, il fallait que j'invente une excuse !
-Oh, c'est un délire entre potes ! Quand on fait une connerie, on dit qu'on va être muté au fin fond de la Beauce !
Ouf ! Connerie rattrapée !
Olivia me sourit puis tourna son portable pour me monter le Raffles Hotel, où elle travaillait. C'était superbe bâtiment immaculé de style colonial, entouré de verdure. Si j'avais plus de fric, j'aurais pris le premier avion qui passait et l'aurai rejointe.
-Bon, moi et mes produits singapouriens, on a du boulot. Je dois te laisser, à plus !

Fine cocktails, pretty girls and a lot of troublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant