Comment finir en beauté

3 1 0
                                    

Jeudi 11 Juillet, 20h, Avenue des Champs-Élysées


J'avais réussi à quitter le boulot un peu plus tôt mais étais en retard. J'avais juste eu le temps d'enfiler un Levi's noir, des Puma Suede grises et un sweat Tommy Hifigher jaune pastel. Oui, j'étais dubitatif sur la couleur, mais c'était un cadeau de mon frère, je ne pouvais pas refuser.
Bref, c'était plutôt une tenue adaptée à une soirée pizza sur le canapé, mais tant pis, je n'avais absolument pas le temps de rentrer chez moi pour me changer.
J'aperçus alors parmi la foule une fille vêtue d'une robe verte vert et d'un sac Herschel mauve. Vu l'association de couleur de la tenue, cela ne pouvait être qu'Olivia.
Je m'approchai discrètement et moi tapota l'épaule. Olivia fit volte-face en poussant un cri de surprise.
-Oh...C'est toi...
Elle me lança un regard gêné.
-Non, c'est la reine d'Angleterre ! Hé, Olivia, on avait dit qu'on passerait la soirée ensemble, tu t'en souviens ?
-Non...C'est Eleanor qui me l'a rappelé. J'étais défoncée, le soir où on avait passé ce deal...
Je haussai un sourcil.
-Tu veux que je repartes ?
Elle secoua la tête.
- Hors de question que je passe ma dernière soirée en France à me morfondre.

Vendredi 12 Juillet, 1h, Avenue du Président Kennedy

En sortant du Peninsula, nous étions sacrément bourrés. Les cocktails coûtaient le prix d'un SMIC, mais tant pis, il fallait en profiter. Nous longions la Seine en racontant des conneries et en riant.
Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas un peu de caviaaar bélouga ? Brailla Olivia avec un accent bourgeois, se tenait à mon épaule pour ne pas tomber.
-Non, ma chèèère, enfin, le caviar n'est pas vé-gant !
-Mais oui, j'en suis fort aise ! Reprenons plutôt un peu de champaaagne de ce petit producteur en permaculture biodynamique !
Elle se tourna vers moi, haletante de rire et tira sur les cordons de mon sweat.
-Je me suis comportée comme une gamine qui boude cette semaine. C'était vraiment nul de ma part. Je veux dire, même si je ne sais pas ce qu'est l'amour, je t'apprécie beaucoup, on passe des supers moments ensemble, j'adore être avec toi...Ce n'est peut-être pas cette sensation de papillons dans le ventre qu'on décrit dans les romances que j'éprouve, mais juste du bonheur, alors pourquoi s'en priver ? Je regrette...
-Non, il ne faut jamais avoir de regrets. Tu avais besoin de prendre du recul, c'est tout.
Je me penchai vers elle pour l'embrasser. La fameuse sensation de papillons dans le ventre, je la ressentais toujours lorsque nos lèvres se touchaient. Sa langue vint caresser la mienne, et je serrai Olivia plus fort dans mes bras. Je voulais profiter de chaque seconde passée avec elle avant qu'elle ne parte à l'autre bout de la planète.
Nous étions arrivés devant mon immeuble et je peinai sérieusement à composer le code de la porte d'entrée. À vrai dire, je devais être tellement bourré que se souvenir de mon prénom aurait été une tâche complexe.
Nous montâmes les marches menant au dernier étage non pas quatre à quatre mais à quatre pattes, sous le regard noir de ma vieille voisine sortie promener son chien.
-Ah les jeunes de nos jours...soupira-t-elle, avant de nous regarder plus attentivement.
Oh, mais vous êtes la cheffe Olivia ! Je vous ai vus dans Closer, tous les deux. Et franchement, ce n'était pas joli-joli...
Nous nous retînmes de rire et fîmes des grimaces dans le dos de cette vielle harpie dès qu'elle eu descendu l'escalier.
-De quoi je me mêle, grommela Olivia.
Après avoir galérer à ouvrir la porte de mon appart, nous nous jetâmes littéralement à l'intérieur.
Je me rendis alors compte que c'était la première fois qu'elle venait chez moi. Dire que je m'étais incrusté chez elle dès le premier jour où on s'était vu...J'avais l'impression que c'était hier...ou il y a un siècle, selon les moments.
-Tu n'as pas de canapé ni de table ?
Je ne pus m'empêcher de sourire. Tout le monde me demandait ça. Les gars, je n'ai pas la place !
-Euh...non, mais j'ai une terrasse !
Ok, c'était un balcon. Mais ne jouons pas sur les mots.
Elle se cramponna à la rambarde et huma l'air parisien, enrichi en particules fines. Je plaisante. Il n'y à plus aucune voiture à cette heure-ci.
Je passai mes mains sur ses bras couverts de chair de poule.
-Aller, viens, tu vas attraper froid...
-Avec toi, ça ne risque pas, tu as le feu aux fesses, gloussa-t-elle.
Elle tira sur les cordons de mon sweat pour m'entraîner à l'intérieur et le retira plutôt habilement pour une fille bourrée.
Pour la dernière fois avant un bon moment, Olivia se dévêtit devant moi. Ce corps...ça allait être dur de l'oublier !
-Oh merde, ma brassière, elle est toute abîmée !
Elle me montra les fines bretelles, qui étaient déchirées.
-C'est ça d'avoir les épaules trop musclées ! Tu déchires tes fringues, comme Hulk !
Elle éclata de rire et posa sa brassière dans un coin.
-Je ne vais pas l'emmener à Singapour, tu pourras la jeter.
Prenez-moi par un psychopathe si vous voulez, mais je comptais la laver et la ranger précieusement dans un coin de mon armoire, en souvenir.
Elle se blottit contre moi et je massai les traces rouges sur ses épaules, ainsi que celles que sa culotte lui avait laissé sur les cuisses.
-C'est trop mignon quand tu masses mes vergetures !
Quoi ? Ce n'était pas les traces de ses sous-vêtements ?
-Tu as des vergetures, toi ? Mais tu es toute petite et toute mince !
-Je les ai chopées quand j'ai commencé à faire du CrossFit. Je partais de loin, j'étais une vraie crevette ! J'ai fait ma puberté au même moment, pris des muscles et dix kilos et me suis retrouvée avec toutes ces petites marques.
-Prends-moi pour un con, mais je pensais que c'était les élastiques de tes sous-vêtements qui te laissaient ces traces ! C'est pour ça que je te massais, pour les enlever !
Elle éclata de rire et passa ses mains autour de mon cou pour m'embrasser. Sa langue avait encore le goût de mojito.
J'ouvrit le robinet de la douche, la faisant sursauter.
-Hé, ce n'est que de l'eau !
-Je sais, c'est juste qu'après ce qui s'est passé dans le Périgord, je me méfie ! Me rétorqua-t-elle avec un clin d'oeil.
-Sauf que cette fois-ci, personne ne va rappliquer pour chercher un pack de bière !
Je pris un flacon de gel douche sport à la menthe et fut accueilli par un haussement de sourcil de la part d'Olivia.
-Ouhla, c'est vachement chimique ce truc !
-Écoute, déjà je n'utilise pas de tasses jetables, c'est un bon début ! La prochaine fois, je passerai au savon bio en barre !
Je l'attirai contre moi pour pouvoir lui savonner les fesses et lui souffla :
-Dis-moi, dans la douche, dans le Périgord, qu'aurais-tu fais si nous n'avions pas eu de la visite ?
Pour toute réponse, elle me plaqua contre le mur et se frotta contre moi, descendant peu à peu. Quand elle posa ses lèvres sur ma peau, j'eu toutes les peines du monde à rester debout. Je dû poser mes mains sur ses épaules pour ne pas tomber. L'alcool la rendait encore plus excitée et téméraire, alors quand je voulus la repousser, elle ne cilla pas. Je m'abandonnai et me laissai finalement glisser le long de la paroi de la cabine de douche, hors d'haleine.
-Ça a un goût chelou ton truc, me fit Olivia en s'essuyant la bouche.
Je repris mes esprits et me pencha vers elle pour l'embrasser. La cabine de douche était très étroite, pimentant d'autant plus l'opération.
-J'ai essayé de te repousser à temps mais tu ne t'es pas laissée faire, petite coquine. En tout cas bravo, tu as réussi à me faire perdre tous mes moyens et à me foutre par terre...
-Te foutre par terre ? Franchement, ce jeu de mots...
Je la fis taire en déposant un baiser langoureux sur ses lèvres. Sa langue était humide et sentait maintenant le gel douche. Nos deux corps étaient entremêlés dans la minuscule cabine dans une position franchement inconfortable, pourtant je n'aurai en aucun cas voulu être ailleurs.
Olivia resserra l'emprise de ses bras autour de mon cou et passa ses jambes autour de ma taille. Je parvins à nous relever tous les deux et attrape une grande serviette pour nous sécher. Je sortis de la salle de bain en titubant, avec Olivia toujours cramponnée à moi, et la déposai sur le lit.
Elle roula sur le matelas pour reprendre son souffle, et grimaça en voyant la boîte de préservatifs qui traînait dans mon chevet.
-C'est pas pour toi, ne t'inquiète pas...Enfin, non, je ne voulais pas dire ça comme ça, c'est juste que...j'en achète toujours un peu par précaution !
Décidément, il fallait toujours que je raconte de la merde ! Heureusement, ça n'avait pas trop l'air de perturber Olivia, qui vint se frotter à moi en me faisant de petits suçons dans le cou. J'avais envie de la goûter, moi aussi, mais je la laissais faire et en profitai pour glisser la main dans son entrejambe et la caresser. Elle sursauta et me mit à glousser. Elle était un peu pompette et avait le rire facile. En réalité, même sobre, elle avait le rire facile. J'essayai de glisser un doigt en elle, mais ce n'était pas une tâche facile. Elle était très mouillée, mais terriblement étroite. Lorsque j'y parvins, elle poussa un gémissement.
-Je t'ai fais mal ?

Fine cocktails, pretty girls and a lot of troublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant