Imagines

Sam Winchester 1

Se passe au début de la saison 1

Y/N a dix-sept ans

Tu n'es pas mon frère

     Dire qu'il y a une tension dans la chambre du motel serait un euphémisme. Mes yeux ne cessent de lancer des éclairs en direction de Sam. Il nous a lâché il y a deux ans, pour aller à l'université, pour avoir une vie "normale". Pourtant Dean pense qu'on peut compter sur lui pour retrouver papa. Quand il a suggéré d'aller demander de l'aide à Sam, je lui ai affirmé que je ne voulais rien avoir affaire avec lui. Bien évidemment, ça ne l'a pas arrêté. Il est encore plus têtu que moi. Résultat, les chasses et les recherches pour retrouver papa se font dans un silence de plomb. Sam a bien remarqué mon agacement. Il n'ose pas agir, comme s'il avait peur de mal désarmé une bombe. Au moins, il sait qu'il doit me laisser seule.

    En sortant de la salle de bain, je retrouve seulement Sam, assis à la table, regardant son ordinateur. Je soupire en réalisant que Dean est parti chercher à manger. Sam lève rapidement les yeux vers moi avant de se reconcentrer sur ses recherches. Je ne lui prête pas attention et m'allonge sur mon lit. Je prends mon lecteur MP3 et mets une musique au hasard avant de fermer les yeux pour apprécier les paroles. Après la quatrième chanson, j'entends Sam appeler mon prénom, malgré les écouteurs. Je les enlève de mes oreilles en roulant des yeux.

- Quoi ?

- Est-ce qu'on pourrait parler ? demande-t-il.

- Ça concerne papa ?

- Non.

- Alors, il n'y a rien à dire.

- Y/N, s'il te plaît. Tu es ma petite sœur et...

- Demi-sœur, je l'interromps, en commençant la colère monter.

- Ça ne change pas que je tiens à toi.

- Vraiment ? je questionne, sarcastiquement.

- Vraiment.

- Alors, pourquoi tu nous as abandonné ? Tu es parti et tu n'es pas revenu avant que Dean vienne te supplier de nous aider à trouver papa. Tu n'as pas appelé. Tu n'as pas envoyé de message. Rien. Silence radio pendant deux ans. Tu sais, au début, je te trouvais des excuses. Je me disais, bêtement, que tu devais juste t'ajuster à ta nouvelle vie. Peut-être que la vie universitaire te prenait beaucoup de temps. Peut-être que dans un mois ou deux, tu enverrais un message pour nous assurer que tout allait bien, mais non. Tu as fait comme si on existait pas ! Je crois que le pire a été le jour de mon anniversaire. Je me disais "c'est sûr, aujourd'hui il va envoyer un message. Jamais mon grand frère Sam oublierait mon anniversaire", je lui avoue, les larmes aux yeux. J'ai attendu toute la journée. Rien. J'ai pleuré. Tu m'as fait pleurer. Tu m'as fait pleurer au point où j'ai réveillé Dean. Il a passé la nuit à me réconforter, à te trouver des excuses. Tu m'as fait du mal, Sam. Tu m'as donné l'impression que je ne comptais pas pour toi.

- C'est faux et tu le sais, me corrige-t-il.

- Si c'était le cas, tu n'aurais pas coupé contact. Alors, désolée si je t'ignore maintenant que tu es là. Au moins, tu sais ce que j'ai ressenti ces deux dernières années. Si je ne veux pas te parler, c'est de ta faute, je l'accuse, complètement énervée.

     Je continue à le fixer, en colère pendant que ses yeux brillent à cause de ses larmes. Avant, j'aurais eu le cœur brisé de savoir que je l'ai blessé, maintenant, j'en suis contente. Sam n'a pas le temps de répliquer, car Dean entre dans la pièce, deux sacs en plastique dans les mains. Il remarque que la situation a dégénéré pendant son absence, mais il reste silencieux. Il pose seulement la nourriture sur la table, feignant de n'avoir rien remarqué.