Comment résister à une fille nue qui tombe des nues

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Samedi 2 Mars, 23h, Avenue Montaigne


Malgré mes moult protestations, Amanda avait tenu à ce que nous continuions à bosser de nuit TOUS les jours. Elle savait que ça me faisait chier parce qu'avec mes horaires, obtenir un date sur Tinder se révélait quasiment impossible. Malgré ma fatigue, j'acceptai de conduire, ce qui était une mauvaise idée, parce qu'une hallucination me fit piler net.
-Hé bien, qu'as-tu donc, Léo ?
Je plissai les yeux. Ce n'était pas une hallucination. Il y avait bien une fille quasiment à poil en train d'escalader un immeuble.
Je sortis précipitamment de la bagnole, suivi par une Amanda furibonde.
-Vas-tu me dire ce qui se passe, mer...Oh la vache !
Je lui montrai du doigt la fille. Elle leva les yeux et sa stupéfaction montrait bien que je n'avais pas eu d'hallucination à cause de cette énième soirée d'abstinence forcée.
-Mais elle fout quoi cette fille ?
Je ne pouvais pas m'empêcher de la reluquer. C'est qu'elle était plutôt bonne, très bonne, même. Ses bras musclés empoignaient fermement la gouttière le long de laquelle elle descendait.
-Bon toi, au lieu de mater, interpelle-la pour attentat à la pudeur !
Pourquoi moi ?
-Excusez-moi, mademoiselle...
Je savais pertinemment qu'il fallait dire madame, maintenant, mais je voulais juste m'assurer qu'elle était célibataire. C'était très con, je vous le concède, surtout qu'Amanda me fit sèchement remarquer ma bévue.
Quand la fille arriva au niveau du rez-de-chaussée, elle sauta et déversa une flopée d'injures. J'étais conquis. Je remarquai alors que son beau visage était traversé par une plaie sanguinolente.
-Violences conjugales ? Suggéra Amanda
-Non, ce connard n'est pas mon mec ! C'est ce porc de Vous-Savez-Qui !
Je ne pus m'empêcher de pousser un soupir de soulagement en entendant que cette fille était célibataire.
Mais oui, je la reconnaissais maintenant ! Elle était parfois dans les magazines people à la con qu'Amanda lisait. À vrai dire, son bureau en était jonché. C'était depuis peu la petite amie du fils de notre cher Premier Ministre, et également le propriétaire de moult appartements parisiens. malgré le fait qu'elle soit échevelée et ne portait pas une robe de créateur, cette fille avait le pedigree d'une "femme de".
-Allons casser la gueule à ce crétin, proposa ma douce collègue.
-Hé, la dernière fois que j'ai cassé la figure à un mec, tu m'as engueulé, et toi, tu aurais le droit de le faire ?
La fille, qui s'appelait Olivia, mit fin à notre dispute :
-Euh, avant d'aller casser la figure à qui que ce soit, y aurait-il moyen que vous protégiez, euh...ma vertu ?
Je me précipitai vers la voiture et lui tendit chevaleresquement une combinaison de prisonnier. Pas très sexy et légèrement en mauvaise état, mais ça pouvait passer...
-Très sado-maso, le combo lingerie-tenue de prisonnière...
Cette fille était incroyable. Elle venait de se faire frapper et peut-être violer par un connard et elle faisait de l'humour ? Il ne m'en fallait pas plus. Il n'y aurait pas eu Amanda, je lui aurais certainement roulé une pelle. Bon, ok, vu la situation c'était une mauvaise idée. Nous montâmes donc quatre à quatre les marches de l'immeuble pour aller choper ce petit trou du cul de Vous-Savez-Qui. J'avais très envie de défoncer la porte pour aller refaire le portrait à ce mec, mais Amanda m'en dissuada, et je sonnai sagement à contrecoeur.
Je me doutait qu'en ouvrant la porte il voudrait très certainement en découdre avec Olivia. Alors lorsqu'il apparut sur le seuil et lui balança violemment un putain de vase à la figure, je la plaquai au sol, ce qui fit que le projectile arriva directement sur Amanda.
J'avais dû la plaquer au sol avec un peu trop d'entrain et un peu trop longtemps car elle me demanda d'une petite voix :
-Pouvez-vous me relâcher, maintenant ?
Je bondis sur mes pieds et la relevai un peu trop brusquement, car elle s'aplatit sur mon torse. Ok, ma technique de drague était peut-être un peu trop violente. Je devais lui laisser de l'espace. Je me reconcentrais donc sur son connard d'ex, qui essayait de se faire la malle. Je le chopai par le col de son T-Shirt et le plaquai aussi violemment que possible contre le mur. Amanda, ayant repris ses esprits, le gifla.
-Hé, doucement ! On va se faire accuser de violences policières avec tes conneries !
J'ai laissé Amanda râler dans son coin, menotté un Vous-Savez-Qui plutôt réticent à me suivre dans la bagnole. Je l'ai donc quasiment traîné dans l'escalier, suivit par les filles. Nous montâmes tous les quatre dans la voiture, et le trajet jusqu'au commissariat fut plutôt morne et silencieux, comme vous pouvez l'imaginer.

Fine cocktails, pretty girls and a lot of troublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant