Imagines

Benedict Bridgerton 2

Hors-série

Être la seule pour toi

Ma lecture est interrompue par l'arrivée de Benedict de sa journée à l'Académie. Je referme mon livre et le retrouve devant l'entrée de notre maison en train d'enlever son manteau. Je l'embrasse chastement pour le saluer. Il me fait un sourire et récupère au sol un tableau enveloppé dans du papier.

- Une autre de tes œuvres d'art ? je lui demande en souriant.

- Oui, j'ai enfin eu la permission de la ramener. Viens, je vais te la montrer.

Benedict prend ma main et m'amène dans sa pièce dédiée à sa passion. Il me fait fermer les yeux pendant qu'il défait le papier et pose le tableau sur son chevalet.

- Tu peux les ouvrir.

En posant mon regard sur la peinture, la surprise prend possession de mon visage face au corps féminin dévêtu devant moi. Je sens mes joues chauffer légèrement alors que je m'exclame :

- Oh ! Encore un nu.

- Eh bien, nous devons bien apprendre à dessiner l'anatomie humaine, rigole-t-il.

- C'est ce que j'ai cru comprendre. Ta peinture est magnifique, Benedict. Tu t'améliores à chaque fois. Malgré mon manque de connaissance en art, je peux remarquer que ta technique s'affine de jour en jour. Tu as parfaitement bien réussi à capturer la... beauté du corps de cette femme, je déclare en tentant de garder une voix calme.

- Serait-ce de la jalousie que je détecte ?

- Quoi ? Bien sûr que non ! C'est ridicule.

- Il me semblait pourtant, sourit Benedict me faisant lever les yeux au ciel. Mais tu sais bien que peu importe les femmes présentes à l'Académie, tu es celle que je pourrais admirer toute la journée sans me lasser. Tu es la seule femme que je vois, ajoute-t-il en appuyant sur le premier mot.

- J'espère bien !

Benedict me rapproche de lui et me prend dans son bras. Ma tête posée sur son torse, je me rappelle que je suis la seule à pouvoir être contre lui.

- Et toi, ajoute-t-il, espiègle, tu es la seule qui as le privilège d'admirer ce beau corps sous tous les angles.

- Benedict !

Je me sépare de lui, gênée par son insinuation alors qu'il s'esclaffe. Je lui frappe l'épaule, le faisant rigoler de plus belles. Je cache mon visage dans mes mains. Il a toujours les mots pour m'embarrasser en un instant. Je sais que sa dernière phrase était surtout pour détendre l'atmosphère, mais je ne peux empêcher une partie de moi d'être contrariée, malgré tout. Je sais qu'observer ces femmes nues est pour son art et rien d'autre, mais mes angoisses grandissent à chaque nouveau tableau.

***

Le week-end, nous profitons d'une exposition d'art pour sortir. Benedict m'en a parlé pendant un mois. Il attendait ce moment avec impatience. Même si l'art reste quelque chose d'inconnu pour moi, je suis toujours curieuse de voir les différentes œuvres. Enfin, j'aime surtout écouter les commentaires de Benedict. Il est quelqu'un qui ne retient pas ses mots, mais quand il admire une œuvre, c'est pire. Il n'attend pas de former une réflexion complète avant de parler. Il exprime son ressenti dès que ses yeux se posent sur l'art.

A la galerie, nous regardons les tableaux et statues à notre rythme. Mon bras accroché au sien, je l'écoute divaguer tout en cherchant les détails qu'il pointe. Grâce à ses analyses, je découvre toujours des nouveaux éléments. Alors qu'il est en pleine réflexion sur un tableau représentant une forêt avec un lac d'un artiste inconnu, je laisse mon regard passé de la peinture à son visage. Je le vois froncer sourcils puis ses yeux s'agrandir, son visage passe par pleins d'émotions en un instant, rendant sa pensée encore plus vivante. Sentant mon regard sur lui, Benedict arrête son commentaire et tourne la tête vers moi avec un sourire en coin :